monarchie française, monarchie, patrimoine, regalias, abbaye de Saint-Denis, Louis XV, conservation du patrimoine, Louis XIV, cathédrale de Reims, sacre royal
La monarchie a un caractère sacré, ancien. Le côté ritualisé était bien plus fort qu'aujourd'hui. Le roi a un caractère spirituel en plus d'un caractère temporel (roi miracle qui guérit des maladies).
Certains aspects vont dans ce sens-là, en particulier les regalias, visibles sur les grands tableaux officiels de la monarchie, et une série d'éléments qui vont dans un sens différent.
[...] Celui-ci sera repris comme inventaire de base par la suite (état des pièces, pièces nouvellement rentrées par rapport aux anciens inventaires etc.) L'inventaire est fait pièce par pièce. On a une série de notices précises, c'est une démarche patrimoniale. Le mobilier liturgique se trouve dans le cœur de l'abbaye. Pas de patrimonialisation ? La monarchie dresse des inventaires pour montrer sa puissance, sa légitimité, son ancienneté et son prestige, pour s'affirmer, mais l'inventaire est fait aussi pour savoir ce qu'on a et ce qu'on pourrait en faire. [...]
[...] Ce liquide est le Saint Chrême. Il est vénéré par les chanoines de Reims. D'autres objets auraient été apportés de Palestine par une colombe jusqu'à Reims. Cela symbolise l'éternité de cette croyance, et la sacralité forte de la monarchie. C'est avec ça que l'on va sacrer le roi, on l'oint de la Chrême. Cela donne à Reims un prestige considérable, mais ne suffit pas à en faire l'unique église qui aurait pu recevoir le sacre du roi. La cathédrale de Sens perd la juridiction sur l'évêché de Paris qui devient archevêché, on aurait donc pu sacrer le roi à Sens. [...]
[...] La sacralité est donc relative. Beaucoup d'objets sont alors restaurés. Napoléon récupère quelques pièces du trésor (comme l'écrin de Charlemagne) et il fait remonter des pièces pour la couronne de son couronnement de 1804. Dès 1791, Louis XIV se doutant que la sacralité ne s'arrêterait pas aux pièces, il envoie à Saint-Denis des pièces jusque-là conservées à Paris. Mais en septembre 1791, le pillage de l'abbaye commence. C'est plus ou moins organisé (des commissaires dressent des listes d'objets à préserver) et ces objets sont parfois déposés à la bibliothèque nationale (on trouve des médailles, monnaies etc.) et s'y trouvent encore. [...]
[...] La mémoire est donc immobile depuis le début du XIe siècle jusqu'en 1825 (sacre de Charles X). Ce qui frappe, c'est aussi le caractère immuable du rite. Avec le temps, on communie avec cet aspect éternel, mais vite des voix font remarquer que cela pourrait être réformé. Reims est choisie également car Clovis s'y fait baptiser, rajoutant une sacralité à la monarchie française comme défenseur de la religion. On y conserve des reliques, comme le corps de Saint-Rémi, évêque de Reims qui aurait baptisé Clovis. [...]
[...] L'idée que les choses sont immuables n'est pas vrai, le patrimoine se construit progressivement au fil des évolutions. La foule avuait l'impression de ne pas participer, car depuis Henri IV, on ne demande plus l'avis de la population. On propose à Louis XVI de reprendre cette tradition mais il refuse, ce qui indigne « les patriotes » selon l'archevêque de Paris. La désacralisation est donc déjà présente au XVIIIe siècle, notamment par rapport à la monarchie. [...]
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