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Un des caractères de l'évolution des armées au XVIIIe siècle est la transformation du système de la milice.
Les milices ont d'abord été des régiments urbains ou provinciaux destinés :
- à la garde des frontières (en France, on en trouve en Artois, Flandre, Dauphiné, Béarn..) ;
- à la surveillance des côtes ; il existe ainsi des milices garde-côte en Angleterre, Espagne et France (Bretagne, Normandie, Provence...) qui doivent prévenir d'éventuels débarquements ennemis ;
- ou simplement à la défense des provinces et au maintien de l'ordre en cas de révolte ou de guerre civile.
Toutefois, on assiste à un processus de nationalisation des milices. Ainsi, en 1680 les bataillons de la milice du Piémont sont versés dans les troupes réglées ; en 1704, la milice forme les seconds bataillons des régiments en France (« incorporation ») mais, dès 1706, des hommes « tombés au sort » sont directement affectés aux régiments de volontaires... Les armées de Suède, d'Espagne, de Prusse et de l'Empire connaissent des évolutions du même ordre.
Tant que la milice garde un caractère régional, les contraintes qu'elle entraîne - notamment en termes de déracinement des hommes - sont limitées. En temps de paix, ils ne se voient imposer que de courtes périodes de manoeuvres et d'exercices dans un rayon proche de leur localité. En temps de guerre, les miliciens sont astreints à des services réguliers de ronde dans les zones les plus exposées et de tour de garde dans les places-fortes.
Quelques cas de figure, tirés des exemples suédois, français et prussien peuvent illustrer les différents types de mobilités qu'entraîne l'affectation dans un régiment de la milice.
A) Les « soldats laboureurs » des milices cantonnées suédoises
Le système de la milice est ancien en Suède. Pendant la guerre de Trente Ans, lorsque Gustave-Adolphe intervient en Allemagne (1629-1632) sa redoutable armée, en grande partie composée de paysans, stupéfie l'Europe en raison de son enthousiasme patriotique, de sa ferveur religieuses et de sa discipline au combat.
Mais c'est la « Grande Réduction », profonde réorganisation de la société suédoise décidée par Charles XI en 1682, qui crée un véritable service militaire national, auquel est soumise une part importante de la population.
Le roi fait restituer par les nobles les terres de la couronne qu'ils avaient aliénées. Il réemploie ce patrimoine domanial en l'affectant à des hommes qui servent dans son armée. Ce système, appelé « indelta », concerne autant les nobles - contraints à faire partie de la cavalerie - que les roturiers (majoritairement des paysans) qui composent l'infanterie. Les terres sont distribuées aux « soldats laboureurs » ainsi qu'aux nobles (...)
[...] Quelques cas de figure, tirés des exemples suédois, français et prussien peuvent illustrer les différents types de mobilités qu'entraîne l'affectation dans un régiment de la milice. Les soldats laboureurs des milices cantonnées suédoises Le système de la milice est ancien en Suède. Pendant la guerre de Trente Ans, lorsque Gustave-Adolphe intervient en Allemagne (1629-1632) sa redoutable armée, en grande partie composée de paysans, stupéfie l'Europe en raison de son enthousiasme patriotique, de sa ferveur religieuses et de sa discipline au combat. [...]
[...] De noblesse récente, il est né en 1737. Doté d'une charge de lieutenant à 14 ans, il intègre le régiment du Royal-Comtois. Envoyé en Sarre, il est transféré à Gênes et participe aux derniers combats de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). Pendant la guerre de Sept Ans, il est affecté en Bretagne, puis gagne Antibes pour embarquer dans l'expédition contre Minorque. Il y demeure un temps, au sein du corps d'occupation de l'île, avant de gagner Strasbourg pour combattre en Allemagne. [...]
[...] La vie militaire les a éloignés du mode de vie des campagnes et un ancien soldat se sent plus à l'aise dans une ville. Il a le sentiment qu'il trouvera plus facilement à s'établir dans un cadre urbain, quelle que soit la ville où une opportunité se présentera. Ainsi le Languedocien Joseph Sicard, qui sert les armées françaises entre 1733 et 1744, obtient un congé à Strasbourg. Quelques temps plus tard, il trouve un emploi de maître d'armes à Bayreuth (en Franconie). [...]
[...] Les dévastations sont notamment le fait des troupes Kalmoukes de l'armée russe. De telles stratégies sont des catastrophes aux conséquences durables pour les habitants des régions ravagées. Mais sans en arriver à de tels excès, l'approche d'une armée reste redoutée par les populations civiles. Lorsqu'il s'agit du simple passage d'une troupe, il est souvent plus prudent de se réfugier dans les bois en apportant avec soi le bétail et quelques biens précieux, en espérant n'avoir à déplorer qu'une simple frayeur. [...]
[...] Il s'illustre ensuite sur le Rhin et aux Pays-Bas. Il est surtout le grand vainqueur de Fontenoy. Naturalisé français, maréchal général de toutes les armées, il enchaîne les victoires aux Pays-Bas et contraint la Hollande à demander la paix. En reconnaissance de ses mérites, Louis XV lui offre le château de Chambord. Il est reçu à Berlin comme un héros par Frédéric II et meurt à son retour en France en 1750. Pour exceptionnels que soient les parcours d'Eugène de Savoie et de Maurice de Saxe, ils n'en illustrent pas moins la propension de la noblesse européenne à se saisir de toutes les opportunités guerrières qui se présentent en Europe pour faire carrière ; et cela quel que soit le souverain qu'il faille servir. [...]
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