La guerre civile qui, dans les années 1640, oppose les partisans de Charles Ier à ses adversaires (les puritains), a favorisé l'éclosion de théories qui vont toutes au-delà de la contestation de l'absolutisme. Ces théories peuvent se classer en deux catégories : d'un côté les théories des partisans de l'égalité, de l'autre les républicains (que l'on peut qualifier de « républicains à l'antique »).
Les théories des partisans de l'égalité ne forment pas une doctrine unique. Ils sont à l'origine de deux courants politiques profondément distincts.
Il y a d'abord les Levellers, dont le principal théoricien est Lillburne. Ils vont constituer un véritable parti, entre 1647 et 1650. Le représentant le plus connu des Levellers est John Lillburne. Il s'agit d'un puritain activiste dont l'oncle avait été membre du Parlement anglais.
[...] Il considère que la monarchie anglaise ne peut plus survivre dans ces conditions, ce qui d'ailleurs n'a rien d'original. Il fait référence au Discours de la première décade de Tite-Live de Machiavel, et théorise une citoyenneté liée au service militaire. Le deuxième auteur est John Milton. Il a activement participé, auprès de Cromwell, à la révolution des années 1640. Après la décapitation de Charles Ier, il est nommé secrétaire aux affaires étrangères. On lui doit des ouvrages directement politiques : dans Le pouvoir des rois et des magistrats (1649), il justifie la suppression de tout tyran, et sera considéré comme un régicide Il défend aussi la liberté de la presse et la liberté de conscience, et, au moment où disparaît Cromwell, en 1660, il publie un ouvrage sur l'établissement d'une libre République. [...]
[...] La doctrine des Levellers revendique l'égalité civile et politique. Elle ne revendique pas l'égalité économique. Les Levellers défendent le droit de propriété. C'est une doctrine ultra-individualiste pour laquelle les hommes sont libres à la naissance et égaux. Pour les Levellers, la nation est un agglomérat d'individus libres coopérant pour des motifs d'intérêt personnel et se donnant une législation conforme au respect de la liberté individuelle. Cette doctrine n'est pas du tout l'ancêtre du socialisme ou du communisme. C'est une doctrine annonciatrice de l'esprit libertarien très actif aux États-Unis. [...]
[...] Il réfute d'abord le Patriarcat de Robert Filmer, puis met en avant le principe de la souveraineté populaire. La liberté du peuple, pour lui, provient de Dieu et de la nature. Lui aussi est un lecteur des discours de Machiavel, et il est très inspiré par le républicanisme classique. Il annonce sur certains points la doctrine de John Locke, qui est le premier théoricien libéral. On peut remarquer que le contrat tient assez peu de place chez ces auteurs anglais, mais que la notion de droit naturel est déjà très présente de Lilluburne à Sydney. [...]
[...] Il veut résoudre le problème de la misère et de l'exploitation. Il prône une vie communautaire de travail et de répartition des fruits de ce travail. Il est favorable à un communisme agraire. Il a préconisé que les travailleurs de la terre, les journaliers devaient rester les bras croisés face aux aristocrates ; il est donc aussi l'un des premiers théoriciens de la grève. Sa conception de l'égalité est donc surtout économique. À la différence de Lillburne, Winstonley apparaît comme un ancêtre des doctrines socialistes et communistes. [...]
[...] Il s'agit d'un puritain activiste dont l'oncle avait été membre du Parlement anglais. Dès 1641, il entre dans la lutte armée pour s'attaquer aux officiers du Roi. Par la suite, il est membre de l'armée puritaine de Cromwell, mais il s'agit d'un homme très attaché à sa propre liberté, et quand, en 1645, il doit prêter serment de ne pas changer de religion, il préfère démissionner, estimant que ce serment porte atteinte à sa liberté individuelle. Son esprit de contestation finira par le faire mal voir de Cromwell, qui le fera emprisonner. [...]
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