Sébastien Le Prestre, Vauban, place forte, fortifications, systèmes de Vauban, Jean Errard
Sébastien Le Prestre dit Vauban (1633-1707), dont Saint-Simon disait qu'il était « le plus savant des hommes dans l'art des sièges et de la fortification, et le plus habile à ménager la vie de ses hommes » est resté dans l'histoire comme l'homme qui a fortifié la France et qui l'a protégée contre les invasions pendant toute la durée du règne de Louis XIV. Son œuvre a reposé entièrement sur le concept de « place forte ». La place forte se définit comme un ensemble cohérent de fortifications visant à protéger non seulement le terrain enclos mais aussi le terroir environnant et un territoire situé en arrière de la place (vis-à-vis d'un ennemi). C'est l'invention de l'artillerie que l'on a découvert les vertus de la place forte, à la fois offensives et défensives. L'une des premières places fortifiées a été la place de Salses, au nord de Perpignan.
[...] A la fin du XVIe, des ingénieurs italiens adaptent la forteresse aux canons ; les murs peuvent dépasser 10m d'épaisseur. Parmi les hommes qui ont élaboré ce concept de fortifications, le premier maître de Vauban fut Jean Errard (1554-1610), mathématicien et ingénieur militaire lorrain, qui, converti au protestantisme, s'est engagé au service du Roi de France Henri IV. C'est Errard qui a trouvé le processus des murs d'infanterie, avec un principe d'économie de forces de 1 contre 7. Ses travaux lui ont valu le qualificatif de « père de la fortification française ». [...]
[...] C'est à ce moment-là que Vauban est attaché au chevalier de Clerville. Il reçoit son brevet d'ingénieur ordinaire du Roi en 1655. Il n'a que 22 ans Une vie errante Après avoir mené plusieurs sièges, il part pour Dunkerque en 1662, que Louis XIV vient de reprendre aux Anglais. Il y est chargé des travaux destinés à consolider les principaux points d'appui stratégiques français du Nord. Sachant allier avec habileté les intérêts militaires et économiques du royaume, il mène à bien nombre de travaux utiles tant sur le plan militaire que civil, alors qu'en 1666 reprennent les hostilités entre la France et l'Angleterre. [...]
[...] Sa devise était : « Bien faire et bien régler ». D'où provient cette légende ? ?Nous allons tenter de le comprendre en revenant d'abord sur sa vie, avant d'analyser plus en détail certains aspects de ses travaux. LA VIE DE VAUBAN Sa jeunesse Issu d'une famille de petite noblesse du Morvan (son père est horticulteur), il étudie au collège des carmes de Semur, et il sera marqué par ses lectures précoces (ce sera toute sa vie un grand lecteur). [...]
[...] Après le siège de Vieux-Brisach (pris le 6 septembre 1703), le Roi lui fait comprendre que le travail d'ingénieur, tout honorable qu'il soit, ne correspond pas à sa nouvelle dignité. Le 24 octobre 1706, il demande son congé. Il avait dirigé une cinquantaine de sièges, construit ou amélioré 300 places, écrit des milliers de lettres, de mémoires, d'instructions, qui emplissent aujourd'hui encore un grande partie des archives du Génie. Sa dépouille mortelle fut déposée au château de Bazoches puis dispersée sous la Révolution de 1789. [...]
[...] Il consiste en trois enceintes successives. Tout d'abord un chemin couvert, où se placent les tireurs pour balayer les glacis. Puis un premier fossé, que Vauban aime à faire remplir d'eau. Ensuite, un ensemble de demi-lunes, qui doivent fragmenter les attaques des assaillants et les obliger à s'infiltrer dans des défilements battus par l'artillerie. Puis, un deuxième fossé, très large et très profond ; une série de bastions détachés, croisant les feux de leurs canons ; un troisième fossé, et enfin le corps de la place, avec une enceinte continue, coupée de bastions flanquant les courtines par des flancs casematés (c'est-à-dire que l'artillerie est désormais enterrée, et non plus à l'air libre). [...]
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