Le roi est le garant d'un ordre voulu par Dieu, donc ordre qu'on ne peut pas remettre en question, et même si cet ordre hiérarchisé et inégalitaire commence à apparaître comme décalé, il est hors de question de le remettre en cause, le roi est garant de cet ordre voulu par Dieu. Le jour venu, c'est à Dieu et à Dieu seul que le roi aura à rendre des comptes. C'est là une très ancienne conception qui remonte aux grandes monarchies orientales (mésopotamiennes, égyptiennes, hébraïque). Dès lors, c'est le respect des commandements divins qui constituent la limite de l'absolutisme, et qui fait que cet absolutisme de droit divin n'est ni un despotisme, ni une tyrannie.
Selon Bossuet, c'est dans la conscience chrétienne du roi que ses sujets trouvent la principale garantie contre l'arbitraire. Elle résulte d'une éducation très précoce, qui exalte en permanence, quotidiennement chez le futur roi, le sens de la piété et de la religion chrétienne catholique, en l'imprégnant de préceptes extrêmement prégnants. Ainsi est il recommandé que le futur roi lise peu de livres, mais surtout qu'il lise l'évangile et qu'il le médite. Là réside sa loi et la volonté du Seigneur. Au terme de cette éducation, le dauphin une fois devenu roi, doit être toutes les vertus parce qu'au XVIIe et XVIIIe siècle, il était absolument impossible et impensable au souverain de séparer l'ordre politique de l'ordre de ses qualités personnelles, dans la mesure où en ces temps s'étaient opérées la fusion de la politique et de la morale.
Au fond, l'idée majeure était que le roi ne peut bien gouverner, régir ses sujets que s'il se gouverne, s'il se régit lui-même très bien, si son mode de vie est en totale adéquation avec la loi de Dieu. Le roi a une vie exemplaire parce que l'exercice du ministère royal exige que le monarque soumette sa personne à la mise en pratique des vertus chrétiennes. Gouverner c'est être humble, miséricordieux, charitable. Ce roi « très saint » se doit d'être aussi d'être chaste. Bossuet qui n'ignorait rien des frasques de Louis XIV insiste sur ce point. On se heurte à l'hypocrisie d'un certain nombre de propos. A cette époque là, avec l'esprit de critique, la question était : « que se passe-t-il si la conduite personnelle du roi n'est pas conforme aux règles de la morale et de la religion, et comment alors ramener le roi sur le droit chemin de la vertu, de la fidélité. Bossuet, ou « l'aigle de Meaux » répond qu'il n'y a rien à faire à part « l'attente confiante, et il faut dans ces cas là s'en remettre à la Providence ». Finalement, ce que propose Bossuet, c'est de la résignation dans l'espérance. Ceci étant, Bossuet glisse pudiquement sur ce type de comportement, et conclut que c'est assez exceptionnel, donc il faut rester fermement attaché à l'idée que le roi ne peut mal faire, ce roi qui a une « aura » un peu mystérieuse car il est sacré. Il ne peut mal faire, il au contraire il ne peut vouloir que le bien pour tous ses sujets dans le respect des principes naturels et divins.
[...] Le 25 juillet 1593, Henri de Navarre abjure la religion protestante et il devient catholique. Pour la plus grande joie ou bonheur de ses sujets. Le roi légitime était Henri IV. Dès lors qu' Henri IV s'est converti, il a pu être sacré roi de France dans la cathédrale de Chartres. De cette loi de catholicité qui semble nouvelle, pour laquelle on a parlé de conflits de lois, quelle a été sa portée ? La portée Rappeler les bases de la règle qu'avait dégagée les Etats Généraux de 1588 à aucune difficulté ne se posait en signaler seulement à Henri de Navarre, que la religion catholique était « non point seulement l'ancienne coutume, mais la principale loi fondamentale du royaume. [...]
[...] Les parlementaires et les Etats Généraux vont attendre la mort de Louis XIV. Après sa disparition, un Edit de 1717 va rappeler la nature particulière de ces lois, et surtout leur force obligatoire. Donc, il apparaît que l'autorité de ces lois fondamentales, provient d'un accord tacite et général entre le roi, les corps constitués, voir parfois de la population elle-même, et en revanche, l'autorité de ces lois ne provient pas d'un corps de doctrine précis. Cet accord général apparaît comme le meilleur moyen pour garantir la bonne marche du gouvernement et pour sauvegarder l'Etat. [...]
[...] Le sens de l'Etat Dans la tradition monarchique, l'Etat et la personne physique du roi sont distinctes. L'Etat donc n'appartient pas au roi, même si dans son langage courant, le roi dit « mon Etat ». Cela ne signifie pas une propriété. Louis XIV n'a jamais pu dire « l'Etat c'est moi ». Il n'est pas l'Etat parce qu'il le représente. Ce que Louis XIV a pu dire sur son lit de mort : « je meurs et l'Etat demeure ». [...]
[...] Autrement dit, il méconnaît le principe de l'indisponibilité de la couronne. Du vivant de Louis XIV, personne n'a osé protester. A la mort de Louis XIV, le 1er septembre 1715, la réaction de la famille royale, princes de sang légitimes et haute aristocratie, fut extrêmement violente. Le duc de Saint Simon qualifia l'initiative de Louis XIV d'attentat contre la couronne, de crime de lèse majesté contre l'Etat. Objectivement, il n'y a pas un mot à retirer des propos de saint Simon. [...]
[...] S'imposer en juge constitutionnel sur la base des lois fondamentales qu'ils ont eux même fabriquées. En théorie, il n'y a qu'un seul parlement. Il y a néanmoins, dans cette volonté des parlementaires de miner la royauté, un petit handicap. Ces lois fondamentales du royaume n'en sont pas puisque elles procèdent de déclarations idéologiques arrangées en loi fondamentales, pour non pas le bien public, mais pour le seul intérêt politique de cela même, c'est-à-dire les parlementaires qui doivent en être les gardiens. Déjà au XVe le parlement est le gardien des lois fondamentales du royaume. [...]
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