L'histoire de la Révolution française a donné lieu à de multiples débats idéologiques entre historiens. Elle est et reste encore un champ d'étude en constant renouvellement.
«Un seul instant a mis un siècle de distance entre l'homme du jour et du lendemain».
La formule est de Condorcet. Elle signale de façon frappante la fracture historique générée par la Révolution française.
Le terme Révolution recouvre deux conceptions antinomiques.
1) Au sens astronomique, il désigne un mouvement qui ramène les choses à leur point de départ.
2) Au sens de crise, il implique le surgissement brusque et violent de la nouveauté.
La délimitation chronologique pose problème. Si l'année 1789 marque la naissance de la Révolution française et l'effondrement de l'Ancien Régime quel est son point final ?
Doit-on considérer l'exécution du roi comme le terme ultime de la Révolution ?
[...] Albert Soboul a montré également le faible degré d'évolution des mœurs et mentalités entraînées par la Révolution. Associée souvent à l'image du vandalisme (monuments religieux ou royaux), la Révolution a longtemps été présentée comme une parenthèse stérile dans l'histoire de la création artistique et littéraire. Les études récentes montrent que la Révolution a généré une libération de la parole qui se traduit par une profusion de libelles, de pamphlets, mais aussi par l'essor de l'éloquence parlementaire. Quant à la poésie, au théâtre, ils se mettent à l'unisson des circonstances. [...]
[...] Des historiens comme Michel Vovelle ont abordé la période révolutionnaire sous l'angle des mentalités collectives. La Révolution a-t-elle bouleversé la vie quotidienne en profondeur ou n'est-elle plutôt qu'une parenthèse à l'intérieur de laquelle s'organise une vie en marge selon l'expression de l'historien Richard Cobb ? Contrairement à un discours hostile à la Révolution qui a voulu y voir un tournant dans la dissolution des mœurs et la désagrégation des solidarités, le sentiment de la famille ne semble jamais avoir été aussi fort. [...]
[...] La Contre-Révolution n'est pas née de la Révolution. Elle n'est ni une riposte, ni une réplique ponctuelle selon Guy Chaussinand- Nogaret. C'est une conception du monde qui chemine entre 1789 et 1799, mais qui a ses racines intellectuelles loin dans l'Ancien Régime et qui survivra longtemps une fois la Révolution terminée. Idéologie, la Contre-Révolution prend aussi la forme d'une résistance active multiforme : activités conspiratrices, tentatives de coup d'action militaire dans les armées des princes recrutés parmi les émigrés, soulèvements à base populaire. [...]
[...] Jacques Godechot replace, quant à lui, la Révolution dans une perspective mondiale. Ne pouvant être considéré comme un phénomène particulier, isolé, national il y voit un épisode le plus important sans doute d'une grande Révolution qui a bouleversé tout l'occident et même débordé sur le monde oriental pendant trois quarts de siècle entre 1770 et 1850 Dans le déroulement de la Révolution, c'est l'interprétation de la période entre 1791 et la chute de la royauté le 10 août 1792 qui s'avère la plus délicate. [...]
[...] La Révolution française a fait l'objet de nombreuses lectures et interprétations divergentes Depuis une vingtaine d'années, on assiste à un renouvellement des perspectives dû aux recherches entreprises outre-Manche et outre-Atlantique dans lesquelles la Révolution française est étudiée sans préjugé national. Il s'agit ici de faire le point sur ces apports récents de la recherche. Les études récentes apportent tout d'abord un nouvel éclairage sur les origines de la Révolution française. La thèse des origines intellectuelles de la Révolution française est remise en cause L'historien britannique Donald M.G. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture