L'extrait étudié est un Mémoire, écrit par Vergennes lui-même. Il s'adresse directement au roi. Dans cet extrait, Vergennes expose une sorte de bilan de sa politique étrangère. Il y expose ses objectifs et ses perspectives. Datant, de mars 1784, ce Mémoire retrace la quasi totalité du ministère de Vergennes. Ainsi, ce texte expose, très rapidement certes, les principales crises et décisions qui ont ponctué les années du ministère de Vergennes.
Nommé secrétaire d'Etat des Affaires Etrangères en 1774 par le Roi Louis XVI, Vergennes nouveau ministre occupe dorénavant une place primordiale. Les principes de politique étrangère de Vergennes n'innovent guère.
En effet, pour la plupart, ce sont ceux de la tradition française, venus de Richelieu, de Mazarin et de Louix XIV, qui lui ont été enseigné par son oncle Chavigny et par le garde des sceaux Chauvelin. Ainsi, selon Vergennes, la France se doit d'assurer la paix universelle indispensable au bonheur de l'humanité.
Tous ces objectif, chers à Vergennes se lisent dans l'extrait. En effet, tout au long du texte, Vergennes tente de montrer les apports bénéfiques de sa politique. Ainsi, ce texte est, par endroits loin d'être objectif. Vergennes désire justifier ces choix politiques, ces décisions en terme de
relations européennes et ces objectifs. Dès lors, il préconise au roi un programme de guerre et de paix. Et, ce programme ne peut être rempli que par des l'assurance de solides alliances qui garantissent la tranquillité du continent européen.
D'ailleurs, à son arrivée, ces alliances existent déjà, à savoir, le Pacte de Famille avec l'Espagne, l'alliance autrichienne et l'alliance suédoise. Il
suffit alors, pour Vergennes, d'en prescrire et d'en assurer le bon usage. Selon Vergennes, de nouvelles alliances seraient superflues, tout au plus parfaire l'alliance avec les cantons suisses et assurer, sinon l'alliance, du moins la neutralité des Hollandais. En effet, pour suivre les principes de
Chauvigny, Vergennes est convaincu du grand intérêt de la France à sortir les Provinces-Unies de l'emprise de l'Angleterre et de les engager dans la voie de la neutralité.
[...] En effet, dans l'Empire, la France reste fidèle à sa tradition, c'est-à-dire à un pouvoir impérial limité, juste assez fort pour empêcher tout autre prince, comme le Roi de Prusse, d'y imposer sa prééminence. Le Roi, Louis XVI, doit rester très vigilant et surtout ne pas accepter une extension de l'alliance, l'un des désirs et des objets du voyage de Joseph II à Versailles en 1777. La Maison d'Autriche [est] toujours active à profiter des moindres occasions pour s'agrandir (l.1-2). Vergennes met d'ailleurs son souverain en garde. Selon lui, cette alliance doit être maintenue avec assez d'égalité. [...]
[...] Ainsi, il croit qu'une guerre de revanche avec l'Angleterre est inévitable; qu'elle est d'ailleurs la condition de l'établissement d'une paix durable. En plus, l'Angleterre est considérée comme l'ennemi héréditaire. Dès lors, la France souhaite réprimer l'orgueil de l'Angleterre et travailler à son abaissement (l.10). Alors, l'occasion de se venger se présente avec la révolte des colonies anglaises d'Amérique du Nord. Vergennes y fait d'ailleurs référence dans quatrième paragraphe (l.11 à 16). Dans cette guerre, la France décide d'accorder son soutien aux rebelles. Cependant, il ne faut pas croire que Vergennes a de la sympathie envers les rebelles de l'Amérique anglaise. [...]
[...] La guerre de Succession de Bavière, surnommée aussi la guerre des Pomme de Terre consiste plus à couper le ravitaillement de l'ennemi qu'à des engagements frontaux entre les deux adversaires, la Prusse et l'Autriche. Suite, à cette guerre, la Prusse conserve l'électorat de Bavière. Ce conflit oppose, une fois de plus, la Prusse à l'Autriche en juillet 1778. L'Empereur Joseph II de Habsbourg veut alors profiter du règlement de la succession du dernier Wittelsbach pour intégrer une partie de la Bavière à l'Autriche. Frédéric II, soutenu par la plupart des princes allemands, s'y oppose et envoie une armée en Bohême. [...]
[...] Dès lors, quelle vision de la politique étrangère, Vergennes donne-t-il à travers ce Mémoire ? Il est alors intéressant de se focaliser sur les perspectives de la politique extérieure de Vergennes pour montrer que la France reste au cœur des affaires étrangères. Cependant, il faut nuancer cette politique présentée comme salutaire. I. Les perspectives de la politique de Vergennes 1. La revanche sur l'Angleterre 2. Garantir la paix et l'équilibre européen II. La France au cœur des affaires étrangères 1. [...]
[...] Cependant, Vergennes mène une politique qui vise, non seulement, à réprimer l'orgueil de l'Angleterre, et travailler à son abaissement (l.10), mais aussi pour l'empêcher de violer la liberté des mers et de menacer l'équilibre et la paix de l'Europe. En fait, l'une des grandes déceptions de Vergennes est le glas de l'entente cordiale et de la compétition pacifique entre la France et l'Angleterre dû essentiellement au départ rapide dans le ministère de Fox, de lord Shelburme et à l'entrée de William Pitt, farouchement hostile à la France et aux Bourbons. Pourtant, Vergennes n'abandonne pas l'idée d'une entente entre les deux nations qui ont des intérêts convergents sur la question de l'Orient. [...]
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