L'esprit sans-culotte dans les mondes du travail et l'histoire de France entre 1792 et 1946

Thèmes abordés

Sans-culotte, Ière république, esprit radical, socialisme, Etat providence, CNR

Résumé du document

Dans un article paru en 1844 dans le bien public Lamartine compare le « laissez faire, laissez passer » au « laissez souffrir, laissez mourir ». Le capitalisme industriel en est encore à ses premiers pas. Lamartine cristallise les revendications d'un mouvement de pensée qui souligne le danger du libéralisme vis-à-vis des plus démunis. Ces revendications naissent en 1792 avec le mouvement sans-culotte et la Ière république. Au nom de l'égalité, l'esprit sans-culotte revendique la non-séparation entre le travail et la propriété. Le cadre de l'échoppe et de la boutique est privilégié pour éviter de sombrer dans le salariat. Une législation efficace doit être mise en œuvre par l'Etat Ceci induit la naissance du dirigisme économique. Le mode d'action privilégié est celui de la démocratie directe et populaire. Cet esprit rythme l'histoire de France et se retrouve en 1830, 1848, 1870 et même 1946. Les théories sociales et socialistes murissent ainsi jusqu'à 1946 et la naissance de la IVème république qui fonde l'Etat providence.

Extraits

[...] Cet esprit rythme l'histoire de France et se retrouve en et même 1946. Les théories sociales et socialistes murissent ainsi jusqu'à 1946 et la naissance de la IVème république qui fonde l'Etat providence. D'une république à l'autre, alors que s'épanouit peu à peu le libéralisme et le capitalisme industriel, comment l'esprit sans-culotte a-t-il imprégné le monde du travail, soutenu la petite propriété et réclamé la protection des plus démunis, dans un idéal égalitaire? I – 1848 : La naissance de l'esprit sans-culotte, sa persistance et le début de théorisation II.1848 – 1898 : L'esprit sans-culotte à la conquête du monde ouvrier. [...]

[...] Les influences sans-culottes se font sentir, en apparence le guesdisme ressort gagnant, mais c'est à long terme le réformisme de Jaurès qui s'impose. Il oriente le socialisme vers le réformisme plutôt que le collectivisme et la révolution, concilie patrie et internationalisme. Cependant, la grande quantité de mouvances dans le socialisme révèle les difficultés à choisir une voie, entre petite propriété et collectivisme. Le militantisme Les syndicats se structurent. Depuis 1864 puis 1884, la législation a été assouplie et en 1895, la CGT nait. [...]

[...] Il reconnait que les ouvriers doivent s'associer entre eux pour jouir du bénéfice de leur travail. ». Les ateliers nationaux son créés. Cependant, le bain de sang perpétré par Cavaignac avoue un nouvel échec malgré le désir de Ledru-Rollin de renouer avec l'esprit sans-culotte et de créer une « nouvelle montagne ». L'esprit sans-culotte nait donc et pose des principes d'égalité et de sauvegarde du lien entre capital et force de production. Il démontre sa vigueur mais aussi son incapacité à triompher durablement. [...]

[...] le manifeste des 60 et l'internationale. Il affirme que la classe ouvrière a « besoin d'une représentation directe », « On a répété à satiété : il n'y a plus de classes depuis 1789 ; tous les Français sont égaux devant la loi, mais nous n'avons d'autre propriété que nos bras». Désir de suppression du délit de coalition, rééquilibrer le rapport patron-salarié, soif d'égalité, acquisition de la petite propriété, instruction primaire et professionnelle gratuite. Représente la perpétuation de l'esprit sans-culotte. [...]

[...] 1898-1946 : l'esprit sans-culotte au pouvoir. L'esprit radical. Le programme de 1907 et les mesures sociales : ministère du travail. Programme de 1907 : met au premier plan le libre essor de l'individu par l'instruction et l'éducation, une meilleure protection par un système d'assurance et de retraite et la suppression du salariat par le développement des associations professionnelles et de la coopération. L'Etat doit intervenir contre le « laissez faire ». Protéger les faibles et détruire le système du salariat par l'association ; Affirme par Maurice Sarraut auteur de la déclaration du IIème congrès. [...]