La Grande Peur désigne les insurrections paysannes de l'été 1789, la vague de panique qui s'abattit sur la plus grande partie de la France du 20 juillet au 6 août. C'est une période trouble de la Révolution française, qui fut beaucoup discutée par les historiens. En effet, certains, à l'instar de Thiers, affirment qu'il s'agit d'un stratagème des patriotes pour rallier à leur cause les campagnes: « Il est curieux que l'on se soit ainsi rejeté la responsabilité d'un stratagème plus ingénieux que coupable. »
[...] En Champagne méridionale, c'est la poussière créée par un troupeau, pris pour un détachement de troupes, le 24 juillet, qui donne l'alarme. Le Clermontois et le Soissonnais sont tant dominés par leur peur pour les récoltes que le moindre bruit a provoquées la tinte du tocsin le 26. Ruffec, enfin, est le point de départ de la peur dans le Sud-Ouest, à partir du 28, encore une fois à cause de la crainte des brigands. Dérivent de ces paniques originelles des paniques de l'annonce : soit les villageois fuient, soit ils restent dans le village et organisent sa défense, lorsqu'ils apprennent les évènements de l'épicentre. [...]
[...] - Par des personnes de crédit : curés prévenant leurs homologues, nobles leurs amis. - Par les autorités : celles-ci en effet voudraient se renseigner avant de prévenir la population, mais les courriers sont lents, et elles préfèrent prendre des précautions, créant ainsi la panique. Les incrédules sont accusés de vouloir endormir le peuple pour les aristocrates. Cependant, quelques autorités ont sans doute gardé leur sang- froid, à en juger par certaines régions qui n'ont pas connu cette Grande Peur. [...]
[...] La Grande Peur n'est donc pas à proprement parler une diffusion de la Révolution à toute la France, puisque c'est de problèmes économiques qu'elle naît, qu'elle est seulement accentuée par les évènements révolutionnaires, et qu'elle n'est pas non plus diffusée volontairement par les patriotes, qui tentent au contraire de l'arrêter le 4 août. Ils n'y parviennent d'ailleurs que partiellement, car si la grande peur s'achève le 6 août, d'autres peurs subsistent jusqu'en 1793 à Varenne à cause de la présence des troupes de Bouillé, ou peu après le 10 août 1992. Bibliographie Dictionnaire : FURET François, OZOUF Mona, Dictionnaire critique de la Révolution française. Evénements, Paris, Flammarion, Champs Ouvrage spécialisé : LEFEBVRE Georges, La Grande Peur de 1789, Paris, A. [...]
[...] Les Masques frappent dans le Vivarais. Les Sommeurs de Picardie ou de Cambrésis sèment la terreur en placardant des sommations d'avoir à déposer telle somme à tel endroit faute de quoi ils incendient la maison. OÙ FRAPPENT-ILS ? Certaines zones sont particulièrement névralgiques : les plaines à proximité de bocages, de plateaux ou de montagnes, ainsi que les abords des forêts (forêt du Perche, de Montmirail, de la Braconne). POURQUOI SONT-ILS SI NOMBREUX ? Ils représentent un dixième de la population en temps normal, le ralentissement économique en met de nombreux autres sur les routes. [...]
[...] Cela, à cause de la vague révolutionnaire que nous venons de mentionner, qui porte le mouvement. On occupe donc les châteaux, on s'empare des caisses publiques Les autorités supérieures sont ainsi supprimées ou réduites à l'impuissance. La plus grande partie des villes, pourtant, évite ou prévient ces révoltes en abaissant le prix du pain, mais tôt ou tard, les municipalités doivent partager l'autorité avec des comités révolutionnaires provisoires ou élus. C. Dans les campagnes, les révoltes prennent un caractère antiseigneurial Cette phrase de George Lefebvre caractérise bien les réactions des campagnes au complot aristocratique et aux évènements parisiens : si le 14 juillet a grossi et précipité le torrent, il n'en est pas la source. [...]
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