Mais il faut gouverner. La France est épuisée, l'État, ruiné, a dû emprunter à des financiers d'énormes sommes. Le Régent essaie d'administrer le royaume avec des conseils de grands seigneurs qui se révèleront incapables. Il fait rendre gorge aux financiers trop vite enrichis. Enfin il appelle près de lui un ingénieux écossais, John Law, qui applique le système qu'il a imaginé.
Ce système consiste à fonder une banque (bientôt devenue d'État) qui émet des billets destinés à remplacer la monnaie métallique lourde et encombrante. Le succès est énorme. Pour gager ses billets, Law crée (ou reprend) des compagnies de commerce dans le but d'exploiter les colonies. Les actions de ces compagnies s'enlèvent aussi facilement que les billets. Leur cours atteint des taux très élevés. Mais les dividendes sont maigres. Les gens prudents revendent leurs actions dont le cours dégringole. Les billets ne peuvent être remboursés. Après divers expédients, ce sera la faillite (...)
[...] Les armées françaises poussent jusqu'à Prague mais sont contraintes de retraiter jusqu'au Rhin, malgré une héroïque résistance de Chevert à Prague. Les Anglais, alliés des Hollandais et aidés des Hanovriens (le Hanovre étant en possession patrimoniale du roi d'Angleterre) menacent les frontières françaises (1744). Louis XV rejoint les armées de Flandre, puis de Lorraine. Le danger est conjuré. Avec le maréchal de Saxe, il remportera l'année suivante la magnifique et célèbre bataille de Fontenoy. Le maréchal poursuit la guerre avec succès (victoires de Raucoux et de Lawfeld) tandis que les Français s'emparent de la Savoie et de Nice. [...]
[...] En publiant L'esprit des lois, Montesquieu discute des différentes formes de régimes, de leurs avantages et de leurs défauts. Avec une ironie mordante, une merveilleuse clarté de style, Voltaire attaque toutes les tyrannies, toutes les injustices. Il lutte pour la justice et la liberté et obtiendra la réhabilitation d'hommes injustement condamnés. Son oeuvre a puissamment contribué à la transformation des idées. De même Diderot et d'Alembert, en publiant l'Encyclopédie des Sciences, ont lutté contre le sectarisme et sapé les fondements mêmes de la monarchie. [...]
[...] Mais la situation financière reste difficile. L'affaire du Collier de la Reine (une escroquerie au détriment du cardinal de Rohan où la reine fut compromise) provoque de violents pamphlets contre Marie-Antoinette. En vain Calonne tente de lancer un programme de grands travaux pour procurer des ressources aux chômeurs. Le déficit augmente. En 1787, le roi convoque une assemblée de notables qui ne peut se mettre d'accord sur aucune réforme sérieuse. Il ne reste plus à Louis XVI qu'à convoquer pour 1789 les états généraux du royaume réclamés par une grande partie de la population. [...]
[...] Ce sera longtemps Fleury, plus tard la marquise de Pompadour, enfin Choiseul. Louis a épousé Marie Leczinska, fille de Stanislas, roi détrôné de Pologne. Elle lui donnera dix enfants, mais il se lassera bientôt de Marie et le règne des maîtresses commencera : les trois filles du marquis de Nesle, Louise de Mailly, Mme de Vintimille, la duchesse de Châteauroux, puis la marquise de Pompadour qui ne sera sa maîtresse que pendant six ans mais restera pour lui une incomparable amie, les petites sultanes du Parc-aux-Cerfs, enfin Mme du Barry. [...]
[...] Le Canada est perdu. Faute d'une marine et de ressources suffisantes, il n'a pas été possible à la France de secourir ses colonies. L'Angleterre triomphe et Frédéric II, en Allemagne, résistera victorieusement pendant trois ans aux attaques des troupes de l'impératrice, de la tsarine et des généraux français qui sont médiocres. Devenu ministre des Affaires étrangères, le duc de Choiseul comprend qu'il faut en finir avec cette guerre désastreuse. Il signe (1763) le traité de Paris qui consacre la perte des colonies françaises. [...]
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