Pendant la première moitié du XVIe siècle, la France est traversée par de fortes tensions confessionnelles. Les schismes sont assimilés à l'action de l'antéchrist (avant la chute finale). Incertitudes, peur d'une mort brutale, angoisse eschatologique et obsession démonologique sont intimement liés. Dès 1521 le parlement et la faculté de théologie condamnent les écrits de Luther et dès 1525, le cercle de Meaux est dispersé. 17 avril 1529 : Louis Berquin (ami d'Erasme et promoteur des idées luthériennes) est brûlé. 17-18 octobre 1534 : l'affaire des placards accentue la répression, le texte sans doute rédigé par le pasteur de Neuchâtel, Antoine Marcourt (Articles véritables sur les horribles, grandz et insupportables abuz de la messe papalle) s'en prend au "Dieu de pâte" et au dogme de la transsubstantiation (...)
[...] La Saint-Barthélemy marque l'entrée dans la quatrième guerre de religion (1572- 1573) > La Rochelle est assiégée par Henri d'Anjou (début 1573), et défendue par François de la Noue (1531-1591) > siège levé en juin. II juillet 1573 : édit de Boulogne > liberté de conscience mais pas de culte sauf à La Rochelle, Montauban, et Nîmes, et dans la sphère privée. Fin de la guerre > répit utilisé par les différents partis pour mobiliser leurs forces. Décembre 1573 : une centaine de protestants (des provinces méridionales surtout) se rendent à Millau et contractent un serment d'union afin de créer des provinces de l'Union ou Provinces-Unies du midi en références aux provinces néerlandaises, serment définitivement scellé à Nîmes en décembre 1575 > organisation pyramidale sur le modèle presbytaro-synodal des calvinistes : Assemblées locales (collecte de l'impôt), provinciales et générale ; conseil permanent présidé par un gouverneur général et protecteur des Eglises réformées de France > poste confié en juillet 1574 au jeune Condé puis en 1581 à Henri de Navarre. [...]
[...] Mais des zones entières restent encore sous contrôle de la ligue après 1595. Pour se rallier les rebelles, Henri IV oscille entre la carotte et le bâton Il achète le ralliement de plusieurs grands nobles, pour un total d'environ 32 millions de livres les versements secrets) et accepte certain endroit de limiter le culte réformé (Beauvaisis) ou même de l'interdire (Chalon-sur-Saône, Poitiers, Chaumont). En revanche, avec les troupes espagnoles, la guerre est la seule issue possible > battus par Henri IV > paix de Vervins mai 1598). [...]
[...] Crispation et enlisement (1572-1584) A. Les guerres de Religion et le malcontentement La pression de la Saint-Barthélemy conduisit de nombreux protestants à quitter le royaume, renier ou dissimuler leur foi. Henri de Condé et Henri de Navarre avaient déjà abjurés à la suite du 24 août avant de revenir à la réforme (le 1e fin 1572 et le 2nd en 1576). On estime à 50% la chute des adeptes du calvinisme entre 1560 et 1589. Mais l'été 1572, renforça aussi le camp huguenot > martyrologie de combat, définition d'un droit de résistance au prince (littérature monarchomaque Entre 1572 et 1584 > 4 guerres de religion > aucun parti n'a réussi à l'emporter. [...]
[...] Mais l'édit reste quand même avec celui de Beaulieu, l'un des plus favorables aux huguenots à l'époque moderne > droits civils, accès aux dignités, autorisation de fonder des universités ainsi que la concession de près de 150 lieux. L'enregistrement de l'édit fut difficile et les parlementaires parisiens ne s'y plièrent qu'après une déclaration du roi. Le parlement de Rouen, refusa d'enregistrer l'édit avant 1609. Malgré tous les avantages accordés aux protestants, l'édit de Nantes n'est pas un acte de tolérance > il n'admet la diversité confessionnelle et la diversité qu'à titre provisoire. Ce désir d'unité est d'ailleurs exprimé dans le préambule > il s'agit de coexister dans l'attente du retour à l'unité chrétienne. [...]
[...] Pour cela, il devait désarmer la ligue > 12-13 mai 1588 > journée des Barricades > le roi cherche à faire entrer dans Paris des troupes suisses et les gardes françaises > les ligueurs s'y oppose et Paris tombe sous leur contrôle > Henri III se réfugie à Chartres. C. Le Roi-Antéchrist A nouveau, Henri III fait mine de plier devant les ultra-catholiques juillet : signature de l'édit d'union > il prend l'engagement d'imposer l'unité, d'appliquer les décrets tridentins, de nommer Henri de Guise lieutenant général et de convoquer les états généraux (réunis à Blois dès octobre). C'est là qu'il fait assassiner les deux chefs ligueurs, Henri de Guise et son frère Louis, cardinal de Lorraine (23-24 décembre 1588). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture