[...]
L'hacienda est une grande propriété foncière qui a survécu à la chute de l'empire espagnol. L'hacendado est souvent décrit comme un homme riche, absent, amateur de luxe. Au Mexique les haciendas s'étendent en moyenne sur 6000 ou 7000 hectares, elles sont moins vastes au Pérou. L'hacendado a presque un statut de petit seigneur féodal. Les haciendas sont parfois fortifiées (dans les zones encore mal contrôlées aux XVIème et XVIIème siècles), un palais est édifié en leur centre. Ce sont des structures quasi autarciques mais qui cherchent tout de même à vendre. L'hacienda est comme une petite ville, elle renferme une chapelle, des ateliers, des habitations, des champs... Elle cherche parfois à alimenter le marché des grandes villes les plus proches. Les hacendados sont soit financés par des prêts de l'Eglise, soit par leur fortune personnelle. Le grand propriétaire foncier est entouré de toute une maisonnée : d'un régisseur/majordome (souvent un blanc de modeste condition), d'un curé. Les Indiens des pueblos voisins travaillent souvent dans l'hacienda. Il arrive que ceux-ci quittent leur communauté minière pour échapper à un travail trop pénible et se rangent sous la dépendance d'une hacienda.
Au Mexique, un système relativement proche de la mita, appelé Cuatequil, oblige les Indiens des communautés à travailler de temps en temps sur les terres de l'hacendado le plus proche. Ce système glisse progressivement vers le servage. Les Indiens dépendant d'une hacienda disposent d'un petit lopin de terre personnel qu'ils cultivent un jour par semaine, puisqu'ils doivent 5 jours de travail hebdomadaire à l'hacendado. Les propriétaires payent souvent peu leurs dépendants et souvent en nature (nourriture, tissu, alcool, coca). Les paysans peuvent accéder à la tienda locale, magasin où ils se procurent de la nourriture et des habits. Cela entraîne parfois un endettement des Indiens, les dettes se transmettant de génération en génération, des familles serviles apparaissent, elles sont attachées à une hacienda. Beaucoup d'Indiens quittent leurs communautés qui sont indépendantes mais soumises à l'autorité espagnole à laquelle elles doivent payer un tribut.
Au Mexique, ce système de quasi-servage est appelé système des peones ou peonajes ; au Pérou, on parle de yanaconaje, terme qui fait référence à une réalité du temps des Incas. La population des yanas était un groupe d'hommes marginaux, réduits en esclavage et rejetés des systèmes communautaires incas (...)
[...] On s'appuie donc de préférence sur les caciques et familles aristocrate de second ordre. Les lignées les plus influentes semblent moins fidèles à la couronne. Les caciques encadrent directement les communautés indiennes et ont donc une position assez inconfortable, entre protection des indiens et service des espagnols. Les espagnols ont également créé de nouvelles élites grâce au système des cabildos qui favorise l'émergence de nouvelles familles et renouvelle l'aristocratie indienne. Les familles nobles anciennes sont de moins en moins nombreuses alors que de plus en plus de macehuales accèdent à des fonctions administratives au sein du cabildo. [...]
[...] Des équivalents sont crées dans le nouveau monde à Mexico en 1593 puis à Lima en 1627. Pendant longtemps, peu de villes participent au commerce (San Luca, Séville, Cadix ; Vera Cruz, Cartagena de India, Portobelo, Campuche et Acapulco). La navigation est de plus soumise à un calendrier très strict. A partir de 1543, toute navigation doit se faire en convoi. En 1564, une flotte est mise en place pour escorter les navires vers le Sud, une autre pour escorter ceux qui vont vers le Nord. [...]
[...] Ils ne sont ni vraiment indiens ni vraiment espagnols, ce qui influe sur la naissance d'un grave problème identitaire pour ces communautés. La récupération démographique commence dès la deuxième moitié du XVIIème siècle au Mexique puis s'intensifie au XVIIIème siècle alors qu'elle se manifeste tout juste au Pérou. Les populations indiennes commencent à s'immuniser contre les microbes véhiculés par les européens. Entre 1750 et 1790, la population mexicaine augmente de 40%. Au Pérou, la population est multipliée par deux entre 1778 et 1825 dans l'audience de Quito. [...]
[...] Dès la moitié du XVIème siècle, on commence à utiliser deux termes différents pour différencier les colons installés depuis longtemps et les arrivants plus récents, on parle d'antiguos, par opposition aux gachupines (Mexique) ou chapetones(Pérou). Les antiguos demandent que soit appliqué le principe de la prélation, ce qui leur permettrait de se voir réserver les postes clés de l'administration et les principales fonctions religieuses. Cela est appliqué pour la première fois à Saint Domingue en 1511. En 1679, Philippe III le renforce. Cette prise de distance entre les colonies et la métropole annonce l'avènement d'une génération créole. L'apparition du phénomène créole L'avènement de cette nouvelle classe de la population se concrétise vers 1570-1580. [...]
[...] Les réformes bourboniennes encouragent la création d'une compagnie de traite espagnole, au bout de quelques années, celle-ci fait faillite. Les esclaves sont surtout des hommes, il devrait y avoir selon les règles, un tiers de femmes mais ce chiffre est en réalité moins important. On peu difficilement donner une estimation certaine du nombre d'esclave. Ils ne sont pas comptés par tête mais par pièce d'Indes par lot. Une pièce d'Inde comprend un esclave jeune et performant et quelques autres moins efficaces (femmes, enfants, esclaves âgés). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture