La répression de la sorcellerie dans l'Europe moderne

Thèmes abordés

Répression de la sorcellerie, Europe moderne, chasse aux sorcières, papauté, magie noire, alchimie, Occident chrétien, démonologie, procès de Salem, catholicisme, protestantisme, Jacques VI, Cromwell, divination, Inquisition, possession de Loudun

Résumé du document

Il y a une vraie chasse aux sorcières dans l'Europe moderne. Même si ça renvoie à du fantastique, en réalité c'est une histoire horrible et épouvantable, et ce sont principalement les femmes qu'on brûle (80%). La répression de la sorcellerie à l'époque moderne est un phénomène absolument majeur. Ça commence au Moyen-Âge, mais elle a connu un pic répressif au XVIe-XVIIe siècle, dans les années 1580-1630. Puis ça s'est stabilisé, on a continué à réprimer jusqu'aux années 1680, et à la fin du XVII le phénomène et sa répression déclinent. Les dernières sorcières à avoir été exécutées l'ont été à la fin du XVIIe en Europe. Aux États-Unis ça va être un peu plus tard.

Extraits

[...] La lutte contre la magie qu'on appelle la démonologie a un succès fou chez des juristes, théologiens, qui multiplient les écrits pour dénoncer des affaires de sorcellerie. Jean Bodin, a écrit le traité La démonomanie des sorciers, car en tant que juriste a été délégué des pêchés en tant qu'expert à différents procès et utilise cette expérience pour écrire ce traité. D'autres juristes et juges, à pratique de leur pratique professionnelle, ont théorisé l'origine/le statut/la nécessité de répression de cette sorcellerie. Nicolas Rémy, juge en Lorraine, a condamné en 30 ans 2000 personnes. On trouve la même chose aux Pays-Bas et en Espagne. [...]

[...] La répression de la sorcellerie dans l'Europe moderne Il y a une vraie chasse aux sorcières dans l'Europe moderne. Même si ça renvoie à du fantastique, en réalité c'est une histoire horrible et épouvantable, et ce sont principalement les femmes qu'on brûle La répression de la sorcellerie à l'époque moderne est un phénomène absolument majeur. Ça commence au Moyen-Âge, mais elle a connu un pic répressif au XVI – XVII, 1580's-1630's. Puis ça s'est stabilisé, on a continué à réprimer jusqu'aux 1680's, et à la fin du XVII le phénomène et sa répression déclinent. [...]

[...] En Écosse, 5/6 grands épisodes de sorcellerie 1590-1660, des centaines d'accusés surtout des femmes. Les procès sont menés par la puissance publique, politique et émanent parfois des circonstances politiques du moment. Par exemple : le roi d'Écosse Jacques VI se rend au Danemark pour épouser la sœur du roi du Danemark. Le voyage entre Écosse et Danemark est épouvantable, en mer du nord une tempête terrible éclate. L'amiral est accusé d'incompétence par la chancellerie écossaise, et lui-même prétend qu'il ne s'agit pas d'incompétence, mais qu'il s'agit de l'intervention malveillante de plusieurs femmes qui ne voulaient pas de ce mariage. [...]

[...] Mais par moment, ces femmes qui ont des qualités sociales recherchées sont exclues de la société. Est-ce qu'il s'agit pour nous d'étudier des pratiques religieuses qui à un moment donné ont été « marquées du sceau du démon », phénomène collectif de possession et pratiques démoniaques. Europe majoritairement chrétienne où ces pratiques collectives qu'on ne comprend pas sont qualifiées comme l'œuvre du démon. Phénomènes à étudier qui ne sont pas évidents. I. L'élaboration intellectuelle de cette question de la sorcellerie L'Église, dès le XIVe, est préoccupée par ce qu'elle considère comme les progrès de la sorcellerie à travers l'Europe. [...]

[...] Un tract s'opposant à Richelieu circule dans la ville en 1632 et un des proches de la mère supérieure Jeanne des anges avait accusé Urbain Grandier d'être l'auteur de ce tract contre Richelieu, car il devait estimer que la cohabitation entre catholiques et protestants ne pouvait pas être possible, alors que le prêtre est favorable à cette cohabitation. Deuxième explication autour de la tolérance : Urbain Grandier était semble-t-il un prêtre mondain, un homme à femmes avec un succès fou, qui considérait que la cohabitation religieuse devait être possible. Vu qu'il représente un type de prêtre pas acceptable, Richelieu aurait alors décidé de sa perte. C'est la clé de l'interprétation des liens politiques dans la société religieuse. [...]