Dans notre mémoire collective, l'aventure des conquistadores évoque des images de triomphe, de richesse, de gloire, et fait figure d'épopée. "L'historiographie occidentale" associe la "découverte de l'Amérique" aux notions de "Renaissance", de "temps modernes" : l'expédition de Christophe Colomb coïncide avec le commencement d'une ère nouvelle. Mais ère nouvelle à l'heure de l'Europe. Pour les indiens, vaincus, la conquête signifie au contraire la fin : la ruine de leur civilisation.
Cet extrait de La vision des vaincus : Les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole (1530-1570), écrit par Nathan Wachtel en 1971, place l'ouvrage au coeur du débat historiographique en vigueur lors de sa parution (...)
[...] Wachtel pour imbriquer deux disciplines, deux méthodes et de montrer leur interdépendance fructueuse : celle de l'ethnographe et celle de l'historien. L'auteur s'en explique d'ailleurs abondamment dans l'introduction de son livre. La vision des vaincus est une vision particulière de l'Histoire, l'étude d'une réalité psychologique, celle des Indiens du Pérou entre 1530 et 1570 ; et cette étude est abordée sous deux angles méthodologiques, ce qui est censée la parfaire. Cet ouvrage, de par sont caractère novateur ouvre de nouvelles pistes dans l'étude de toutes les sociétés et cultures dominées et colonisées. [...]
[...] En 1971, son premier livre, La Vision des vaincus, s'impose comme un modèle d'historiographie structurale et décentrée. Il publie en 1990 Le retour des ancêtres. Les Indiens Urus de Bolivie, XXe-XVIe siècles. Essai d'histoire régressive, une étude d'anthropologie historique consacrée aux Indiens Urus des hauts plateaux de Bolivie qui ont été marginalisés par les Aymaras ; en 1992, Dieux et vampires, puis, en collaboration avec Serge Gruzinski, Le Nouveau monde, Mondes nouveaux, en 1996. En 2001, il publie La foi du souvenir. [...]
[...] Cet extrait de La vision des vaincus: Les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole (1530-1570), écrit par Nathan Wachtel en 1971, place l'ouvrage au cœur du débat historiographique en vigueur lors de sa parution. En effet né en 1935, Nathan Wachtel s'est formé à l'histoire des mentalités avec Robert Mandrou, Robert Schnerb et Alphonse Dupront. Agrégé d'histoire en 1962, il fait un bref passage dans l'enseignement secondaire avant de rejoindre la 6ème section de l'Ecole pratique des hautes études, haut lieu de rencontre de l'histoire et des sciences humaines. [...]
[...] Wachtel ont-elles aussi un caractère novateur. Il cherche à restituer, à la lumière des sources indigènes, les évènements de la conquête et leur interprétation par les Indiens, et tente d'en dégager une analyse des structures de la société indigène avant et pendant la période coloniale en insistant sur la nature des changements intervenus, et l'adaptation des indiens, à la situation coloniale. Il cherche ainsi à comprendre la praxis des indiens. Pour son étude, Wachtel a utilisé 3 types de sources : des chroniques rédigées par des indigènes (écrits, chants indiens, tradition oral, folklore etc . [...]
[...] Wachtel se penche plus précisément sur des groupes sociaux plus restreints et même sur des régions géographique de l'empire inca. N. Wachtel met en lumière, par l'analyse des petites entités sociales et géographique, des processus touchant l'ensemble de la population péruvienne dans une démarche qu'il est possible de qualifié : du local au global. N. Wachtel utilise dans sa démarche scientifique le folklore péruvien, et mexicain. Il analyse les fêtes péruviennes et mexicaines, ayant un rapport avec la conquête, à la recherche des survivances de la vision indienne de la destruction de la conquête. [...]
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