société française, ancien régime, clergé, tiers-état, charge ecclésiastique, révolte noblière, serf, servage, société des ordres
La représentation de la société d'Ancien Régime : dans l'imaginaire collectif : immobile dans la réalité : observation de transformations et évolutions
La société d'Ancien Régime : un assemblage de corps (les ordres) et de communautés (les villages)
L'individu n'existe pas en tant que tel, il existe qu'à la mesure de son appartenance à un corps et une communauté
Les droits, devoirs, et privilèges ne sont pas propres aux individus eux-mêmes, mais à la communauté et aux corps auxquels ils appartiennent
[...] le roi accorde à l'officier le pouvoir de vendre ou transmettre son office en s'acquittant évidement des taxes (édit Paulet sous Henri IV, 1604) Contre une taxe annuelle de 1/60 de la valeur de la charge : droit de transmettre sa charge (héritage ou vente à un particulier) et si l'officier meurt l'office revient directement aux héritiers, qui s'ils n'en veulent pas, peuvent la revendre = bien patrimonial, l'office devient un objet de spéculation 2 Des administrateurs du royaume Les officiers sont des administrateurs auxquels le roi concède un part de ses prérogatives Création d'office par le roi pour - Acquérir une administration à moindres frais - Avoir des rentrées d'argent régulières (taxes, mutation), création d'une caisse royale dont la fonction est de recevoir ce que rapportent les offices de la richesse du trésor) - Avoir des élites du royaume compétentes en matières juridiques et fiscales - Avoir un contre poids avec noblesse L'intérêt principal de l'office est l'ascenseur sociale (possibilité d'anoblissement) Gages faibles et payés irrégulièrement mais l'office reste financièrement attractive : la valeur est multipliée par 5 entre 1500 et 1600 puis se stabilise mais pas baisse malgré la multiplication des offices L'officier peut accéder à une série de privilège (pas de taille ni gabelle à payer, pas d'obligation de recevoir des gens de guerre dans sa maison) Possibilité de cumuler les offices pour avoir plus de gages Seuls les offices les plus élevées permettent un anoblissement 3 Un groupe contesté Ils sont vus comme des parus par les autres groupes sociaux Cahiers de doléances de la noblesse et du clergé dénoncent la vénalité de la fonction d'officier du roi Les nobles dénoncent ce système car ils se sentent concurrencés par cette noblesse de robe qu'ils méprisent, révoltes noblières du début du XVIIe s. [...]
[...] : contrôles de noblesse, n'hésitent pas retirer le titre de noble aux usurpateurs et leur faire payer des amendes, mais moyennant finances ces « faux nobles » peuvent obtenir la noblesse par des négociations) 4 types de noblesses : • La haute noblesse, dont la crème est membre des maisons du sang (relation de parenté avec la famille royale), ces Grands vivent en général une partie de l'année auprès du roi (monopolisent les charges de la maison du roi) et l'autre partie dans leur seigneurie, ils reçoivent des pensions royales mais peuvent être fortement endettés, noblesse en général de capital • Noblesse seconde : vivent dans leur seigneurie, monde rural, ville de province • Noblesse de robe : officiers du roi qui ont obtenu un titre de noblesse, constituent la magistrature, vivent en ville dans des hôtels particuliers (Dijon : environ 150 hôtels particuliers, demeures détenues par les magistrats de Dijon, payées des bras des paysans bourguignons) et détiennent souvent en plus une seigneurie dans les campagnes • Noblesse rurale : petits gentilhommes (ex : d'Artagnan), les plus nombreux, souvent plus pauvres que les bourgeois des villes, parfois contraints à travailler la terre de leur petite seigneurie (considéré comme un échec car l'homme ne doit pas pratiquer pratique laborieuse) pas mode de vie aristocratique mais partagent la culture de leurs ouailles, parfois illettrés 3 Hétérogénéité du Tiers-Etat Particulièrement hétérogène, près de 97% de la population du royaume Théoriquement ses membres se distinguent par le fait de ne pas payer l'impôt royal mais en réalité le tiers état est composé de groupes distincts qui se distinguent par leur réputation En ville • Les notables : monopolisent les charges municipales, issus des métiers des marchandises et négoces, des officiers du roi locaux mais pas nobles et des gens de talent (avocats artistes, médecin etc), l'élite administrative prend le dessus sur élite issue du de l'entreprenariat • Gens de métiers regroupés en corporation, ont les droits de la bourgeoise (si telle ville ne paye pas tel impôt du fait de son histoire alors tous ceux de la corporation ne payent pas d'impôts) • Menu peuple, le moins alphabétisé, dépend structurellement des groupes supérieurs qui les font travailler (apprentis, domestiques, paysans citadins etc engagés à la journée) souvent ils n'ont pas les droits du bourg, vivent en périphérie dans les faubourgs (pas dans l'enceinte qui protège la ville) A la campagne, hiérarchisation des paysans, suivant conjoncture mobilité ascendante ou descendante • Les riches paysans : les laboureurs car déteignent un train de labour, peuvent être plus riches que les seigneur, ont les terres les plus riches, assurent la gestion de la seigneurie, organisent la collecte des impôts royaux, acquièrent office seigneuriaux, leurs enfants sont parfois envoyés dans des collèges urbains, exploitation souvent tenues en fermage (location de terres contre loyer annuel fixe) et pouvant atteindre 10 hectare, souvent emploient d'autres paysans pour travailler leurs terres, appelés coqs de village dans le bassin parisien, aristocratie passante • Paysans moyens : terres en métayage (location de terres contre part de la récolte), exploitation, rarement plus des 5 hectares qui permettent l'autosubsistance, donc doivent souvent travailler en réserve ou chez le laboureur pour pouvoir vivre, l'hiver travaillent pour les marchands fabricants • Paysans journaliers : pas de terres (sauf maison et jardins), travaillent au jour le jour, la masse des paysans George dandin, Molière succès à l'époque, histoire d'un paysan riche qui veut s'anoblir par un mariage (en réalité pas juridiquement possible), Dandin est ridiculisé et finira dans la honte, la pièce faire rire au dépend de dandin, dénonce la rigidité de la société des ordres mais fait rire ceux qui appartiennent au rend digne, le principal public de Molière Les cadres de vie : communautés d'habitants et seigneuries 1 La communauté d'habitants : la gestion villageoise Communauté d'habitants = village (près de villages en France sou l'Ancien Régime) • Le village, d'abord une cellule religieuse : la paroisse (une église et sa cloche, un cimetière) Le curé administre d'un point de vue spirituel les fidèles de la paroisse, en théorie il est désigne par l'abbé ou l'évêque, mais en pratique il l'est souvent par le riche seigneur où se trouve la paroisse Les notables de la paroisse gèrent les biens de l'Église au côté du curé et des marguillers • Une assemblée constituée de tous les chefs de feux (un feu = une famille) Si le foyer comprend un homme et une femme alors c'est l'homme mais si la femme est veuve elle participe à ce conseil municipal Le village est : • Une entité fiscale L'impôt royal se réparti à partir de la cellule que constitue la communauté d'habitants Les prélèvements sont organisés par les plus riches • Une entité juridique Elle peut attenter des procès contre le seigneur • Une entité économique Elle organise les travaux des champs, la gestion des sols, etc 2 La seigneurie : lieu de domination et de régulation La seigneurie s'oppose parfois à la communauté d'habitants, elle forme un ensemble plus complet L'écrasante majorité des terres françaises appartiennent à un seigneur (rares exceptions dans le Midi : des terres libres exploitée par des alleux) La seigneurie : une propriété foncière, un territoire de taille variable détenu par un seigneur (majoritairement nobles mais pas forcément : seigneuries ecclésiastiques, seigneuries accises par des bourgeois souhaitant devenir nobles) 3 aspects : • Judiciaire : le seigneur représente le roi, nombreux seigneurs dotés du pouvoir de justice seigneuriale (s'il n'a pas cette compétence il doit payer un juge), compétence judiciaire couteuse pour le seigneur car il doit assurer assurer la justice seigneuriale c'est à dire tous les procès liés au quotidien (passage troupeaux, questions foncières ) sur le territoire, société extrêmement procédurale, pour toutes les sentences fortes (amendes élevées, peines corporelles) la décision de la justice seigneuriale est amenée devant un tribunal royal • Economique : la propriété foncière de la seigneurie est divisée en 2 : - la réserve dont les produits de ces terres lui reviennent totalement, il profite des usufruits de la richesse de ses terres et fait travailler sur sa réserve des paysans - les tenures, terres dont le seigneurs et propriétaire et qu'il loue à des tenanciers qui vont en assurer l'exploitation contre une série de charges dues au seigneur (ex : cens, payé en argent, aspect plutôt recognitif et symbolique du fait de la déflation) - de plus les paysans doivent payer un certain nombre de droits liés aux travaux dont le signeur a souvent le monopole (ex moulin, pressoir du vin), des impôts (champartes) payés en nature et dont la part varie entre 1/6 et 1/12 et à chaque mutation d'exploitation une taxe qui revient au seigneur Au total les paysans doivent donner au seigneur 5 à de leurs revenus • Symbolique : le seigneur est le seul à pouvoir chasser et pêcher dans la seigneurie, il désigne souvent le roi de la Bachellerie (groupe de jeunesse qui organise les fêtes du villages), il a le droit du banc à l'église (les autres sont debout ou assis par terre) 3 La sociabilité villageoise : du contrôle social à la révolte Sociabilité = rapports sociaux entre les individus La sociabilité sous l'Ancien Régime est beaucoup plus intense car l'individu n'existe pas en tant que tel mais à travers les corps et lieux auxquels il appartient, le regard de l'autre est intense Lieux de sociabilité : - L'église : toutes les étapes de la vie (naissance, mariage, mort), les assemblées d'habitants se tiennent souvent sur le porche de l'église à sorti de messe, lieu de protection en cas de danger (sonner le glas), lieu de rassemblement avant de partir en révolte, grand nombre de fêtes religieuses (feux de la st Jean, carnaval, arbre de mai etc) prétextes de sociabilité - Le cabaret : concurrence l'église - La place du village : tolérance à la violence dans ce lieu (punitions moins sévères que lors des violences de nuit) donc endroit où les conflits se règlent La sociabilité du quotidien peut parfois déboucher en révolte contre les impôts, révoltes essentiellement paysannes du début du XVIIe s. [...]
