Le terme de révolution exprime une rupture avec une situation passée, révolue. Il faut ici fonder l'analyse sur l'idée de transition démographique, d'un ancien régime, marqué par une mortalité forte et une natalité forte, à un régime démographique moderne, celui d'une mortalité et d'une natalité faibles, et d'un accroissement démographique limité.
Cette révolution serait la cause première de la naissance d'un nouvel ordre économique, et lui serait donc antérieure. Cette expression renvoie à la théorie de la « pression créatrice » d'Esther Boserup, selon laquelle les formes d'organisation traditionnelles ne résistent pas à un fort accroissement démographique. La première Révolution Industrielle débute en 1780 au Royaume-Uni.
La révolution démographique commence en France, au début du XVIIIe siècle. C'est le siècle du doublement, voire du triplement, des populations européennes. Le sujet s'arrête donc alors que la transition n'est pas encore réalisée ; mais il est d'ailleurs difficile d'en distinguer la fin. Cette révolution est plutôt un fait européen, qui touche aussi les territoires conquis comme le Nouveau Monde américain.
La révolution agricole est étroitement liée à la révolution démographique : les progrès de l'alimentation ont ainsi été une condition nécessaire à cette dernière. La révolution démographique fut permise par un affaiblissement des trois fléaux : la famine, la guerre et l'épidémie ; leur recul fut synonyme de fort accroissement démographique.
[...] C'est à partir du milieu du XIXe siècle que progresse la médecine hospitalière : le système de l'assistance publique est instauré en 1949 en France. C'est aussi au cours de cette période que se développe la médecine de laboratoire, avec notamment la découverte de l'homéostasie (constance du milieu intérieur) par Claude Bernard. La baisse de la natalité suscite un fort accroissement démographique. Il a fallu attendre les années 1930-1935, et les études de Landry et de Notenstein, pour que soit mise en avant la tendance générale à la baisse conjointe de la natalité et de la mortalité à travers ce que l'on qualifie de transition démographique Longtemps contestée, cette analyse est aujourd'hui renforcée par l'évolution des pays en développement. [...]
[...] En sens inverse, la France connait une croissance économique plus modeste et des transformations plus lentes dans tous les domaines, son accroissement démographique étant le moins élevé. C'est aussi l'époque où le Japon connait son accroissement démographique le plus important : la population passe de 30 à 54 millions de personnes après la 1re Guerre Mondiale. L'analyse des chronologies nationales nuance l'importance de la révolution démographique dans l'apparition d'un nouvel ordre économique. En contrepartie, l'examen des chronologies révèle une grande diversité : - En France, il y a un siècle de décalage entre la révolution démographique et la révolution industrielle. [...]
[...] Dans le registre des mentalités, il faut souligner une plus grande liberté de choix des individus, comme s'ils s'émancipaient par rapport à la société. C'est en ce sens que le nouvel ordre politique et économique va de pair avec une plus grande volonté des couples de maitriser l'importance de leur descendance. Le changement est donc complexe et difficile à étudier, mais il est général. On peut ici citer l'historien André Burguière, reprenant un rapport d'un contrôleur royal envoyé à Louis XVI : La limitation des naissances apparait dès la seconde moitié du XVIIIe siècle au sein de la noblesse. [...]
[...] La révolution démographique fut permise par un affaiblissement des trois fléaux : la famine, la guerre et l'épidémie ; leur recul fut synonyme de fort accroissement démographique. Chronologie : La révolution démographique a pu susciter l'apparition d'un nouvel ordre économique par une augmentation de la consommation, de la population active et de la disponibilité de la main d'œuvre, ainsi que par un basculement du rural vers l'urbain. Mais la rupture démographique s'est inscrite dans un cadre plus large de changements profonds, ce que tendent à montrer les cas anglais et japonais où elle n'a pas été réellement antérieure à la Révolution industrielle. [...]
[...] C'est en ce sens que les situations nationales apparaissent comme différentes. En France, la baisse des taux est très graduelle et plutôt conjointe, simultanée. Dans la plupart des autres pays européens, la natalité tarde un peu plus à fléchir. C'est la raison pour laquelle l'accroissement français reste assez modeste. Chiffres-clés de l'évolution démographique des principaux pays européens. France : 1800 = 30 millions d'habitants = 40 millions d'habitants. Royaume-Uni : 1800 = 16 millions d'habitants = 42 millions d'habitants. Allemagne : 1800 = 23 millions d'habitants = 56 millions d'habitants. [...]
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