Durant les premières années de son règne, Louis XIV est bien loin de penser à révoquer cet Édit de Nantes, conscient de l'importance économique de la communauté réformée et de sa fidélité lors de la Fronde. De plus, depuis Richelieu, les protestants, minoritaires dans le Royaume (6 à 8% de la population) ont perdu leurs places fortes (La Rochelle 1628, Privas 1629) et ont donc pour le roi un caractère inoffensif.
Néanmoins, stimulé par des Assemblées du clergé de plus en plus offensives, Louis XIV, monarque absolu de droit divin met en œuvre personnellement, une politique de restrictions à l'Edit, c'est-à-dire une "application de l'édit à la rigueur", en vue de l'extinction de l'hérésie. Il s'inscrit alors dans la continuité monarchique d'un "grand dessein" de réunion à l'Eglise de ceux qui s'en "étaient séparés".
Peu à peu, sa politique devient de plus en plus réfractaire aux réformés et à leurs pratiques et nombre de huguenots sont "encouragés" à se convertir au catholicisme. En 1685, il révoque l'Edit de Nantes par l'Edit de Fontainebleau. Dès lors, face à une résistance des huguenots, les persécutions se poursuivent et s'intensifient notamment par l'intervention des Dragons qui convertissent les protestants par la force.
Comment au cours de son règne Louis XIV est-il passé de la tolérance à l'exclusion vis-à-vis des protestants, mettant ainsi en place une politique religieuse antiprotestante, défaisant pièce à pièce l'édit de Henri IV ?
[...] Les protestants du Sud et de l'est en revanche se dirigent davantage vers l'Allemagne ou la Suisse. Considérée comme une plaque tournante cette dernière est pour beaucoup de huguenots un lieu de passage notamment à Genève, Berne, ou à Zurich. La ville de Schaffhouse qui se trouve juste ici à la frontière Suisse-Allemande par ex a enregistré une hausse importante du nombre de réfugiés entre 1685 et 1687. Ce nombre passe de 530 réfugiés en 1685 à 5242 en 1686 puis atteint les 9000 l'année suivante. [...]
[...] Néanmoins, la déclaration du 13 Décembre 1698 marque une étape importante dans le processus répressif. En effet, ce texte constate l'échec de l'édit de Fontainebleau dans la mesure où le pouvoir reconnait la persistance du culte réformé. Ainsi, après un répit législatif, les dernières années du règne connaissent une augmentation des mesures antiprotestante. Pour appuyer ces mesures, les persécutions reprennent de plus belle le but étant rappelons le de réduire peu à peu les huguenots Une reprise des persécutions Bien évidemment, les persécutions ne s'arrêtent pas à la révocation et continuent en parallèle de la législation antiprotestante. [...]
[...] Ce sont donc des laïcs qui convoquent et conduisent les assemblées : les prédicants. Comme c'est le cas sur cette gravure par ex. Ainsi, au printemps 1686, les forêts et les grottes abritent de nbses assemblées nocturnes, souvent situées à l'écart des villes. Là, des hommes, des femmes et des enfants prient, chantent des psaumes et écoutent le prêche d'un prédicant qui les appelle à la repentance et à la réconciliation avec Dieu De nombreux livres vont circuler clandestinement malgré l'interdiction de posséder des ouvrages calvinistes et un gd nb d'écrits vont également rentrer clandestinement dans le royaume par l'intermédiaire de pasteurs se rendant illégalement à l'étranger. [...]
[...] Louis XIV et la révocation de l'édit de Nantes (1685) Introduction En 1661, lorsque débute le règne personnel de Louis XIV, la politique religieuse de l'Etat est dictée par l'Edit de Nantes. Signée en 1598 par Henri IV, elle permet aux Français de choisir entre religions protestante et catholique et ainsi d'établir les bases d'une coexistence pacifique entre les deux confessions en attendant le jour où l'unité religieuse du royaume serait rétablie. Durant les premières années de son règne, Louis XIV est bien loin de penser à révoquer cet Edit de Nantes, conscient de l'importance économique de la communauté réformée et de sa fidélité lors de la Fronde. [...]
[...] Conclusion La révocation de l'Edit de Nantes par l'Edit de Fontainebleau en octobre 1685 s'inscrit donc dans la continuité de la politique antiprotestante menée par Louis XIV dès le début de son règne. Elle résulte principalement de la volonté de la part du monarque de devenir le champion du catholicisme en Europe et donc d'un désir d'unification de son royaume et de ses sujets. Ainsi, le roi ne pouvait accepter la religion protestante en totale contradiction avec les principes de la monarchie absolue de droit divin, puisqu'elle affirmait un lien direct entre les hommes et Dieu, sans représentant sur terre. [...]
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