Le traité d'Utrecht met fin en 1713 à la guerre de Succession d'Espagne, un conflit dans lequel les colonies des puissances maritimes ont tenu une grande place. Des rives du Saint-Laurent aux portes des Antilles, la guerre s'est menée sur terre et sur mer avec âpreté dans un Nouveau Monde qui entre, au XVIIIe siècle, dans la stratégie politique et commerciale des Royaumes européens.
En Amérique, la France concède par ce traité à l'Angleterre la baie d'Hudson, Terre-Neuve, l'Acadie et l'île de Saint-Christophe. Les rivages glacés de la baie d'Hudson où sont installés depuis 1670 quelques postes de traite suscitent peu de regrets, de même l'île de Terre-Neuve, centre de pêche à la morue, ou l'île de Saint-Christophe, minuscule île volcanique au sol très riche. Par contre, la perte de l'Acadie, la Nouvelle-Ecosse des Anglais, contrait les 2 000 Acadiens à vivre sous l'autorité britannique, les Anglais n'auront de cesse, au cours du siècle, de faire fuir cette population francophone et catholique jusqu'au « grand dérangement » au cours de la guerre de Sept Ans, qui verra les Acadiens déportés jusque sur les bords du Mississippi.
Le traité a deux autres conséquences non négligeables, il reconnaît la souveraineté anglaise sur les Iroquois dont certaines tribus restent favorables aux Français et, surtout, il confie le monopole de l'asiento aux Anglais.
Enfin, l'âpreté et la longueur des hostilités ont épuisé les colonies américaines, quel que soit leur camp, et les populations aspirent à retrouver la paix, cette dernière dure depuis presque un demi-siècle. Le silence des armes et une conjoncture favorable ouvrent aux colonies américaines une longue période de prospérité.
[...] L'effort anglais se concrétise en 1759, les forts de l'Ouest succombent, ceux du lac Champlain cèdent également, au cours de l'été le général James Wolfe débarque hommes dans l'île d'Orléans, Québec est menacé mais c'est sans compter sur l'opiniâtreté des Canadiens, qui résistent pendant que la campagne québécoise est dévastée par les colons américains. En septembre, dans une manœuvre audacieuse, Wolfe débarque des troupes en amont de Québec. Le 13 septembre, les régiments anglais s'alignent dans les plaines d'Abraham derrière Québec, Montcalm n'attend pas les renforts espérés et lance ses troupes à l'assaut. La défaite française entraîne la chute de Québec, les troupes françaises se rendent une à une dans les mois suivants. Le 10 février 1763, le Traité de Paris consacre la fin de la présence française sur le Continent. [...]
[...] Au XVIIIe siècle, ce commerce demeure indispensable à la vie économique des tribus des bassins des Grands Lacs, ces tribus ont tissé un réseau dense de relations avec les peuples de l'Ouest chez qui elles s'approvisionnent en fourrure. L'alliance française repose donc sur le dynamisme de ce commerce et une politique de cadeaux entreprise auprès des chefs indiens. Des forts appuient la pénétration française sur les axes commerciaux, elle se fait plus active dans le Nord-Ouest au XVIIIe siècle en raison de la menace des postes anglais de la baie d'Hudson. [...]
[...] La prospérité de ces commerces produit un effet d'entraînement dans les villes, la bourgeoisie montréalaise investit dans la traite1 où de hauts profits se maintiennent, la pêche anime les ports locaux et induit des revenus à un grand nombre de marins, charretiers, tonneliers et aubergistes. Le port de Louisbourg devient le grand centre d'échanges avec la métropole et les Antilles, les sous-produits du sucre et le rhum s'écoulent aisément en Amérique. La Couronne se satisfait des exportations mais délaisse un secteur industriel toujours soupçonné de faire de la concurrence aux produits manufacturés de la métropole. Les forges rudimentaires de Québec sont éclipsées par celles construites en 1736 à Trois-Rivières. [...]
[...] Dès 1714, le ministère revient à l'ancienne obligation pour les capitaines de navire à embarquer des engagés pour chaque voyage, mais, devant l'impuissance des armateurs, les gouverneurs exigent l'envoi de prisonniers, de faux- sauniers, de filles comme pour la Louisiane. Dans les îles, la pénurie de main-d'œuvre est compensée par l'importation d'esclaves africains, un commerce fructueux pour les ports de l'Atlantique. Les colonies américaines souffrent de la triste renommée qu'accrédite dès l'origine leur peuplement d'une poignée de bandits et de putains En 1750, l'Amérique française compte habitants. [...]
[...] Quelques vaisseaux sont mis en chantier à Québec dans les mêmes années, l'industrie du chanvre, des goudrons tentent de se greffer sur une activité qui reste modeste. Par contre, l'agriculture bénéficie des relations avec les îles, l'exportation de farines et de biscuits ouvre d'excellents débouchés à une agriculture en plein essor. Les fermes sont des exploitations individuelles en faire-valoir direct, la culture du froment et des pois des légumineuses pour la soupe et la nourriture des cochons, reste prédominante. Aux Illinois, dans le bassin des Grands Lacs, l'agriculture prospère alors que Basse-Louisiane, malgré une forte demande, la production de coton et de tabac demeure encore bien modeste. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture