Langue standard, langue nationale, patois, révolution des transports, expansion économique, abbé Grégoire, structure administrative, changement sociolinguistique, Ancien Régime, Révolution française, centralisation politique, Jules Ferry
Les trois siècles écoulés ont vu l'émergence en France de l'État le plus vaste et le plus centralisé de l'Europe occidentale : concentration régulière du pouvoir politique dans les mains du Roi et centralisation de l'État à Paris. Les gouvernements post-révolutionnaires poursuivront ce processus de centralisation politique : la langue est indissociablement liée à la Nation dans l'État-Nation.
Mais, du point de vue linguistique, la France de l'Ancien Régime restera jusqu'à la fin une société multiculturelle et multilingue, même si l'État d'Ancien Régime est engagé dans la voie de l'homogénéisation linguistique.
[...] 265), la politique révolutionnaire de la langue a un seul objectif : mener à bien la francisation du peuple afin qu'il coïncide linguistiquement avec la Nation. Quels seront les moyens ? Éducation des masses et uniformisation par l'élimination des parlers locaux : - En 1791, La Législative crée un Comité d'Instruction Publique ; le Collège de France se " convertit " à un enseignement en français. En 1792 est publié le rapport Lanthenas dont nous publions un extrait. Son objectif est clair : " Article 1er. [...]
[...] La diffusion de la langue standard au XVIIIe et au XIXe siècle : l'affirmation du français comme langue nationale Diffusion de la langue standard et élimination des patois Conséquences de l'expansion économique et de la révolution des transports au XVIIIe siècle On retient ce passage où Brunot voit, dans la mise en place d'un réseau routier, un formidable instrument de pénétration de la langue standard et un moyen de lutte contre l'emploi des patois. On revient sur les résultats de l'étude de l'abbé Grégoire, sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française Un lent développement de la langue standard Pendant tout le XIXe siècle, on assiste à une ramification de la structure administrative, mais, malgré l'ardeur révolutionnaire, le développement de la langue standard est lent. [...]
[...] Mirabeau intervient dans le débat : l'enseignement public se fera en français ; de même Talleyrand, qui doute, toutefois, que la langue nationale soit accessible au plus grand nombre (Histoire de la langue française, IX, p. 13-14). Il faut citer deux grands décrets : celui du 30 vendémiaire, an II, (21 octobre 1793) qui crée les écoles primaires d'État, et celui 8 pluviôse an II (27 janvier 1794) : " il fut décidé, sur proposition du Comité de Salut Public, que des instituteurs de langue française seraient nommés dans un délai de dix jours, dans tous les départements dont les habitants parlaient bas-breton, italien, basque et allemand " 183) Une politique d'élimination des parlers locaux est mise en place, à l'initiative de l'abbé Grégoire. [...]
[...] À partir de 1882, Jules Ferry va développer son entreprise d'installation des écoles communales. Mais il ne faut pas perdre de vue que le progrès de l'instruction et la diffusion du français furent également les conséquences de profondes transformations sociales. Le développement des moyens de transport, en particulier la flexibilité du réseau ferré ont facilité la diffusion de la langue standard, à mesure que Paris se faisait de plus en plus puissant, la langue jouait un rôle de plus en plus important dans les provinces. [...]
[...] Le Peuple n'avait pas de langue instituée ; si, à la faveur des événements révolutionnaires il a eu accès à l'usage de la langue nationale, c'est par l'intermédiaire de ses élites. Ainsi, l'ordre ancien de la langue est devenu la matière de l'idole révolutionnaire. Ce sera la langue bien ordonnée de la liberté : Robespierre écrit dans la même langue que Rousseau. Aucune variante populaire ne s'imposera, car le Peuple devra s'élever jusqu'à la langue idéale et le refus de la variété des usages en sortira renforcé. [...]
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