Francis Démier est un historien, professeur d'Histoire contemporaine à l'université de Paris X, à l'université de New-York à Paris et à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, il est également Président du Jury d'oral pour le concours d'entrée à l'école des Hautes Etudes Commerciales. Ses nombreux travaux portent sur l'histoire économique de la France et de l'Europe. C'est notamment le cas en 2001, lorsqu'il publie « « La société Européenne au XIXe siècle : Hiérarchies et mobilités sociales ». Francis Démier nous offre ici une des rares synthèses existantes sur le sujet. En dégageant des lignes de forces communes aux pays européens, l'auteur analyse les profondes mutations de l'organisation sociale dans l'Europe du XIXe siècle.
Ici, Francis Démier s'intéresse plus particulièrement au travail à domicile qui se développe à cette époque partout en Europe. En analysant les caractéristiques de cette nouvelle forme de travail, il met en avant les difficultés auxquelles doivent faire face les femmes et les ménages de ce siècle plein de bouleversements. On peut alors se demander, à travers l'étude du travail à domicile, quelle est la condition féminine de l'époque. Ainsi, en s'appuyant sur l'analyse de Francis Démier sur le travail à domicile, il sera intéressant de voir quelle était la situation des femmes au cours du XIXe siècle.
[...] Toujours selon les enquêteurs de l'Office du travail, les cartonneuses seraient payées seulement 2 francs 50 par jour. Comme le dit l'auteur entre la ligne 57 et 60, on retrouve, au début du siècle, les conditions de travail qui étaient celles de la révolution industrielle Comme il l'explique, ce retour en arrière concernant les conditions de travail des ouvrières à domicile est une réponse à l'apparition des premières lois sociales qui cherchent à limiter le temps de travail des femmes. En effet, les années 1880 marquent la naissance du syndicalisme en Europe et permettent certaines avancées sociales. [...]
[...] Le rôle et la place des femmes dans la société européenne demeurent donc secondaires dans la deuxième moitié du XIXe siècle, malgré leur conscience progressive de former un groupe social défini et intégré. La forte disparité qui caractérise ce groupe, la persistance d'une image traditionnelle, mais également les freins politiques et juridiques relatifs à chaque pays quant à l'insertion dans la sphère publique, placent le processus d'autonomisation des femmes dans une optique de long terme. De manière générale, l'intégration dans la société, liée au succès du mouvement féministe, se matérialise par la conquête du droit de vote. [...]
[...] La femme ne veut plus être restreinte à cette représentation qui se focalise autour de la fonction reproductrice de la mère. Certaines d'entre elles vont alors commencer à se défaire de cette image en manifestant pour combattre les injustices dont elles sont victimes. Malgré tout, les hommes continuent d'affirmer l'infériorité naturelle de la femme, dont la place est au sein de la famille ; une famille naturellement dominée par le mari dans les sociétés patriarcales de l'époque. Ainsi, le divorce est supprimé en 1816. [...]
[...] Il faut savoir qu'en 1880, deux-tiers des travailleuses françaises travaillent comme domestiques et ouvrières du textile, des activités qui reposent sur des aptitudes ménagères peu rémunérées. Mais après les lois sur la limitation du travail des enfants (en 1841 et en 1874), les femmes seront encore plus demandées dans les usines. Le statut social des femmes se différencie cependant fortement par les changements sociaux résultants de la Révolution Industrielle. On assiste alors à un développement du tertiaire et des emplois de service. Les femmes vont alors commencer à occuper des postes demandant plus de qualifications, comme dactylos ou encore institutrices. [...]
[...] Ensuite, avec une photographie datant de 1905, montrant un intérieur berlinois. Cette photographie illustre le fait que ce travail de couture est fondu dans l'environnement des tâches domestiques Les femmes ont en effet également la charge des enfants et de la tenue du foyer. Une période de chômage, une maladie ou une grossesse peut bouleverser un équilibre financier déjà précaire. C'est ce qu'explique très bien l'auteur dans les dernières lignes de son texte. Mais le travail à domicile ne correspond qu'à un seul aspect de la condition de la femme dans la seconde moitié du XIXe siècle. [...]
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