Ecole, IIIème République, idéal républicain, anticléricalisme, nation française
La République en France s'est toujours attachée à mettre en œuvre une législation scolaire volontariste, et en ce sens la IIIème ne fait pas exception. Encore plus que ses prédécesseurs, ce régime a placé l'école au centre de son projet. Dès 1862 Victor Hugo montre bien dans Les Misérables ce lien organique entre école et République à travers un discours d'Enjolras, figure du républicain dans cet ouvrage. L'évolution conjointe de la République et de l'école en France est un phénomène encore observable de nos jours où la République définitivement enracinée consacre à l'école la plus grande part de son budget.
Quels sont les tenants de ce lien entre République et école qui expliquent leur évolution conjointe ?
[...] Le tour de la France par deux enfants, exalter la beauté de l'ensemble du pays). Introduction de l'idée d'une « nature française », d'un « caractère français » objectifs. Confusion le Peuple Français et le Français. Penser l'individualité dans un tout, processus d'identification à un peuple. Ce caractère propre aux français implique par ailleurs un fondement naturel de la nation car il est pensé comme héréditaire, comme l'héritage d'une origine commune : paradigme de « nos ancêtres les gaulois ». [...]
[...] II- Outil de lutte, l'école est aussi le pilier d'une République qui cherche à s'enraciner A. Luttant contre la force politique de l'Eglise par l'anticléricalisme . Une représentation caricaturale de « l'alliance du trône et de l'autel » : l'Eglise en tant qu'alliée de la royauté, ennemi de la République : l'instituteur est le pilier de l'anticléricalisme. B . l'école concourt à une exaltation de la nation française Instrumentalisation des programmes officiels, notamment d'histoire et de géographie L'école est pensée comme le vecteur d'une identité nationale au-delà des particularismes L'étude de la géographie pour mettre en continuité le territoire français, le faire connaître aux élèves comme un tout et susciter leur admiration. [...]
[...] Les écoles ne sont plus des lieux de gardiennage. Les classes possèdent des bancs, des tableaux, et des tables. L'école devient un lieu d'apprentissage de l'hygiène et de la politesse. Les filles apprenent la coutûre et les actvités ménagères C . au service d'un idéal républicain Un idéal républicain méritocratique La généralisation de l'école primaire doit se comprendre à travers la conception qu'avaient les Républicains au pouvoir de l'égalité : l'égalité des chances. Toute une mystique républicaine se met en place autour de cette notion censée permettre à chacun de s'élever dans la hiérarchie sociale par son mérite : c'est la méritocratie. [...]
[...] L'école de la IIIe République doit donc se concevoir à travers une dialectique permanente entre idéal et réalisation pratique, la seconde se faisant malheureusement souvent au détriment de la première. L'anticléricalisme par exemple, s'il est dans la logique de l'affrontement entre idéal républicain et idéal religieux, n'était pas automatique : il est essentiellement dû à la puissance politique de l'Eglise à la fin du XIXe siècle. On voit donc à quel point des réalités datées et non durables peuvent pervertir un projet intellectuel. [...]
[...] Réorganisation et rationalisation de l'école La loi Falloux s'était déjà attachée à la réorganisation de l'école. Elle créait des académie dans chaque département dirigée par un recteur. Les maîtres de l'enseigenement public sont désormais formés par les écoles normales d'instituteurs. Mais Jules Ferry va aller beaucoup plus loin. Il réforme le Conseil Supérieur de l'Instruction dont-il chasse les évêques. Il ne comprend désormais plus que des enseigants laïcs qu'il nomme personnellement. Les conseils académiques sont également réorganisés. Il impose le monopole de l'Etat dans l'attribution des diplômes scolaires. [...]
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