Manufacture, activités industrielles, proximité de l'eau, métallurgie, minerai, charbon de bois, houille, tourbe, industrie textile, Marc Venard, constellations industrielles, développement manufacturier, Jean-Baptiste Colbert, Louis XIV, manufacture des glaces, manufactures d'État, manufacture de tapisserie, Paul Delsalle, Paul Butel
Bien que l'agriculture demeure l'activité économique principale, le secteur secondaire ne reste pas en retrait. Il se manifeste à divers endroits sous sa forme artisanale (ateliers dirigés par des artisans aidés de quelques apprentis ou compagnons), mais également sous des proportions plus étendues qualifiées de manufactures, qu'elles soient concentrées ou dispersées. Ces établissements ou zones produisent une variété de biens (qui sont alors désignés comme manufacturés) : textiles, produits métalliques et autres articles transformés à partir de matières premières variées. Cela équivaut à évoquer l'industrie, même si le terme revêt une signification différente dans l'époque contemporaine (il évoque compétence, ingéniosité et habileté).
[...] Selon Vauban, environ moulins hydrauliques existaient en France vers 1700. On trouve des concentrations spécifiques dans certaines vallées où la force du courant et le débit abondant favorisent la multiplication des moulins et, de ce fait, des activités industrielles. Exemple : En 1773, dans la vallée de la Savoureuse, située dans le sud des Vosges, on compte 35 moulins à céréales, un moulin à écorce moulins à huile moulins pour le lin et le chanvre moulins de foulon forges, un martinet, une fonderie lavoirs pour le minerai et 2 pilons pour le concassage du minerai, ainsi qu'une scierie (qui approvisionne la mine d'argent voisine). [...]
[...] La manufacture des glaces de Saint-Gobain vise à mettre fin à la dépendance vis-à-vis de Venise dans ce domaine. À l'époque, Venise fournit des miroirs d'une qualité inégalée ailleurs. La galerie des Glaces au château de Versailles a précisément pour but de montrer aux visiteurs que l'industrie française peut égaler, voire surpasser, l'expertise vénitienne. Bien que certains miroirs soient encore importés, la manufacture royale des glaces de Saint-Gobain développe la technique de la coulée sur table, permettant d'obtenir des surfaces d'une planéité exceptionnelle. Cette avancée technologique marque la position dominante de la France en Europe. [...]
[...] Abbeville abrite également une production de draperie (la manufacture de Van Robais, mentionnée précédemment). Le deuxième élément intéressant est la répartition du travail entre la ville principale et un réseau de villages situés à proximité. Sauf à Amiens, il apparaît que la majeure partie du travail est réalisée à la campagne. Il convient de noter que la carte ne représente que les métiers à tisser, c'est-à-dire la dernière étape de la production. Cependant, il est évident que les villages hébergent les phases préliminaires (peignage de la laine, rouissage du lin, filage en particulier). [...]
[...] Le but principal est de soutenir les manufactures françaises par des subventions, des monopoles, et en attirant des entrepreneurs étrangers (pour apporter leur expertise) tout en pratiquant l'espionnage industriel. Grâce aux subventions, les produits de ces manufactures sont moins chers que leurs concurrents étrangers, alourdis par les droits de douane. Ainsi, les produits des manufactures françaises remplacent non seulement les produits étrangers sur le marché intérieur, mais ils sont également exportés. Exemple : le cas des draps est particulièrement révélateur. La France apprend les techniques des Anglais et des Hollandais en attirant des experts de ces pays (comme le Hollandais Van Robais qui installe sa manufacture à Abbeville). [...]
[...] Comme d'autres industries, le textile se caractérise par sa diversité, allant des petites entreprises familiales aux grandes manufactures centralisées, et se déploie aussi bien en milieu urbain que rural. Une carte élaborée par Marc Venard offre un aperçu de la distribution des principales régions textiles spécialisées à la fin du XVIIe siècle. La laine est omniprésente depuis le Moyen Âge, avec deux formes principales : la draperie et la tapisserie. La draperie se développe dans des centres urbains tels que Lille, Amiens, Elbeuf, Louviers, Montpellier et Lodève. [...]
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