La vie domestique au XVIIIe siècle dans le Vexin, d'après des tableaux et graphiques de Françoise Waro-Desjardins

Résumé du document

Ces six tableaux et graphiques, conçus par l'historienne Waro-Desjardins ont été élaborés à partir d'inventaires et de classification d'éléments, menés dans un village du Vexin français (actuelle Seine-et-Oise), notamment à partir des inventaires après décès. Les informations données par les outils statistiques concernent le mode de vie d'une communauté villageoise au XVIIIe siècle.

Sont pris en compte trois grands groupes sociaux du monde rural (les manouvriers, les artisans et les laboureurs, les fermiers receveurs ne représentant qu'un cas particulier). Les objets de la vie domestique ici étudiés se déclinent en deux parties : le mobilier et les produits textiles. Chacun de ces produits sont caractéristique de la vie au foyer car le paysan (au sens large du thème) y a à faire quotidiennement d'où une familiarité avec ces objets qui révèle un rapport avec les biens matériaux, leurs acquisitions, leur symbole, leur portée.
Les chiffres livrés ici laissent, bien entendu, une marge d'incertitude, ne serait-ce que parce que les séries consultées ne sont pas exhaustives. De plus la population du village n'est pas donnée ni les effectifs de chaque groupe. Cependant c'est avant tout la recherche de tendance qui doit susciter l'intérêt. Il ne s'agit pas de faire un répertoire érudit mais plutôt une analyse des données.
Comment évolue le mode de vie au XVIIIe siècle dans le monde rural ?

Extraits

[...] Les meubles ne sont pas seulement des objets fonctionnels, mais ont aussi un caractère, une spécificité propre. C'est grâce à une élévation du niveau de vie, qui permet de consacrer une plus grande part des revenus à la consommation directe que ces changements ont pu s'établir. Cette sorte de ‘'moyennisation'' des conditions de vie, comme le montre le montant des inventaires (dernier document) est l'élément moteur de cette période de mutation. [...]

[...] Le vêtement à des fonctions diverses, il marque l'appartenance au sexe, au milieu social et aux diverses communautés régionales. Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, une certaine monotonie des coloris règne : brun, gris et noir dominent en compagnie du blanc écru. Un nouveau raffinement apparaît, qui se traduit par l'arrivée des fleurs, des rayures ou des carreaux. Les couleurs traditionnelles sont délaissées pour un esprit de coquetterie et de raffinement. L'essor des taies, des essuies ou des torchons traduit une capacité à consommer davantage. [...]

[...] La vie domestique au XVIIIe siècle dans le Vexin, Waro-Desjardins Ces six tableaux et graphiques, conçus par l'historienne Waro-Desjardins ont été élaborés à partir d'inventaires et de classification d'éléments, menés dans un village du Vexin français (actuelle Seine-et-Oise), notamment à partir des inventaires après décès. Les informations données par les outils statistiques concernent le mode de vie d'une communauté villageoise au XVIII° siècle. Sont pris en compte trois grands groupes sociaux du monde rural ( les manouvriers, les artisans et les laboureurs, les fermiers receveurs ne représentant qu'un cas particulier). [...]

[...] Ces mesures libérales marquent le début de cultures intensives et de par une production plus grande une élévation des niveaux de vie des ouvriers agricoles, car ce que produit l'agriculture devient vraiment une marchandise à part entière : on passe d'une économie locale à une économie qui s'ouvre sur l'extérieur. Un autre facteur explicatif dans le changement des consommations est le facteur culturel. L'avènement de Louis XIV puis de la Régence à partir de 1715 sont des périodes de raffinement, de développement des normes et des modes vestimentaires. Les chemises par exemple se développent, à côté ce sont tous les accessoires textiles : mouchoirs, nappes, serviettes. [...]

[...] Leur cadre de vie reflète une certaine aisance financière et un goût de confort. En effet, la moyenne de lits par foyers est de de par l'espace du lieu de vie qui est une véritable ‘'demeure''. Le goût pour les accessoires et le raffinement est déjà très fort avant 1770 comme le montre le quatrième tableau, en effet son statut pourrait se rapprocher dans le mode de vie de celui du bourgeois, il cultive un certain coup pour le confort, le luxe ou encore le détail. [...]