Politique sécularisatrice de Frédéric II, déisme, pensée politique frédéricienne, mesures sécularisatrices, laïcisation de l’État, raison d’Etat, politique religieuse
Inquiets du retard de leurs États sur les États d'Europe occidentale, plusieurs souverains d'Europe centrale et orientale, d'Europe du Nord et du Sud, développent, au XVIIIe siècle, une conception de la science du gouvernement et des buts du pouvoir procédant de la philosophie des Lumières, à laquelle ces derniers veulent ou prétendent assujettir leur politique.
[...] Pour autant, il se garde de trancher à la hache. La sagesse lui commande de faire œuvre de pragmatisme. Plus de deux siècles de souveraineté habsbourgeoise ont laissé en Silésie des traces qui ne peuvent être balayées d'un revers de main. Frédéric hérite d'un territoire que, dans le cadre de la Contre-Réforme, les Habsbourg ont ramené au catholicisme. Il va donc devoir gérer un cas pour lui inédit, celui d'une province à forte implantation catholique. Il pourrait exciper le droit du vainqueur et imposer des entraves à l'Église catholique en Silésie. [...]
[...] Voltaire et la « ménagerie philosophique » de Sans-Souci accréditent l'exemplarité du « Salomon du Nord » négateur du droit divin, tolérant au point d'accueillir les Jésuites, premier serviteur de l'État. En 1763, le peuple lui choisit pour qualificatif le sobriquet affectueux de « Vieux Fritz » et il devient l'incarnation populaire et itinérante de l'énergie prussienne. En juin 1740, Frédéric a vingt-huit ans quand il monte sur le trône d'une Prusse récemment modelée par la forte poigne de son devancier (Frédéric-Guillaume Ier surnommé le « Roi-Sergent »). Son royaume est morcelé, les domaines des Hohenzollern forment trois groupes. Les deux groupes essentiels appartiennent à l'Europe de l'Est. [...]
[...] La ruse, la trahison et le parjure ne trouvent pas grâce à ses yeux. On lui doit également, l'Histoire de mon temps en 1746 où il insiste sur le devoir du souverain à assurer le bonheur de son peuple, et enfin Essai sur les formes de gouvernement et sur les devoirs des souverains en 1781 où il compare ce que le Prince est à la société à ce que la tête est au corps : il doit voir, penser et agir pour toute la communauté. [...]
[...] Il faut en prendre acte, respecter tous leurs cultes, et n'en persécuter aucun. Le principe de tolérance ne se divise pas et doit donc également bénéficier à l'erreur. Il n'appartient pas au monarque de dicter dans ce domaine une vérité officielle. Il ne s'agit plus ici de préférence philosophique, mais de l'intérêt de l'État qui commande de ne pas créer inutilement des facteurs de troubles propres à mettre en péril la cohésion du corps social. Le roi de Prusse n'entend pas également renouveler la faute de Louis XIV (révocation de l'édit de Nantes en 1685), qui amena des milliers de ses sujets à enrichir de leur nombre et de leur industrie les États voisins. [...]
[...] La politique du despote veut rendre l'école indépendante de la religion. Ainsi, les chrétiens de diverses confessions sont souvent réunis dans la même classe. De la même manière, les instituteurs prussiens orientent l'enseignement religieux vers la morale et se gardent d'insister sur les différences entre les confessions. Enfin, la politique sécularisatrice de Frédéric II se perçoit aussi à une échelle plus matérielle. Après l'annexion de la Prusse polonaise en 1772, son premier soin est de confisquer les biens d'Eglise, en assurant aux évêques et aux prêtres un traitement décent. [...]
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