Violence, Révolution, mouvement révolutionnaire, Etat révolutionnaire, violence populaire, violence légale, violence symbolique, guerre de Vendée
Marx affirme que die Gewalt (la violence, la force) est « acceptée comme force motrice de l'histoire », et comme « accoucheuse de toute société ancienne enceinte d'une nouvelle ». La Révolution Française entre 1789 et 1799 a vu la violence se manifester sous toutes ses formes les plus diverses, à l'initiative d'acteurs variés. Mais celle-ci était-elle vraiment nécessaire, ou a-t-elle au contraire desservi la cause révolutionnaire ? Fallait-il nécessairement détruire le monde ancien pour pouvoir en construire un nouveau sur ses ruines ?
Quelles sont les origines et les différentes manifestations de la violence sous la Révolution, à la fois populaire, étatique, ou encore contre-révolutionnaire ? Les acteurs de cette violence la contrôlaient-ils ? Dans quelle mesure peut-on parler d'« excès excessifs » et quelle attitude adopter face à ces débordements inattendus ?
[...] Dès lors, trois attitudes sont possibles. Certains refusent entièrement de reconnaître la Révolution Française comme légitime ; c'est le cas d'Edmund Burke ou d'Hannah Arendt. D'autres, tout en reconnaissant comme légitime certaines parts de cet évènement historique, se refusent à reconnaître la période de la Terreur, par exemple, comme son prolongement légitime. Malgré tout, il paraît difficile de renier la violence de la Révolution sans la renier elle-même, et certains prennent donc le parti de considérer les massacres comme un mal déplorable mais néanmoins nécessaire : « Mes propres affections ont été profondément blessées par certains martyrs de cette cause, mais plutôt que d'assister à l'échec de celle-ci, j'eusse encore préféré que la moitié de la terre fût désolée. [...]
[...] La Révolution devient alors aussi un conflit religieux. -séparation de l'Eglise et de l'Etat -calendrier républicain octobre 1793) -changement des noms de villes, rues, places avec une connotation religieuse -récompense financière aux prêtres qui abjureraient leur vocation -Constitution civile du clergé (loi votée en juillet 1790) : les prêtres et évêques sont élus par le peuple, payés par l'Etat auquel ils doivent prêter serment de réfractaires à l'échelle nationale, jusqu'à 90% selon les provinces, qui sont alors interdits de culte) Les persécutions religieuses s'opposent à une sérieuse résistance. [...]
[...] La violence populaire La violence s'est d'abord manifestée par des soulèvements populaires spontanés, pas encore marqués par l'idéologie révolutionnaire. Les premières émeutes, dont l'exemple le plus glorieux (malgré les quelques cent morts et soixante-quinze blessés) reste la prise le 14 juillet 1789 de la Bastille, symbole de l'ordre et de la loi, sont la conséquence inévitable d'un profond mécontentement contre le pouvoir en place. La violence initiale des affrontements, de nature populaire et spontanée, n'est pas encore organisée et ne se donne pour but que de crier la colère du peuple et de provoquer la monarchie. [...]
[...] C'est le cas par exemple d'Edmund Burke qui évoque « les maux immenses de [ ] l'innovation abominable », ou d'Hannah Arendt : « la liberté a été mieux préservée dans des pays qui n'ont jamais connu de révolution, aussi révoltantes que puissent être les particularités du pouvoir en place, et que l'on trouve même davantage de libertés civiques dans des pays où le révolution a été vaincue que dans ceux où les révolutions l'ont emporté ». La Terreur semble en effet aller à l'encontre de tout ce pour quoi elle se bat. L'oppression du peuple est perpétrée par ceux mêmes qui la dénoncent, les droits fondamentaux ne sont pas respectés (impossibilité pour l'accusé de se défendre et le pouvoir judiciaire est entièrement soumis aux deux autres pouvoirs, eux-mêmes confondus. C. La violence symbolique : la nécessaire exécution de la famille royale ? [...]
[...] Il s'agit donc d'un conflit à la fois social et religieux. Une armée dirigée par des nobles comme Larochejaquelein, d'Elbée ou Lescure, mais aussi par des gens du peuple comme Cathelineau, nommé généralissime se constitue et le conflit dégénère en guerre civile particulièrement sanglante, chaque camp ayant sa part de massacres, pillages, tortures, vols, meurtres et destructions dans une logique d'escalade de violence et de vengeance envers le camp adverse Les représailles des républicains. La répression de l'insurrection fait acte d'une profonde violence. [...]
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