En 1715, Louis XIV meurt au terme d'un très long règne. Cette mort peut être vue comme le signe d'un tournant : elle marque la fin du XVIIe siècle dont la seconde moitié avait été dominée par la figure du Roi Soleil, les succès du modèle politique absolutiste, le rayonnement de Versailles, et la volonté de prééminence française qui a conduit à l'extension des guerres en Europe. C'est un « siècle de fer », un « sombre XVIIe siècle » (quoique cette vision très négative ait été fortement remise en question), qui se termine et laisse désormais la voie ouverte à un nouveau siècle, marqué par de nouveaux rapports géopolitiques, la croissance, les modifications des conditions matérielles de vie, les transformations des repères mentaux et l'apparition d'une nouvelle vision du monde. Une Europe nouvelle est en formation, un processus de modernisation dans lequel les phénomènes de circulation vont jouer un rôle actif.
I) Les transformations géopolitiques
La seconde moitié du XVIIe jusque dans les années 1710 avait été marquée par plusieurs éléments :
- la volonté de domination française à l'Ouest de l'Europe ;
- au Sud-est le maintien d'une présence ottomane agressive (siège de Vienne) ;
- au Nord l'expansionnisme suédois dans la Baltique et au-delà vers l'Est.
Cette période se clôt par une série de traités de paix, qui dessinent un visage nouveau sur le plan diplomatique, et montrent une nouvelle répartition des puissances. Les traités d'Utrecht (1713) et Radstadt (ou Rastatt) (1714) mettent fin à la guerre de Succession d'Espagne. Au Sud-Est la défaite des Turcs, reconnue au traité de Carlowitz (1699) puis de Passarowitz (1718), dessine une nouvelle configuration marquée par le recul de la puissance turque au profit de l'Autriche. Au Nord, une série de traités sont signés par la Suède après la disparition de Charles XII en 1718 dont le traité de Nystadt (1721), qui mettent fin à la guerre du Nord.
D'autre part, des changements importants ont lieu à la tête de certains États : la disparition de Louis XIV (1715), celle de la reine Anne d'Angleterre (1714) dernière souveraine Stuart, à qui succède son cousin Georges Ier de Hanovre. Angleterre lie son sort à celui d'une principauté allemande. La tentative de Jacques Stuart (Jacques III) fils de Jacques II, chef des Jacobites, de reprendre le trône en débarquant en Écosse en 1715, débouche sur un échec (...)
[...] Elle s'engage à expulser de son territoire le prétendant Stuart. Dans l'opinion publique française, ses succès militaires qui ne débouchent sur aucun gain sont incompréhensibles. On a fait la guerre pour le roi de Prusse La guerre, durant laquelle a rejoué la traditionnelle opposition France/Autriche, a surtout montré l'essor de la Prusse, nouvelle venue sur la scène internationale, située très à l'Est du continent, que ses souverains successifs ont su doter d'une armée redoutable. Les guerres de la première moitié du XVIIIe siècle sont donc des guerres de succession. [...]
[...] Le cosmopolitisme dépasse le cercle de la traditionnelle République des Lettres réunissant lettrés et savants. Il s'applique aux élites cultivées, hommes de lettres, mais aussi grands aristocrates voyageurs, diplomates de métier, qui parcourent l'Europe et se reconnaissent dans une forme d'idéal. La notion désigne en effet la recherche d'une attitude intellectuelle commune, d'une mentalité universaliste et d'un style de vie qui dépasse les particularismes nationaux, la conviction de vivre une culture commune Le cosmopolitisme est au cœur de la franc‐maçonnerie européenne et de son idéal de fraternité universelle. [...]
[...] La philosophie des Lumières est optimiste. Contre le pessimisme chrétien du XVIIe siècle (avec le péché originel si présent encore au XVIIIe siècle dans le jansénisme, les Lumières croient en la perfectibilité de l'homme et en la possibilité du progrès, ce qui est une idée nouvelle. L'homme guidé par la Raison est capable d'agir sur le monde qui l'entoure, il peut découvrir les lois de la nature et il peut réformer la société dans laquelle il vit. En effet, les Lumières ne placent plus les fins dernières et le Salut éternel au cœur des préoccupations. [...]
[...] Le goût des sciences, la vulgarisation sont caractéristiques des Lumières. Le primat donné à la raison s'oppose aux préjugés, aux traditions, à l'esprit d'autorité (si présent dans l'humanisme de la Renaissance), aux superstitions. C'est le je du cogito qui agit et passe les opinions au crible de la raison. La raison est donc une raison critique ; lorsqu'elle s'applique directement à certains domaines, la religion, la politique, elle peut devenir une arme de combat, ce qui est le cas particulièrement en France où ses partisans se heurtent frontalement au catholicisme et à l'absolutisme monarchique. [...]
[...] Elle est souveraine des États patrimoniaux des Habsbourg, se fait couronner reine de Hongrie. Profitant de la faiblesse que représente l'arrivée sur le trône d'une jeune souveraine à la légitimité contestée, notamment par la Bavière, ses voisins en profitent. Le plus rapide est le jeune souverain Frédéric II de Prusse, qui jette son dévolu sur la Silésie, riche région, très peuplée, limitrophe entre les deux États. Le territoire regroupe une population qui représente la moitié de la population de la Prusse. [...]
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