Cette critique du pouvoir monarchique est indissociable des oppositions religieuses du XVIe siècle, qui vont dégénérer en guerres de Religion.
Il ne faut pas voir dans les positions qui sont prises des positions définitives de principe, mais des positions fortement dictées par la conjoncture, et que l'on va justifier en faisant appel à de grands principes.
On peut dire que la critique de la monarchie s'est opérée en deux temps : ce sont les Protestants qui, persécutés par le pouvoir monarchique en France, vont combattre celui-ci. Dans un second temps, la situation s'inverse. Les catholiques n'ont plus confiance dans la monarchie et vont, à leur tour, combattre le pouvoir monarchique. On appelle cette critique du pouvoir monarchique les « monarchomaques ».
[...] Bellarmin a eu une carrière ecclésiastique importante, puisqu'il est devenu cardinal. Pour lui, qui a publié deux ouvrages sur l'Autorité du Pape, sans reprendre la théorie des deux glaives de Bernard de Clairvaux, il considère que si le Pape n'a pas le pouvoir politique, il exerce cependant un droit limité à finalité spirituelle et qu'il doit s'opposer à ce qui, dans le domaine politique, met en danger le salut de la Chrétienté. Il y a donc un droit d'ingérence du Pape dans les affaires temporelles lorsque le catholicisme est menacé. [...]
[...] L'État n'existe que pour le peuple. Il y a donc nécessité d'un consentement populaire. La théorie du contrat et la résistance à la tyrannie Ce ne sont pas les monarchomaques protestants qui ont inventé la théorie du contrat. On la trouvait déjà dans l'Antiquité, mais ils l'ont incontestablement réactivé. Ils distinguent deux contrats : un premier contrat entre Dieu, le Roi et le peuple, et un second contrat entre le Roi et le peuple. Ce second contrat est en quelque sorte garanti par le premier. [...]
[...] Celui qui passe pour être le théoricien de la Ligue des catholiques s'appelle Jean Boucher. Il est recteur de l'Université de Paris, et a écrit un pamphlet demandant l'abdication du Roi Henri III. Ce que l'on peut en retenir, c'est d'abord la volonté de la Ligue des catholiques et de Jean Boucher de donner à l'Église catholique une force politique à son service. C'est ce qu'il exprime quand il écrit : Ce que la Ligue, pense, dit, fait et respire n'est autre chose que l'Église Mais la Ligue des catholiques ayant la volonté de s'appuyer sur la masse des catholiques pour défier la monarchie, elle considère que c'est le peuple qui fait et qui défait les Rois. [...]
[...] Henri III se rapproche de lui et ce sont les catholiques qui, à leur tout, vont devenir monarchomaques. B. Les monarchomaques catholiques Pour comprendre ce courant des monarchomaques catholiques, il faut d'abord l'inscrire dans la conjoncture. À partir de 1584, la Couronne de France peut revenir à un protestant, d'où, chez les catholiques, un manque de confiance dans le pouvoir monarchique. Par la suite, l'Église catholique s'est réorganisée avec le Concile de Trente et est apparu ce que l'on appelle le mouvement de la Contre- réforme, un catholicisme beaucoup plus combatif. [...]
[...] On peut dire que la critique de la monarchie s'est opérée en deux temps : ce sont les protestants qui, persécutés par le pouvoir monarchique en France, vont combattre celui-ci. Dans un second temps, la situation s'inverse. Les catholiques n'ont plus confiance dans la monarchie et vont, à leur tour, combattre le pouvoir monarchique. On appelle cette critique du pouvoir monarchique les monarchomaques A. Les monarchomaques protestants Il n'y a pas, dans le protestantisme, une thèse antimonarchique. Si l'on prend les deux grands fondateurs de ce courant, Luther (1483-1546) ou Calvin (1509-1564), on ne trouve pas chez eux de critique du pouvoir en place. [...]
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