Raymond Woessner, La France : aménager les territoires, 2008

Résumé du document

Depuis la consolidation de la monarchie absolue jusqu'à nos jours, la même question revient de manière lancinante : quelle doit être la part du pouvoir de décision prise par les échelons locaux ou régionaux face à une autorité centrale dotée d'une technocratie puissante et de moyens financiers considérables ? Le débat s'est cristallisé dès le début de la Révolution de 1789 autour de deux divisions :
- Les « Girondins » : France composée de départements qui auraient été autant de petites républiques.
- Les « Jacobins » : France centralisée.

Extraits

[...] D'autres lieux de 1ere importance n'y figurent pas à l'image de la Tour Eiffel. La diversité des éléments sélectionnés apparaît limitée alors même que certains sites sont redondants, comme la cité médiévale de Provins et celle de Carcassonne. Aucun site UNESCO n'appartient stricto sensu à la période 1798-1945, ni au monde de l'industrie. Seule la Saline royale d'Arc-et- Senans (Doubs) a été classée en 1982. C'est pourquoi le classement en 2008 du réseau de fortifications de Vauban présente un grand intérêt à plusieurs titres. [...]

[...] En matière d'aménagement, il aboutit à des résultats aussi contradictoires que peu prévisibles. Le voisinage du causse du Larzac pouvait craindre le pire pour le projet du viaduc de Millau, qui a pourtant rapidement été intégré au patrimoine français. La figure 3 revient sur la notion d'aire-système. Cette notion interpelle les capacités des acteurs régionaux à se fédérer en vue de faire émerger un processus de territorialisation. La forme en U de la DATAR apparait prégnante, avec des aires-systèmes bordières et un centre francilien à la fois accapareur et redistributeur. [...]

[...] LES PRECURSEURS A ses origines ; la Ve République favorise l'aménagiste sur la base d'une technocratie jacobine qui fait taire les forces centrifuges. L'autoritarisme éclairé semble vouloir céder sous les coups de boutoir des aspirations à davantage de débats démocratiques. Progressivement, les conceptions de l'aménagement du territoire évoluent en ce sens. A. La gestion de la nature : l'évolution vers l'aménagement concerté Les espaces naturels sont les 1ers concernés par ces évolutions, peut-être parce qu'ils n'étaient pas positionnés, explicitement dans le champ des luttes de pouvoir. [...]

[...] La solidarité entre les territoires devient une question cruciale. En France comme ailleurs, les communes urbaines les plus aisées se détournent progressivement des banlieues pauvres qu'elles perçoivent comme une charge. L'émancipation des territoires qui gagnent et suis sont de plus en plus favorisés par la puissance publique au nom de la compétitivité internationale, représente un risque inédit, celui du démaillage d'entités séculaires. Dans ces conditions, quel peut être le contrat qui fonde le lien social ? La figure 2 évoque la question de l'accessibilité en fonction de la présence ou de l'absence de grands équipements structurants qui dessinent des pôles, des axes et des aires. [...]

[...] Il appartient aux documents réglementaires d'organiser cette croissance avec bonheur. Après 2000, les Plan Locaux d'Urbanisme (PLU) remplacent progressivement les POS et les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) succèdent aux SDAU. Les SCOT constituent l'aboutissement de l'évolution de la législation amorcée dans les années 1990. Ils ne pourraient pas fonctionner sans les EPCI, la Loi Solidarité et Renouvellement Urbain les Programmes Locaux de l'Habitat (PLH) ou encore sans les Plans de Déplacements Urbains (PDU). La loi sur l'air a débouché sur la création du PDU, obligatoire dans toutes les agglomérations de hb et recommandé à partir de hb. [...]