I. L'ordre européen sous surveillance anglaise.
1. Les changements politiques en Europe.
La Régence fut en France une période de transition et Philippe d'Orléans avait besoin de la paix. Il chercha à la fortifier en s'appuyant sur l'Angleterre qui avait été l'interlocuteur principal de la France pour les accords d'Utrecht.
En 1714, George Ier de Hanovre était devenu roi d'Angleterre : désormais la Grande-Bretagne était liée à un territoire sur le continent, dans le Saint-Empire. Une expédition en Ecosse tentée par Jacques III Stuart, avait été un échec, mais les Jacobites1, les partisans de la dynastie catholique en exil, demeuraient une menace. Le roi George avait été hostile à la paix avec la France, mais, comme il se sentait moins légitime par la naissance que le prétendant Stuart, il voulait faire respecter par l'Europe la succession protestante qui avait été garantie à Utrecht, il avait donc intérêt à entretenir de bonnes relations avec Paris.
[...] La monarchie espagnole, qui avait été si puissante depuis le XVIe siècle, n'acceptait pas le démantèlement de l'empire européen qu'elle avait construit autrefois. L'Espagne s'empara dans l'été 1717 de la Sardaigne. Cette politique accéléra la formation d'une Quadruple Alliance le 2 août 1718 : l'empereur rejoignait la Triple Alliance. Alberoni décida une expédition en Sicile. Le roi de Sicile- Piémont rejoignit la Quadruple Alliance. Ainsi s'était formée une coalition contre les entreprises espagnoles qui était une forme de sécurité internationale. [...]
[...] Philippe V considéra le renvoi de l'infante comme un affront personnel et se rapprocha de la cour de Vienne. En 1725, l'Europe était coupée en deux diplomatiquement. D'un côté l'Angleterre, et le Hanovre, bien sûr, la France et la Prusse (traité de Hanovre de septembre 1725), d'un autre côté l'Autriche et l'Espagne (traité de Vienne), et l'empereur fut aussi, à partir de 1726, l'alliée de la Russie. Mais la paix fut sauvegardée par la volonté tenace à Londres et à Versailles de trouver des accommodements. [...]
[...] Une alliance matrimoniale devait réconcilier la France et l'Espagne : Louis XV était destiné à épouser une jeune infante d'Espagne, fille de Philippe qui vint vivre en France. Un congrès devait se réunir à Cambrai dont Dubois était archevêque. Ce même Dubois était devenu Premier ministre, car il était bien le maître de la politique internationale de la France. Au nord, après la mort accidentelle de Charles XII en 1718, la paix fut signée à Nystad en 1721. Elle marquait le triomphe de Pierre de Russie qui gardait les provinces baltes (Ingrie, Estonie, Livonie). [...]
[...] Remarié à une princesse italienne, Philippe V s'efforça de reprendre certains territoires perdus, en particulier en Italie. Il réussit en y installant deux nouvelles branches de la maison de Bourbon, à Naples et à Parme L'empereur Charles VI fixa les principes de sa succession, sur le modèle espagnol. En 1703, son père Léopold Ier avait imposé à es deux fils un accord secret de succession mutuelle : si l'un des deux frères disparaissait sans héritier mâle, la totalité de l'héritage irait à l'autre. [...]
[...] Ce qu'il fit en adoptant en 1713 la Pragmatique Sanction2. Charles XII de Suède avait regagné son royaume après un long séjour dans l'Empire ottoman. Il voulait récupérer les territoires que les princes allemands dont l'Electeur de Hanovre, devenu roi d'Angleterre avaient grignotés pendant son absence. Il rêva de reconstituer l'empire suédois et il était prêt à s'allier à tous les ennemis de l'ordre établi en Europe L'axe Londres-Paris. Philippe d'Orléans dut tenir compte de ceux qui étaient favorables en France à la continuation de la politique de Louis XIV, donc à des liens privilégiés avec l'Espagne, mais il mena aussi une politique secrète, conforme à ses propres intérêts dynastiques, donc hostiles à Philippe V. [...]
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