Lumières, Aufklärung, enlightenment, illuminisme : ce sont dans la plupart des langues européennes une même métaphore servant à désigner une culture particulière.
Le siècle des Lumières est le terme qui désigne le XVIIIème siècle en tant que période de l'histoire de la culture européenne, marquée par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse.
L'expression n'est pas récente, elle est déjà fréquemment utilisée par les contemporains de l'époque. Ces derniers sont convaincus qu'ils viennent d'émerger de plusieurs siècles d'obscurité et d'ignorance, et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison, la science et le respect de l'humanité.
Mais qu'est ce que les Lumières ? Plus qu'un ensemble d'idées déterminées, les Lumières impliquaient une attitude, une méthode de pensée. Selon Emmanuel Kant, dans son essai Qu'est-ce que les Lumières, «le mouvement des Lumières est la sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui. ». Le mot d'ordre du siècle devait être «ose savoir». Apparaît alors le désir de réexaminer et de remettre en question toutes les idées et valeurs reçues, d'explorer de nouvelles idées dans des directions différentes. Evidemment les pensées et opinions n'allèrent pas toutes dans le même sens, ainsi donc, les incohérences et les contradictions furent nombreuses dans les écrits des penseurs de ce siècle. L'on pourrait aussi se demander qui étaient ces penseurs du siècle des Lumières. Contrairement à l'idée courante selon laquelle ces hommes étaient des philosophes, ceux-ci n'en n'étaient pas tous à proprement parler. Ils étaient plutôt des sortes «vulgarisateurs» qui s'engageaient à diffuser des idées nouvelles.
Ainsi nous verrons le réseau des Lumières à travers, dans une première partie, leur diffusion, tant dans l'évolution de leur place dans la société, tant à travers les salons et les clubs, puis dans une seconde partie nous verrons le désir de répandre le savoir à travers l'exemple de l'Encyclopédie.
[...] Le réseau des Lumières : Partage et diffusion du savoir Lumières, Aufklärung, enlightenment, illuminisme : ce sont dans la plupart des langues européennes une même métaphore servant à désigner une culture particulière. Le siècle des Lumières est le terme qui désigne le XVIIIème siècle en tant que période de l'histoire de la culture européenne, marquée par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse. L'expression n'est pas récente, elle est déjà fréquemment utilisée par les contemporains de l'époque. [...]
[...] En 1752 parut le tome II, qui fit scandale et dont la publication fut suspendue. Diderot entreprit de se cacher. Voltaire proposa de continuer l'entreprise à Berlin, mais Diderot refusa. En 1753 parut le troisième tome. Ce dernier fit l'objet d'une condamnation du Conseil du Roi. Les tomes IV, V et VI parurent néanmoins en et 1756. En 1757, l'Encyclopédie fit l'objet de souscriptions. Une «bataille» se déclencha alors à partir de l'article «Genève», rédigé par d'Alembert, qui suscita une réponse virulente de Rousseau. [...]
[...] Les esprits évoluèrent et les dernières décennies du siècle furent marquées par le triomphe du mouvement en Europe et en Amérique. Dans les années 1770, les philosophes de la seconde génération recevaient même des pensions gouvernementales et prenaient le contrôle d'institutions culturelles prestigieuses. Leur place devenait plus importante au sein de la société et du gouvernement. De même cette légalisation du mouvement des Lumières se traduisit par l'augmentation spectaculaire du nombre de journaux et de livres publiés, garantissant ainsi une large diffusion de leurs idées. Les Lumières ont ébranlé les certitudes. [...]
[...] L'entreprise de Diderot et de ses collaborateurs donna un grand essor à la production encyclopédique. Elle restera également le symbole de l'esprit des Lumières. On tentera encore dans les milieux catholiques, au milieu du XIXe siècle, d'en effacer les traces par des monuments plus importants encore. Ainsi, l'abbé Jacques-Paul Migne (1800-1875), fondateur de la Bibliothèque universelle du clergé et éditeur des monumentales collections de textes de Pères de l'Église Patrologie grecque et Patrologie latine, fera paraître une Encyclopédie ecclésiastique (1851-1859) en soixante-six volumes afin de reléguer la «funeste» Encyclopédie de Diderot et d'Alembert à n'être qu'«un pygmée de science et d'utilité» selon ses propres termes. [...]
[...] Voltaire et d'autres philosophes, qui affectionnaient l'idée du roi philosophe éclairant le peuple d'en haut, accueillirent avec enthousiasme l'apparition des ses soi-disant despotes éclairés, parmi lesquels l'on pourra citer Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie, et Joseph II d'Autriche. Mais comment se diffuse, et comment est intégré l'esprit des Lumières au sein de la société ? Le monde aristocratiques, les cafés et les salons Les premiers salons littéraires se tiennent à Paris au XVIIe siècle et réunissent des personnalités de l'aristocratie, de la politique, des lettres et des arts pour des conversations littéraires, morales, galantes ou philosophiques. Ils ont lieu régulièrement, souvent de façon hebdomadaire. Ce sont des salons mondains caractérisés par la mixité intellectuelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture