Deux voyageurs illustres font le déplacement à Bordeaux durant les années 1780 : Arthur Young et François de La Rochefoucauld. Les deux auteurs relatent leur périple dans un journal de voyage. Arthur Young est un agriculteur et agronome britannique. Il commence à faire le tour de la France à partir de 1787. Ce voyage en France se déroule en plusieurs étapes : le premier voyage de mai à novembre 1787 et le second d'août à octobre 1788.
Ses Voyages en France, parus en 1792, livrent des informations précieuses sur la France rurale. Il observe avec minutie la France, et à chaque étape de son voyage, il décrit les techniques agricoles, les auberges, l'état des routes et celui de la population. François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt est un homme politique, scientifique et philanthrope français. Il effectue deux voyages d'études à travers la France entre 1781 et 1783.
À chaque étape, il relate avec soin tout ce qu'il a vu dans un journal très détaillé, Voyages en France, qu'il destine à son père. La Rochefoucauld s'intéresse surtout à l'industrie et aux questions économiques, mais n'oublie pas de se préoccuper des monuments d'art. Arthur Young et François de La Rochefoucauld, dans ces extraits de leurs journaux de voyage, s'attachent à décrire le plus précisément possible la ville et les travaux qui y sont accomplis. Arthur Young, cependant, décrit avec plus de précision les mœurs et la vie quotidienne des Bordelais.
Quelles sont les conséquences de la prospérité du port de Bordeaux sur la vie de la cité ?
[...] Le Grand-Théâtre de Bordeaux donne ainsi naissance à un quartier. Il sert de modèle à tous les théâtres de France et d'Europe, ce qui explique l'admiration de nos deux auteurs. [ ] le plus magnifique qu'il y ait en France. Je n'ai rien vu qui en approche. (l.58/59). La façade est la plus grande innovation de l'époque. Les colonnes forment un péristyle. Victor Louis est influencé par l'art de l'Antiquité et lui emprunte ces colonnes larges. L'intérieur du théâtre est prévu avec ampleur, intelligence et prudence. [...]
[...] Cette situation s'explique par le ralentissement de l'activité commerciale du port lors de la Guerre d'Amérique. Toute l'économie bordelaise est affectée par la réquisition pour la guerre des marins bordelais par la monarchie française. Notre auteur remarque également que la vie des notables est orientée vers le plaisir De grands dîners, souvent servis dans de la vaisselle plate ; ce qu'il y a de plus mauvais, c'est qu'on joue gros jeu ; et la chronique scandaleuse parle de marchands entretenant des danseuses et des chanteuses du théâtre, à des prix qui ne devraient être très bons pour leur crédit (l.79/80/81/82). [...]
[...] Pourtant une idée de façade ne date pas de son époque ; tout au long du XVIIe siècle il y a eu des projets dans ce sens. Cette lenteur s'explique par l'hostilité des Bordelais, jurats et parlementaires, à modifier leur ville. La façade des quais a pour but d'embellir la ville et faciliter le commerce en établissant un quai bordé de maisons d'une même symétrie avec une place dédiée à la figure du roi. La place Royale, surtout, retient l'attention de nos deux voyageurs. [...]
[...] La ville tourne le dos à la Garonne dont elle est séparée par des murailles entrecoupées de portes. Trois hommes, des intendants, marquent l'urbanisme de la ville : Claude Boucher, intendant entre 1720 et 1743, Louis-Urbain-Aubert, marquis de Tourny en fonction entre 1743 et 1757 et Nicolas Dupré de Saint-Maur entre 1776 et 1785. Claude Boucher pose les fondements du Bordeaux moderne. Dans les années 1730, Boucher souhaite mettre la principale place de Bordeaux face à la Garonne. Elle est conçue par Jacques Gabriel, Premier Architecte du Roi, et achevée par son fils Ange-Jacques Gabriel. [...]
[...] Cette dernière n'accepte pas la domination française ayant peur de perdre les privilèges acquis sous la domination anglaise. Les travaux de la place Royale ont débuté en 1726 et ont été achevés en 1755. Elle fait le demi-cercle sur le port (l.12/13) et constitue une belle ouverture (l.46) dans la façade. Les bâtiments de cette place sont composés d'un rez-de-chaussée très haut de plafond avec des arcades plein-cintre, souvent surmontées d'un entresol dominé par un étage de belle hauteur et d'un second étage de taille plus réduite. [...]
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