Depuis 1635, la guerre contre l'Espagne n'avait pas cessé ; la répression fiscale avait fait insurger les campagnes ; la guerre civile avait ravagé des provinces entières de 1648 à 1653. Les séquelles de la Fronde n'étaient pas éteintes, l'insécurité et les troubles persistaient dans le royaume ; chacun aspirait à la paix, à l'ordre, à la raison. La douceur de vivre et la discipline, la justice et la force, la sagesse et les rigueurs de la logique paraissent dès lors indissolublement mariées. Toute une génération, à l'unisson du jeune roi Louis XIV, attend que le prince prenne enfin la maîtrise des choses et des gens. L'absolutisme du pouvoir, la concentration de l'autorité dans les mains du monarque résultent des conclusions politiques, mais aussi de l'impatience des aspirations des peuples.
En 1661, Louis XIV a vingt-deux ans. Lorsque, le 9 mars 1661, Mazarin meurt, le jeune prince annonce aux dignitaires et conseillers, surpris et sceptiques, son intention de gouverner seul. Il leur dit « qu'il avait pris la résolution de commander lui-même son Etat… et que, quand il aurait besoin de leurs bons avis, il les ferait appeler ».
Effectivement, la fonction de ministre disparaît et désormais le roi ne laisse aucun de ses conseillers tenir une place prééminente et décider du destin du royaume. Le surintendant des finances Fouquet, accusé de malversations financières et d'excès de pouvoir, est emprisonné en septembre. Le soin des finances est remis à Jean-Baptiste Colbert avec la commission (et non l'office) de contrôleur général des finances (1665), et non pas de surintendant, titre désormais aboli.
Rétrospectivement les changements intervenus dans le gouvernement, en 1661, prennent l'envergure d'un tournant capital dans l'histoire des institutions françaises. Ce qu'on peut appeler un coup d'Etat royal est bien plus qu'une anecdote, car il est prolongé, pendant les deux décennies suivantes, correspondant à la jeunesse et à la maturité du roi, par un grand nombre de réformes, dans le même sens, que Louis XIV eut le temps et la force de confirmer au cours du plus long règne de l'histoire de France.
[...] La maison de Piémont-Savoie a reçu en 1713 une couronne royale. Elle a obtenu la Sardaigne et le Montferrat ; elle contrôle les passages alpins. Elle commence à jouer sur l'échiquier européen un rôle stratégique, dû paradoxalement à la même situation montagneuse qui l'avait auparavant tenue à l'écart. En Allemagne, l'Etat de Prusse-Brandebourg s'est développé grâce à l'émigration de colons paysans ou de réfugiés protestants. Le duc souverain, électeur d'Empire, s'est assuré un noyau d'armée permanente et soldée. Il obtient la dignité royale en 1701 et les traités de 1713-1714 le reconnaissent comme tel. [...]
[...] L'hostilité tenace des Hollandais et des Anglais contre la France de Louis XIV est le résultat direct de l'indignation religieuse suscitée par l'édit de révocation dans toute l'Europe protestante. Les conséquences Les communautés rurales du Haut Languedoc, abandonnées à elles-mêmes, dépourvues de pasteurs, n'espèrent plus qu'en une vengeance divine. Des prophéties circulent annonçant le jugement de Dieu sur le roi persécuteur. Des pasteurs venus du Refuge c'est-à-dire de Genève, reviennent clandestinement prêcher dans le Désert les Cévennes. En juillet 1702, un soulèvement populaire religieux commence. La petite guerre menée par les villageois protestants, dits Camisards, dure 18 mois. [...]
[...] Il n'y a pas de propos politiques de Louis XIV ; il a seulement la conscience de l'exceptionnelle puissance de la France, réservoir d'hommes et de produits, et la volonté d'utiliser toutes les opportunités pour en tirer empiriquement le meilleur parti. B. L'expansion territoriale L'expansion territoriale commence avec l'achat de Dunkerque aux Anglais (1662), la conquête de Lille et d'autres places du Nord prises sur les Espagnols après la rapide guerre de Dévolution (1667-1668). De 1672 à 1679, Louis XIV mène la guerre contre les Provinces-Unies. [...]
[...] La flotte royale, qui ne comptait que 9 vaisseaux de ligne en 1660, est passée en 1683 à 120 vaisseaux. Pour peupler les navires de guerre, on avait recours à la presse, c'est-à-dire à l'embarquement forcé de matelots raflés dans les ports. Ce procédé est remplacé en 1671 par le système de classes : tous les marins et pêcheurs des côtes du royaume sont inscrits et répartis en trois ou quatre classes qui doivent servir ainsi à tour de rôle sur les vaisseaux du roi. [...]
[...] Le contrôle de la noblesse Les ordres du royaume, les communautés de lieu, les corps intermédiaires perdent une grande part de leur personnalité et de leurs prérogatives. La noblesse, d'abord, qui avait pu jusque-là montrer sa force dans les provinces se trouve soumise à un contrôle étatique nouveau. Une déclaration royale de 1664 inaugure une grande enquête sur les usurpations de noblesse. Chaque famille doit faire la preuve de son état noble antérieur à un siècle et en fournir des titres écrits. [...]
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