[...] (croquants du Périgord 1637, nus pieds 1639, bonnets rouges de Bretagne 1675), rassemblent des centaines de communauté d'habitants, généralement obtiennent une partie des revendications notamment les baisses fiscales, pas de révolte pauvres contre riches mais souvent une solidarité verticale face à la puissance de l'extérieur (officiers du roi et leurs impôts), les cahiers de doléances de 1789 contiennent beaucoup de plaintes contre les seigneurs mais ceci est un texte en particulier et tribunal seigneurial assure l'ordre public au quotidien (droit de cuissage inventé), opposition locale contrepouvoir central Les officiers du roi : un nouveau groupe social Nombreux mouvements, des évolutions sociales : certains s'enrichissent, d'autres tombent dans la pauvreté (pas comme la société de castes en Inde où la naissance conditionne entièrement la position sociale de l'individu) Officier du roi : détenteur d'un office, une dignité ordinaire et une fonction royale, une marque d'honneur mais aussi une compétence particulière (officiers praticiens du droit ou de la finance) Groupe sociale émerge et se constitue au court de notre période en France sous Henri IV en en soit avec 1 officier pour 10km2 le Royaume de France et l'un des plus administrés des royaumes européens 1 De la vénalité à la patrimonialité de la charge L'officier du roi est propriétaire de sa fonction Au cours du XVIe s. [...]
[...] des efforts d'amélioration des mœurs aboutissent à ce que le clergé français soit mieux formé et plus attaché à sa vocation pastorale, commence à se distinguer réellement des paysans (soutane se généralise qu'à partir du XVIIe s.) 2 Haute, moyenne et petite noblesse Ordre le plus prestigieux du point du point de vue de l'attractivité qu'il suscite, référence de la société 2 à : peu par rapport aux autres pays d'Europe (péninsule ibériques et Italie : des villages entièrement nobles) Tous les nobles ne sont pas riches On distingue la noblesse en 2 parties : • Lignages vénérables immémoriaux (familles dont les origines remontent à la nuit des temps), extrêmement minoritaires pour des raisons démographiques et les coutumes héréditaires : - la mortalité des nobles étant comparable au reste des groupe sociaux ils peuvent donc aussi mourir sans héritier (fin de la lignée) - une part non négligeable des nobles sont engagés dans l'armée, culture qui peut être violente (duels) - la succession et transmission du titre dans la majorité des provinces suit une coutume masculine - = cumul des facteurs : ¼ à 1/3 des lignages disparaissent par siècle • Anoblis plus ou moins anciennement = une régénération face au déficit structurel de la noblesse : - Lettre royale d'anoblissement : le roi peut accorder une lettre d'anoblissement à un non noble pour ses services rendus mais avec une contrepartie financière, quelques centaines au XVIe et XVIIe s. [...]
[...] elles restent exceptionnelles et ne sont pas considérées comme un moyen fiscal - Charge d'anoblissement, l'office : les offices royaux repressentent le moyen le plus fréquent pour accéder à la noblesse, les offices les plus prestigieux permettent un anoblissement sur 2 générations (ex : un détenteur d'un office s'il transmet son office à son fils son fils est anobli, s'il possède la charge lui-même pendant 20 ans il est anobli, s'il meurt dans sa charge son fils est automatiquement noble s'il conserve l'office du père) mais tous les offices ne permettent pas un anoblissement seules les plus chères le permet, grand succès de l'office royale Une quinzaine de villes de royaume de France permettent un anoblissement des échevins/consul (ex : Toulouse) : une noblesse de cloche (noblesse urbaine de seconde zone) - Mode de vie : la distinction fondamentale est de ne pas payer l'impôt royal mais certains détenteurs de seigneuries non nobles sont reconnus par leurs paysans comme des nobles car ils possèdent une terre et vivent de manière noble (portent l'arme, ne travaillent pas, ont un engagement dans la guerre), lorsqu'ils estiment qu'ils sont nobles ils décident de ne plus payer d'impôt royal, ils sont reconnus localement par les autres nobles (XVIIe s. [...]
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