Morisques espagnes arabes moderne inquisition espagnole catholiques
La reconquête espagnole, initiée en 718, s'achève le 2 janvier 1492 avec la prise de Grenade, dernier bastion musulman. Elle voit l'abdication du dernier souverain musulman : Boabdil, par les « rois catholiques » Ferdinand II d'Aragon et Isabelle de Castille. Le monde catholique a imposé la croisade. En fait, il y a eut deux sortes de croisades. L'une, qui eut plusieurs vagues, dont l'objectif était Jérusalem ; c'est celle d'Orient qui débuta vers le XI ème siècle et cessa au XIII° siècle. L'autre, moins connue, imperceptible, mais efficace, c'est celle de l'Occident. Elle débuta au XI ème siècle avec pour objectif la « reconquista ». Elle s'effectua durant l'inquisition, nées au XIII° siècle, ce tribunal ecclésiastique qui perdura dans la péninsule jusqu'en 1808.
Suite à cette reconquête, plusieurs centaines de milliers de musulmans restent sur le sol espagnol. Certains musulmans décident alors de s'exiler, conscient des futures difficultés d'une cohabitation entre musulmans et espagnols catholiques. En ce qui concerne les autres, ils décident de rester et prennent alors le nom de « mudéjar ».Ces « mudéjars », auront tout d'abord le droit de conserver leur religion mais en 1505 tout d'abord, les édits de conversion, puis en 1525 avec Charles Quint, leur impose de se convertir au catholicisme. Les musulmans convertis deviennent alors : les Morisques. Ils constituent une minorité importante dans le Levant espagnol, la vallée de l'Ebre et l'Andalousie. Peu à peu, leur situation sur le sol espagnol va s'aggraver à cause de l'État espagnol Catholique qui va durcir sa politique, pour ensuite organisé purement et simplement son expulsion. Ce qui représente une véritable déportation en direction des terres d'Afrique du Nord.
On pourra ainsi se demander En quoi les Morisques d'Espagne présentent-ils le premier cas moderne de « purification ethnique » ?
[...] Outre la noblesse, il y a aussi des agriculteurs morisques qui se spécialisent dans l'élevage de la soie et dans la culture des primeurs. En ce qui concerne la culture morisque, elle est quelque peu préservée grâce à la solidarité de tous. Ils se soumettent extérieurement aux traditions chrétiennes, mais conservent tout de même entre eux leur culture et leur tradition musulmanes. En 1526, un décret entre l'État et les municipalités morisques leurs permet, contre le versement d'une taxe de ducats, l'éloignement du Saint Office. [...]
[...] L'estimation des déportés varie entre 500.000 et de personnes, voire plus. Plusieurs trouvèrent refuge en France, Italie, Maghreb et Turquie. C'est ainsi que l'on peut dire que 1609 et l'expulsion des morisques d'Espagne présente le premier cas moderne de purification ethnique Depuis les guerres en ex-Yougoslavie et le Caucase, on a reparlé de purification ethnique cette pratique consiste, dans le but absurde de créer une communauté homogène à expulser ou à liquider (comme au Rwanda en 1994) des minorités accusées de tous les maux. [...]
[...] L'expulsion des morisques est donc prête à commencer. La déportation : Malgré qu'ils soient répartis dans le reste de l'Espagne, appauvris et dépossédés de leurs terres, les morisques restent tout de même une épine dans le pied de l'Église espagnole. Son expulsion envisagée n'est pas du goût du Vatican mais le pouvoir religieux de la péninsule est puissant. C'est ainsi que ce pouvoir opte pour la déportation. Philippe III semble ne pas partager la clémence relative dont avait fait preuve son père envers les morisques. [...]
[...] Cela se traduit le 22 septembre 1609 avec la signature par Philippe III du décret d'expulsion de tous les morisques d'Espagne, sous l'influence du duc de lerma. Pour calmer les esprits, l'édit garanti qu'il ne sera fait aucun mal et proposait même un débarquement en France et en Italie. Les femmes morisques mariées aux vieux chrétiens pouvaient rester, mais pas les hommes morisques ayant une épouse vieille chrétienne. Ils devraient partir seuls sans les enfants. Les enfants de moins de quatre ans pourront rester si leurs parents morisques acceptent. [...]
[...] Les morisques du royaume de Valence, préoccupés par leurs problèmes traditionnels : l'Inquisition, le prédicateur et les seigneurs censiers ne pouvaient deviner que leur sort était désormais entre les mains du Duc de Lerma. La mort de Philippe II en 1595, qui fut d'une extrême prudence dans ses décisions, permet à ce duc de mettre en place tous pions, à commencer par le nouveau monarque : Philippe III. En 1605, la décision définitive de déporter les morisques est prise par le Conseil d'État. Les derniers préparatifs se font en secret. Les forces navales sont discrètement mises au courant afin de ne pas divulguer l'opération avant l'annonce officielle par le chef du dispositif militaire. [...]
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