Le processus de modernisation engagé dans la première moitié du siècle se poursuit, s'accélère et s'élargit géographiquement, socialement, touchant davantage d'Européens et davantage de domaines, dans la lignée des phénomènes déjà décrits précédemment tandis que des nouveautés apparaissent dans le domaine économique surtout. Dans l'Europe de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les hommes, les marchandises ainsi que les idées circulent en plus grand nombre d'un bout à l'autre du continent, et ces circulations, moteurs et vecteurs des changements, deviennent des enjeux de plus en plus importants.
I) Les relations internationales : des conditions nouvelles
Les questions dynastiques, qui avaient tenu une place importante dans la première moitié du XVIIIe siècle, s'effacent comme enjeu de conflits, désormais ce sont les rivalités entre puissances pour défendre leurs intérêts territoriaux, politiques, économiques, qui dominent la sphère des relations internationales. L'analyse des situations diplomatiques et militaires selon cette optique fait apparaître les lignes de force. Cependant, lorsqu'on scrute de plus près les événements, les situations ne sont pas toujours aussi claires : les souverains hésitent, certains disparaissent, leurs conseillers, défendant tel ou tel point de vue, changent. Dans le cas français, Louis XV entretient même une diplomatie secrète, le « Secret du roi », qui contribue à brouiller les pistes.
[...] C'est d'ailleurs la situation confuse de la Pologne et les troubles qui existent dans le pays, notamment dans la partie sud, où des territoires sous domination ottomane avaient été victimes de représailles russes, qui conduisent au déclenchement de la guerre russo-turque dès
1768. La guerre se déroule dans le nord des Balkans (Valachie, Moldavie, Bulgarie), où sont établies des principautés sous suzeraineté ottomane, et au sud de l'Ukraine jusqu'en Crimée, une région sous souveraineté ottomane. La guerre se conclut au profit de la Russie, les Turcs devant accepter des clauses particulièrement défavorables. En 1774 ils doivent signer le traité de Küçük-Kainarca (il y a d'autres orthographes) : la Crimée reste « indépendante », la Russie obtient Azov (sur la mer du même nom) ainsi que des territoires au sud de l'Ukraine et la liberté de navigation sur la mer Noire, les principautés roumaines restent sous la souveraineté théorique des Turcs mais les orthodoxes sous placés sous la protection de la Russie (...)
[...] En 1774 ils doivent signer le traité de Küçük-Kainarca (il y a d'autres orthographes) : la Crimée reste indépendante la Russie obtient Azov (sur la mer du même nom) ainsi que des territoires au sud de l'Ukraine et la liberté de navigation sur la mer Noire, les principautés roumaines restent sous la souveraineté théorique des Turcs mais les orthodoxes sous placés sous la protection de la Russie. En 1784 l'annexion de la Crimée par la Russie est effective. Le pays s'étend donc vers le Sud désormais et obtient une seconde fenêtre maritime après la Baltique. Cette avance trouve une sorte de couronnement lors du voyage organisé pour la tsarine par Potemkine en 1787 où découvrant ces régions nouvellement mises en valeur avec Joseph II et Stanislas Poniatowski, la légende dit qu'elle aurait visité des villages factices ! [...]
[...] La seconde partie du siècle voit donc la progression de la Russie au détriment de l'Empire ottoman. Le recul des Turcs se poursuit donc, mais c'est désormais au profit de la Russie et non plus de l'Autriche. C. La revanche française La défaite de Rossbach, les clauses du traité de Paris favorables à l'Angleterre, ont été ressenties comme humiliantes pour la France, dont une partie de l'opinion publique reste défavorable à l'alliance autrichienne qui ne lui a rien rapporté. Pourtant, cet échec militaire et diplomatique ne se traduit pas par une modification des alliances françaises dans les années suivantes. [...]
[...] Mais les philosophes sont eux mêmes tiraillés par des luttes entre personnalités et groupes rivaux (Voltaire/Rousseau). L'effervescence intellectuelle française apparaît aussi dans des domaines plus spécialisés. Les sciences naturelles sont liées à la personne de Buffon, dont L'Histoire naturelle est une œuvre énorme qui remporte un très grand succès. Dans le domaine de la théorie économique, l'importance centrale de l'agriculture dans la formation de la richesse est soulignée par l'école physiocratique qui naît en France autour de Quesnay, un collaborateur de l'Encyclopédie, et se développe entre 1750 et 1770, sous l'action notamment du marquis de Mirabeau. [...]
[...] Pour fournir les usines, on importe des quantités de plus en plus importantes de coton brut. En 1790 il y a environ 20.000 jennies mule-jennies, et 145 water-frame. - La sidérurgie. Au début du siècle on commence à fabriquer de la fonte au coke. La part de cette production par rapport au charbon de bois augmente considérablement dans la deuxième moitié du siècle : en 1790 environ de la production est effectuée selon cette technique. L'Angleterre représente alors de la population mondiale et de la production de fer. [...]
[...] Le néo-classicisme de son côté marque un nouveau retour à l'antique. Ce dernier est encouragé par les fouilles d'Herculanum, puis de Pompéi qui connaissent un grand retentissement en raison du Grand Tour et plus généralement du succès du voyage en Italie. Les résultats des fouilles sont publiés à partir de 1757. Ainsi Marigny, frère de la Pompadour et directeur des bâtiments, voyage en Italie avec l'architecte Soufflot en 1749-1750. Il séjourne à Rome et découvre ruines du temple grec de Paestum. [...]
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