"Harangue" est un discours prononcé par le chancelier de France, évoquant les grands problèmes du royaume, à l'ouverture des États généraux d'Orléans le 13 décembre 1560. Michel de l'Hospital, conseiller au Parlement de Paris, ambassadeur du Concile de Trente, puis surintendant des finances, est appelé auprès du roi par la reine mère Catherine de Médicis pour être nommé chancelier de France.
Comment Michel de l'Hospital parvient-il à réaffirmer une autorité royale affaiblie en rappelant aux États généraux leur devoir de soumission au roi et leur rôle essentiel d'intermédiaire entre ce dernier et le peuple ?
[...] En effet, le pouvoir royal est remis en cause par des hommes de loi et des lettrés qui imaginent une subordination du roi à l'égard des états généraux ou des parlements, une théorie qui se nommera plus tard la théorie des classes Alors que François Ier et Henri II avaient une autorité particulièrement affirmée, les successeurs d' Henri II sont deux jeunes rois, François II monte sur le trône à quinze ans, Charles IX, quant à lui, n'aura que dix ans. Deux jeunes rois dont l'autorité n'est évidemment pas respectée. N'ayant pas atteint la majorité des seize ans, requise pour régner seul, ces enfants rois sont entourés de régents chargés de prendre les décisions. Cependant, la faiblesse de ces deux rois est d'autant plus notable qu'ils resteront entourés de leurs régents alors même qu'ils ont atteint la majorité. [...]
[...] De plus, c'est le roi qui nommait auparavant les membres des états généraux. Le chancelier justifie la supériorité du roi en revenant sur les origines des états généraux Ceci étoit anciennement appelé tenir le parlement [ ] tenu par un certain nombre de juges établis par le roi Enfin, les états généraux ont souvent été limités dans leurs prérogatives à simplement délivrer des conseils au roi ou encore légitimer les nouvelles taxes royales. [...]
[...] D'ailleurs, ces derniers convoquent de moins en moins les états, leur préférant des assemblées de notables choisis par le roi. En 1560, ce n'est plus la Guerre de Cent Ans mais les guerres de religion qui affaiblissent le pouvoir royal. Michel de l'Hospital se retrouve face à cette assemblée pour mettre fin aux guerres de religion, entre protestants et catholiques, mais aussi à ce qui pourrait être nommé la guerre des pouvoirs entre les états généraux et le roi . [...]
[...] Harangue annonce cette politique, condamne l'utilisation de la force à des fins religieuses et l'irrespect de l'autorité royale alors très affaiblie. Le roi Henri II vient de décédé, en 1559, les guerres de religion sont au paroxysme de leur violence et continueront toute la seconde moitié du XVIème siècle. Vont lui succéder François II puis Charles IX, deux jeunes rois incapables de gérer les effusions de sang et de se faire respecter. L'autorité n'appartient pas au roi, ce sont les régents qui gouvernent et trois clans vont s'opposer pour prendre le pouvoir, les Guises, les Bourbons et les Montmorency. [...]
[...] Ces derniers vont décider de soustraire le roi aux Guises, ce sera notamment le but de la conjuration d'Amboise, pour qu'il reconnaisse la liberté de culte aux protestants ; tentative vaine. La répression est de plus en plus forte, les corps sont attachés aux balcons du château, François II accompagné de Marie Stuart et sa cour venait voir ces pendus. Catherine de Médicis, la mère du jeune roi, décide de reprendre les affaires en main et nomme Michel de l'Hospital, un catholique modéré et partisan de la Réforme, chancelier de France. [...]
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