Royauté sacrée, France des XIVe-XVe siècles, monarchie féodale, monde médiéval, an mil, sacre, force de onction, institution du sacre, Pépin le Bref, David, dieu, Hugues Capet, roi Charles VI, archevêque de Reims
Le XIIIe siècle est à bien des égards le siècle de l'apogée du monde médiéval et en particulier de la monarchie féodale. Au tournant du XIIIe-XIVe siècles débute une nouvelle phase, qui n'est pas une phase de déclin, mais une phase de difficultés, de bouleversements et de transformations. Quels sont les éléments constitutifs de cette nouvelle donne, pour le pouvoir royal ?
[...] en définitive tous les ingrédients de ce phénomène, pas seulement culturel et artistique, qu'on appelle Renaissance. Au total, il n'y a pas de recul de la Foi, mais l'éclatement d'une vision du monde jusque- là relativement unifiée, héritée du haut Moyen Âge (Ve-Xe siècles) et de la spiritualité monastique (l'univers sensible était perçu comme une forêt de symboles ; il appartenait à l'âme, par l'amour et l'illumination, de remonter du signifiant au signifié, c'est-à-dire du monde terrestre au monde céleste — Dieu). [...]
[...] Le sacre débouche donc sur un vicariat royal impliquant, de la part de Dieu, une délégation de pouvoir. Cela suppose des responsabilités et des devoirs, d'où l'importance des serments publics en échange desquels l'onction est conférée. Le roi n'est cependant comptable que devant Dieu du respect du « serment du royaume », non devant son peuple : le sacre lui a conféré l'inviolabilité, s'en prendre à lui serait un crime de lèse-majesté et un sacrilège. [...]
[...] - La charnière XIIIe-XIVe siècles est marquée par le lancement d'un culte dynastique, le succès croissant des mythes fondateurs (notamment l'origine troyenne des Francs) et les débuts du sentiment national. Dans ce contexte, on assiste à un extraordinaire foisonnement symbolique et légendaire. Ce foisonnement est lié à l'émergence de la nation, et il a pour fondement une étroite alliance entre la vénération du Roi des Cieux et la vénération du roi de France (même si les limites de ce rapprochement sont réelles, nous le verrons : le roi n'est pas Dieu, ni même un dieu Au sommet, la réflexion des théologiens et des juristes épaule le pouvoir politique ; à la base, dans les églises du Royaume, le sermon hebdomadaire véhicule de nombreuses nouvelles politiques et appelle régulièrement à la prière pour le roi/Royaume. [...]
[...] Par l'archevêque de Reims depuis 936 (sacre de Louis en raison du prestige dû à saint Rémi, qui a baptisé Clovis (au XIe siècle, on fait du baptême de Clovis un sacre, ce qui est une déformation au service de l'affirmation des prérogatives de l'archevêque de Reims). Il n'y a que quelques exceptions dans l'Histoire de France (pour le Moyen Âge, Louis VI et Louis VII, le premier sacré par l'archevêque de Sens en 1108, le second par Innocent II en 1131). Où ? À partir de 1027, dans la cathédrale de Reims. [...]
[...] Or, le problème qui se pose est celui du vide juridique existant entre la mort du roi et le sacre de son successeur. B. Les mutations de la fin du Moyen Âge À partir de la fin du XIIIe siècle et au cours de notre période intervient une mutation décisive. Sous Philippe le Bel, le publiciste écrivain politique) Jean de Paris écrit que le sacre n'est pas indispensable à l'exercice de la dignité royale ; c'est, déjà, la thèse officielle. En 1403 et 1407, dans le contexte de fragilité politique due à la guerre et à la folie du roi Charles VI, deux édits proclament l'instantanéité de la succession au profit du dauphin, dès la mort du roi. [...]
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