Histoire des idées politiques, réflexions sur la Révolution, pensée des Lumières, Edmund Burke, libéralisme, Antoine de Rivarol, Joseph de Maistre, contre-révolution, traditionalisme, Aufklärung, Emmanuel Kant, Hegel
Tout comme la Révolution a été longuement préparée par des vagues successives de nouveaux paradigmes incarnées principalement par l'enracinement de la Nation, les prétentions politiques des Parlements, le modèle constitutionnel de l'Angleterre, la pensée des Lumières et l'expérience des déclarations américaines, les conséquences de la Révolution agissent comme des ondes philosophiques qui animent toute la pensée du XIXe siècle. Et les réflexions des penseurs au sujet de cette Révolution ne sont pas moins importantes que ses acquis institutionnels et juridiques.
[...] Pour exprimer son opinion, il publie son œuvre majeure, Réflexions sur la Révolution française en 1790, un pamphlet qui va déclencher une polémique en Angleterre au sujet des convulsions politiques d'outre-Manche. Le parti whig se brise d'ailleurs sur l'attitude à adopter à l'égard des révolutionnaires français. Edmund Burke devient, aux yeux de l'Europe intellectuelle, le théoricien de la Contre-Révolution. Exclu des whigs en 1791 pour déviationnisme, il poursuit son travail de sape de la Révolution française, en publiant en 1792 et 1793, deux autres pamphlets incitant les nations européennes à réagir. [...]
[...] Joseph de Maistre, un traditionaliste mystique Joseph de Maistre (1753-1821) est un pur doctrinaire, théoricien absolu de la Contre-Révolution. Techniquement, il ne naît pas français, mais savoyard, sujet du royaume italien de Sardaigne-Piémont. Après des études de droit à Turin, capitale du royaume, il devient magistrat au Sénat de Savoie et adhère à la franc-maçonnerie. Jusqu'en 1789, il passe plutôt pour un libéral, ouvert aux idées nouvelles. Mais, après un regard bienveillant sur le Serment du Jeu de Paume de 1789, il clame son hostilité à la D.D.H.C. [...]
[...] La continuité thématique entre les Réflexions . de Burke et les Considérations sur la France (1796) de cet idéologue savoyard, est flagrante. Mais Joseph de Maistre va beaucoup plus loin que ses prédécesseurs : non seulement, il ancre la Contre-Révolution dans un mysticisme ressourcé, mais de surcroît, il réalise la systématisation des thèmes contrerévolutionnaires. Il nous faut reprendre ces deux aspects et les développer. - Un mysticisme ressourcé qui fonde le traditionalisme. Joseph de Maistre juge la Révolution française à l'aune de la Divine Providence. [...]
[...] D'où un argument majeur à l'intention des contre-révolutionnaires : la force n'est pas le meilleur moyen pour rétablir l'ordre démantelé par la Révolution. Il faut simplement attendre que les choses se remettent en place, grâce à l'aide de la Divine Providence. Au final, la Révolution aura joué un rôle de purification, en nettoyant la société civile de tout ce qu'elle contenait de perversion, de rébellion. Ainsi, les souffrances du clergé se justifient par la nécessité de ressourcer l'Église. Joseph de Maistre a cette formule : Si la Providence efface, sans doute c'est pour (mieux) écrire . [...]
[...] Toutefois, la dimension rationaliste y est moindre, et sa diffusion est moins vigoureuse, entravée par le germanisme qui s'articule autour du retour à la Nature et l'apologie de la Nation allemande. Examinons successivement, les interprétations de Kant, de Fichte et de Hegel. L'universalisme de Kant (1724-1804) Quelques éléments biographiques : né à Königsberg, Kant passe toute sa vie dans cette ville. Il fait des études à l'Université et devient précepteur pour les enfants des grandes familles aristocratiques. Après une thèse sur la métaphysique, il devient assistant en 1755, puis professeur en 1772, après une grande thèse sur les principes du monde sensible et intelligible. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture