La nation moderne est relativement récente. En effet, à la veille des bouleversements de la Révolution française, on parle moins de nations, c'est-à-dire d'entités politiques qui s'affirment comme telles que de « nationalités ». On peut distinguer six catégories de nationalités en Europe avant la Révolution française selon l'ouvrage Nation, Nationalismes, transitions (XVI – XXème siècles). Il y a tout d'abord des États bien constitués comme l'Angleterre, la France, le Portugal, le Danemark, la Suède et de manière plus particulière l'Espagne. Il existe des groupements territoriaux qui ont quelques éléments en commun en dépit d'une grande diversité comme la Suisse, les Pays-Bas autrichiens, mais aussi des nationalités qui ont perdu leur État indépendant et n'en conservent rien ou seulement des institutions administratives propres, mais sous contrôle étranger – tel est le cas pour la Pologne, la Bohème-Moravie, la Hongrie et la Croatie. Les futures Allemagne et Italie sont des nationalités divisées en plusieurs États. On discerne des nationalités qui n'ont pas d'État propre parce qu'elles n'en ont jamais eu ou l'ont perdu depuis longtemps, comme la Norvège, la Finlande et l'Irlande. Enfin, il existe un État qui deviendra Empire en même temps que nation : la Russie.
[...] Sur cette expérience, celle d'un sujet à l'écoute de sa conscience intérieure, repose sa philosophie. Il poursuit dès lors dans la quête de soi-même le secret d'un bonheur naturel et de la compréhension entre les hommes. Les maux dont ceux-ci sont atteints relèvent, selon lui, des formes de leur communication et de leur organisation politique. A partir de là, il procède par une critique des fondements d'une société corruptrice et expose ses principes éthiques sur la vie publique et privée dans ses œuvres philosophiques. [...]
[...] La Révolution et l'Empire ne sont que des étapes, bien qu'elles soient significatives, dans un processus déjà amorcé depuis le Moyen-Age et qui se prolonge bien au- delà de 1815. II) la création de la Nation est un processus engagé bien avant la Révolution et qui se termine après 1815 Dans la Première partie de Nations, Nationalismes, transitions, les chercheurs et historiens réunis concluent leur premier chapitre par ces questions qui ont guidé leur raisonnement : Plutôt que de chercher des commencements absolus, ne convient-il pas de considérer que la nation est un processus beaucoup plus qu'un état fixe ? [...]
[...] Napoléon, père des nations d'Europe ? (11 novembre 1816) Une de mes plus grandes pensées avaient été l'agglomération, la concentration des mêmes peuples géographiques qu'ont dissous, morcelés les révolutions et la politique. Ainsi, l'on compte en Europe, bien qu'épars, plus de trente millions de Français, quinze millions d'Espagnols, quinze millions d'Italiens, trente millions d'Allemands : j'eusse voulu faire de chacun de ces peuples un seul et même corps de nation. C'est avec un tel cortège qu'il eût été beau de s'avancer dans la postérité et la bénédiction des siècles. [...]
[...] ) Mais bientôt le ciel se noircit : une race d'hommes pervers, indignes d'être l'instrument du bien, disputa les fruits de la domination ; ils se massacrèrent entre eux, opprimèrent les peuples voisins, leurs frères nouveaux, et leurs envoyèrent des essaims d'hommes rapaces. Tous nous pillèrent, tous accumulèrent nos dépouilles ; ils semblaient n'avoir d'autre crainte que de laisser échapper quelque chose de ce pillage pour le lendemain. ( . ) Nous n'eûmes tous que la seule pensée, et nous fîmes tous le serment de venger des outrages nombreux et la perte amère d'une espérance doublement trompée. Extraits de Johann Wolfgang GOETHE, Hermann et Dorothée Nations, nationalismes, transitions. Les références du même type dans la suite du devoir renvoie à cet ouvrage. [...]
[...] MILZA P., Histoire du XIXe siècle, Hatier pages. DENIS M. BLAYAU N., Le 18e siècle, Armand Colin pages Ouvrages spécifiques LEUWERS H., La Révolution française et l'Empire Une France révolutionnée (1787-1815), Presses universitaires de France pages PONTEIL F., Peuples et civilisations, Tome XV, L'éveil des nationalités, Presses universitaires de France pages. SCHULZE H., States, Nations and nationalism From the Middles Ages to the Present, Blackwell Publishers pages. UNIVERSITE DE ROUEN - IRED, Nations, nationalismes, transitions XVIe-XXe siècles, Actes du symposium international 12-15 novembre 1992, Terrain/Editions Sociales pages. [...]
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