Il n'existe pas d'ouvrages s'intéressant uniquement aux provinces arabes de l'Empire ottoman. Cependant, deux ouvrages plus généraux sont à retenir, car ils se complètent et permettent d'étudier le sujet. Le premier de ces ouvrages est Histoire de l'Empire ottoman, sous la direction de Robert Mantran, dans lequel André Raymond a écrit un chapitre sur les provinces arabes. Le second est Grandes villes arabes à l'époque ottomane, écrit également par André Raymond.
André Raymond est né en 1925 et mort en 2011. Il est un historien important ayant beaucoup étudié le monde arabe. De 1969 à 1975, il fut le directeur de l'Institut français du Proche-Orient, puis professeur à l'université de Provence à partir de 1977. Il est également à l'origine de plusieurs instituts et associations étudiant le monde arabe. Il a principalement étudié les villes du Caire et de Tunis, ainsi que celles de Syrie, a publié plusieurs ouvrages et près de 180 articles scientifiques.
Selim 1er, sultan de 1512 à 1520, est le véritable instigateur de la conquête du monde arabe par les musulmans. Pris en tenaille par le Shah d'Iran à l'Est et l'Empire mamelouk au sud, les ottomans peuvent craindre une coalition entre les deux grandes puissances. Mais la supériorité de leur armée leur permet de tenir à distance le Shah d'Iran, et d'anéantir l'Empire mamelouk en très peu de temps. En quelques décennies, ils réussissent à dominer la quasi-totalité du monde arabe. Les provinces arabes sont un élément très important pour les Ottomans puisqu'elles correspondent à environ 2/5ème de leur territoire et jouissent d'une économie prospère.
[...] Les gouverneurs envoyés par le sultan sont maintenus, mais n'ont qu'un rôle de figuration. En 1711, Ahmad Karamanli est proclamé dey et pacha par le peuple : il inaugure une nouvelle dynastie ; en 1713, son pouvoir est reconnu par le sultan. Le pouvoir du dey est total, même si son importance varie en fonction des périodes. Ainsi, les provinces arabes connaissent une évolution tendant à l'indépendance, et la Porte ne réagit pas fermement face à cela. En effet, la politique turque ne tend pas à une centralisation du pouvoir et il n'était pas concevable de mettre en place une administration coloniale dans ces provinces. [...]
[...] Cette tendance à l'autonomie se retrouve également dans les provinces du Maghreb, dans lesquelles elle se dirige vers une certaine forme d'indépendance. Vers l'indépendance du Maghreb Mantran p 404 : Les provinces du Maghreb ont manifesté d'importantes tendances à l'autonomie, tout comme les provinces du Moyen-Orient. Cependant, de par leur éloignement géographique du pouvoir central encore plus conséquent, cette volonté d'autonomie s'est transformée en une quasi-indépendance au XVIIIe siècle. L'organisation de la province d'Alger est similaire à celle des autres provinces de l'Empire. [...]
[...] Ces déplacements symbolisent bel et bien l'unité religieuse et morale des populations arabes de l'Empire ottoman. Mais cette unité existe en parallèle d'une évolution politique notable de certaines provinces, qui deviennent plus ou moins autonomes du pouvoir sultanien, et dans lesquelles les provinciaux prennent de plus en plus d'importance. III/l'évolution des provinces arabes Il n'y a pas une unicité dans l'évolution des provinces arabes, cela dépend de leur histoire et de surtout de leur position géographique par rapport au centre du pouvoir sultanien. [...]
[...] En Tunisie, l'évolution vers l'indépendance de la province est encore plus rapide qu'à Alger. En effet, malgré la mise en place de l'administration ottomane, l'organisation en clan a persisté. Ainsi, les beys, qui sont les chefs de clan, possèdent une importante part du pouvoir, car ils contrôlent les terres intérieures. Deux dynasties de dey se succèdent : Les Muradites au XVIIe siècle, puis les Husaynites au XVIIIe siècle. Leur pouvoir est légitimé par la Porte qui leur octroie le titre de pacha. [...]
[...] Même si l'autonomie des provinces du Moyen-Orient est accrue, elles restent soumises au pouvoir sultanien. Mais les provinces arabes de l'Empire présentent des situations très différentes, comme en témoigne le cas de l'Égypte, où l'autorité ottomane est mise à rude épreuve. Les Mamelouks égyptiens p 397 mantran : L'originalité de la province d'Égypte réside dans le fait que les Ottomans y ont conservé une partie de la structure mamelouke présente avant la conquête. De plus, les Mamelouks toujours présents en Égypte purent accéder à des fonctions administratives et militaires importantes. [...]
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