[...] Dans ce contexte, la priorité, c'est le salut de la Patrie. Tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains de la Convention pour faire face aux périls qui menacent la République. Il manque un organe de décision qui prendrait des décisions rapides et efficaces : dans ce but, la Convention crée le 6 avril 1793 un Comité de Salut Public, composé de neuf députés de la Convention, issus de la Plaine et de la Montagne. On y ajoute finalement trois membres supplémentaires, des robespierristes, qui remplacent les modérés. Jusqu'au 10 juillet, le Comité est dominé par Danton, puis ce dernier s'efface et se consacre davantage à sa vie privée. L'équipe dirigeante du Comité change : après ses amis, c'est Robespierre en personne qui se fait élire. Il en prend l'ascendant peu à peu. Il siège avec Saint-Just, Couthon, Carnot, Billaud-Varenne et Collot d'Herbois.
Avec le Comité de Sûreté générale, qui recherche les suspects et les traduit devant le Tribunal révolutionnaire, le Comité de Salut Public met en place une véritable dictature de guerre. Marat a bien défini le rôle du Comité : « organiser, provisoirement, le « despotisme de la liberté » pour écraser le despotisme des rois. » La direction du Comité est collégiale ; son autorité est dictatoriale. Les membres du Comité doivent justifier leurs actions devant la Convention, qui peut toujours les écarter. L'action à mener est une tâche écrasante : il faut nommer et surveiller les représentants en mission, gérer les approvisionnements, le ravitaillement aux troupes, diriger les armées, la diplomatie...
En octobre 1793, la Constitution très démocratique de l'an I (on compte l'an I de la République à partir du 21 septembre 1792) est suspendue en attendant le retour à la paix, et la dictature révolutionnaire s'intensifie, avec la mise en place de la Terreur.
Le régime montagnard repose donc sur des organes centraux, comme les deux Comités, à qui la Convention a délégué la réalité du pouvoir. Il repose aussi sur une juridiction criminelle créé en mars 1793, le Tribunal révolutionnaire (...)
[...] Nul besoin d'avocat, nul besoin d'entendre des témoins si des preuves sont là. La loi donne pour défenseurs aux patriotes calomniés des jurés patriotes, elle n'en accorde point aux conspirateurs. Le verdict d'un jugement n'est plus que l'acquittement ou la mort. La définition des ennemis du peuple est si large qu'elle peut englober n'importe qui. En clair, la loi du 22 Prairial instaure la Grande Terreur Robespierre, qui est en outre opposé à l'athéisme, organise le 8 juin 1794, la Fête de l'Etre Suprême. [...]
[...] Des églises, reconverties en temples de la Raison deviennent le lieu de cérémonies iconoclastes. Des représentants en mission comme Fouché, dans la Nièvre et en Côte d'Or, organisent des mascarades anti religieuses, avec un âne recouvert des attributs pontificaux. Le même homme rend obligatoire le mariage des prêtres. C'est lui qui fait inscrire à l'entrée des cimetières : la mort est un éternel sommeil», niant du même coup toute croyance de vie dans l'Au-delà. La Terreur est présente jusqu'aux armées. [...]
[...] La Convention décide alors, sous la pression des sans-culottes, de fixer un prix maximum pour toutes les denrées et marchandises de première nécessité. Quiconque achète ou vend au- delà du prix maximum risque d'être inscrit sur la liste des suspects. La Terreur est religieuse. Le clergé insermenté est automatiquement suspect. Même le clergé assermenté est accusé de sympathies girondines. La Commune met en place à Paris une politique de déchristianisation ; cette dernière se diffuse dans les départements, sous l'impulsion des représentants en mission. [...]
[...] L'accusé use de toute son éloquence pour s'attirer la sympathie du public. Mais craignant de voir le peuple prendre ouvertement le parti des accusés, le Tribunal révolutionnaire, bafouant toutes les principes du droit, les exclut des débats et prononce sa sentence en leur absence. Danton, Desmoulins, Lacroix, Philippeaux, sont condamnés à mort et guillotinés le 5 avril 1794. Apprenant la sentence, Danton prophétise : On nous immole à l'ambition de quelques lâches brigands ; mais ils ne jouiront pas longtemps du fruit de leur criminelle victoire. J'entraîne Robespierre . [...]
[...] Certaines colonnes mettent les territoires parcourus à feu et à sang, massacrant, violant et pillant sans aucune considération d'âge, de sexe ou d'opinion politique. En mai 1794, enfin, la Convention, alerté des atrocités commises par les colonnes infernales, rappelle Turreau et le nomme à Belle-Ile. Le bilan est difficile à établir avec précision, mais selon Roger Dupuy, les colonnes infernales seraient responsables de la mort de 20 à morts (in La République jacobine, tome 2 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine). B. [...]
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