Circulation de l'information, XVIIIe siècle, propagande, historiographie, pape Clément XIV, gazettes européennes
Les hommes et femmes de l'époque ancienne sont dans une situation différente où l'information est rare, après des semaines, voire des mois, d'attente. On voit naitre les gazettes, dans une époque qui s'intéresse à l'information. On voit aussi naitre les journaux. Pourtant l'information est rare et diffusée difficilement, dans un cadre de censure, les princes savent que l'information est un élément phare de leur pouvoir. Qui dit censure, dit propagande ; et la presse fait les régimes non démocratiques.
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On a 80 titres de presse en France en 1750, et 250 en 1789 avant le début de la Révolution qui voit exploser les journaux. C'est une presse d'information comme avec la « Gazette » de Renaudot, chargé par Richelieu de lancer un organe officiel de presse où la monarchie montrera sa conception du pouvoir. On a aussi le « Journal des savants » (créé en 1665), titre littéraire organisé par Colbert comme relais du pouvoir confié à un conseiller au Parlement. On a des biographies, récits de découvertes, nécrologies, etc. C'est très gallican et monarchiste.
[...] On va alors évoquer son empoisonnement car il laisse un mauvais souvenir : Élu en 1771 pour supprimer l'ordre des Jésuites, en 1773 sous la pression des rois catholiques, il supprime cet ordre et se fait beaucoup d'ennemis. On accuse alors les Jésuites après sa mort. Cette idée se diffuse et fait boule de neige. La gazette de Cologne informe de son état et décrit son corps. On parle de façon graveleuse, et dans les journaux de l'époque on a un goût pour le sensationnel et l'horrible. Dans les gazettes italiennes, on a une forme de censure. Mais l'information fuite et atteint les gazettes de Bouillon et de Cologne, des correspondants sur place donnent des détails. [...]
[...] La vente de gazette devient rapidement rentable, et l'expédition se fait par la poste (on paie un droit). Le patron de la poste fin XVIIe est Louvois (ministre de la Guerre sous Louis XIV), également surintendant des postes, qui gagne énormément d'argent. Les gazettes sont donc très lucratives pour l'Etat. Si elles veulent être diffusées en France, elles doivent être modérées et ne peuvent pas critiquer frontalement le roi de France. Elles sont véritablement diffusées par le colportage (gens qui se baladent et vendent toutes sortes de choses). [...]
[...] Il ne parle pas des conquêtes militaires hors Flandres, mais parle par exemple de la victoire des Européens coalisés devant les Turcs en 1683. Il a une fascination, alors homme posé et doctorant, par le merveilleux. Il raconte que des chasseurs ont tué un dragon à la fontaine de Vaucluse, pourtant dans une époque relativement rationnelle. Il commence son journal en 1664, et l'ouvre sur le passage d'une comète qui passe au-dessus de l'Europe occidentale, le fascine et le terrorise. Il raconte aussi en 1681 qu'on a découvert à Avignon un monstre dans un œuf, avec une tête humaine. [...]
[...] Le clergé veut imposer sa vision mais surtout il fournit des érudits ecclésiastiques. Il devient un journal très littéraire, grand journal des écrivains. Ce sont essentiellement des mensuels lors de leur création, et après 1760 on passe à des hebdomadaires, qui avaient encore du succès jusqu'à il y a encore quelques années en France. Un autre vrai grand journal, assez tardif car datant de 1777, est Le Journal de Paris. C'est un journal quotidien, avec la météo, les spectacles, les nouvelles de la finance, de la politique et des relations internationales. [...]
[...] L'entreprise va alors demander plus d'argent au client pour envoyer sa gazette. Cette négociation avec la poste voit un basculement vers un discours capitaliste. Les entreprises donnent l'exclusivité à la poste et négocient les contrats. On a un succès considérable du courrier d'Avignon qui est moins chère. Cela marche tellement bien que quelques années après, on renégocie le contrat en 1759 (qui passe de 18 à 7 livres) car les emplois de la poste ont considérablement augmenté : C'est le « franco de port », idée d'un contrat individuel entre les chefs de la gazette et de la poste pour négocier les prix. [...]
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