Européens et le monde à la fin du XVe siècle, désenclavement planétaire, découverte du Nouveau Monde, domaine de l'Islam, Empire mongol, Extrême-Orient, prise de Constantinople, civilisations précolombiennes, Empire ottoman
Le début du XVIe siècle marque vraiment l'aube d'une époque nouvelle puisque les Européens, en deux ou trois générations, appréhendent le monde comme un tout, comme une unité et établissent à partir de cette époque des contacts réguliers avec toutes les autres sociétés humaines, auparavant isolées les unes des autres : c'est ce que l'historien P. Chaunu a appelé le "désenclavement planétaire". Toute l'Afrique septentrionale, du Maroc à l'Égypte, est connue depuis longtemps des Européens.
[...] La religion est fondée sur le culte du Soleil. L'empire est dirigé par une caste sacerdotale, les Incas, fils du Soleil, et par leur chef, l'Inca suprême. Les deux tiers des terres leur appartiennent. Toute la vie est soigneusement réglementée par une armée de fonctionnaires nommés par l'Inca suprême, cette centralisation étant facilitée par un excellent réseau routier. À la fin du XVe siècle, l'Empire inca est en pleine prospérité. Ainsi, on peut dire que les grandes civilisations précolombiennes présentent, à côté de traits archaïques (ignorance du fer, absence d'écriture, rareté des animaux domestiques), des caractères assez évolués. [...]
[...] L'économie repose sur la culture du maïs, du manioc, du cacao, du coton et du tabac, et sur l'exploitation et le travail de l'or, de l'argent et du cuivre. La société est soigneusement hiérarchisée, depuis les prêtres et les guerriers jusqu'aux esclaves, appartenant aux peuples vaincus. La religion, qui emprunte beaucoup de ses éléments aux Mayas et aux Toltèques, est dominée par de nombreux dieux, notamment Huitzilopochtli et Quetzalcoatl, à qui il faut offrir des sacrifices humains au sommet de temples pyramidaux, les victimes étant fournies par les guerres contre les peuplades voisines. [...]
[...] Cependant, au-delà du Sahara, commence l'immense continent noir, inconnu des Européens à l'exception de son littoral occidental que les Portugais explorent progressivement au cours du XVe siècle. Quant à l'intérieur même du continent africain, les XVe-XVIe siècles correspondent au début d'une période de déclin politique : les grands empires noirs de la fin du Moyen Âge européen ont en effet presque tous disparu : l'empire du Mali au XIVe siècle, puis l'empire de Gao au XVe siècle. Plus au sud, le royaume du Congo, qui présente une large façade côtière, et, en Afrique orientale, le royaume du Monomotapa, sur le Zambèze, sont beaucoup trop faibles pour résister longtemps face aux Portugais. [...]
[...] Le pays est divisé en provinces, préfectures et cantons. La société, très hiérarchisée, est divisée en ordres : au sommet, les fonctionnaires, puis les paysans, enfin les artisans et les marchands (cf. Van Gulik, le Juge Ti). La péninsule indienne, peuplée de quelque 100 millions d'habitants, est divisée en une multitude d'États musulmans et hindous rivaux, mais qui parviennent tout de même à coexister. Partout règne une brillante civilisation, car les princes, quelles que soient leurs confessions, protègent le plus souvent les artistes et les écrivains des deux communautés. [...]
[...] Quel est, à la fin du XVe siècle, le monde extra européen connu des Européens ? Toute l'Afrique septentrionale, du Maroc à l'Égypte, est connue depuis longtemps des Européens. C'est le domaine de l'Islam, mais des relations commerciales se sont établies en dépit de l'opposition fondamentale qui continue à opposer Islam et Chrétienté : des marchands chrétiens sont installés notamment à Marrakech, à Tunis, à Alexandrie. À Ceuta, est établie une forteresse portugaise depuis 1415. Dans le Maghreb, les Européens échangent des produits manufacturés contre de l'or apporté par les caravanes soudanaises venant de Guinée. [...]
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