Depuis 1532 et la conquête espagnole de l'Empire Inca, l'Indien a toujours été relégué au second plan. D'une place importante dans l'économie impériale inca, il passe au statut d'esclave dans l'économie coloniale, puis à une totale ignorance méprisante et à une tutelle dans le premier siècle de la République Péruvienne (1824-1928), on parle d'eux comme le « cancer qui ronge le Pérou » ou encore les « oubliés des Andes ». Mais qu'est-ce être indien au Pérou au XXe siècle? L'indianité procède de critères raciaux, culturels, linguistiques et degré d'urbanisation.
Ce texte est donc le troisième des sept essais de l'œuvre qui, elle, examine la situation économique et sociale du Pérou d'un point de vue marxiste. Cet ouvrage est considéré comme le premier document d'analyse de la société latino-américaine. Les différents chapitres sont dédiés à l'éducation, la religion, le régionalisme et la centralisation, ainsi que la littérature. Les sept essais constituent donc un grand travail en faveur du développement d'un socialisme péruvien, qui ne soit pas la simple transposition au Pérou d'un modèle européen.
Notre essai traite plus particulièrement des problèmes agraires et indiens, Mariátegui reproche aux propriétaires terriens la situation économique du pays et les conditions de vie misérables des indigènes de la région.
[...] Un type particulier d'exploitation agricole vit le jour, le latifundium (l.40/59/101), un très grand domaine de plantation en exploitation extensive. Le latifundium va utiliser des effectifs très importants de main-d'œuvre, ce sont alors d'abord des Indiens réduits en esclavage (l.187-188), tels des Fellahs (l.175) qui sont des esclaves dans les civilisations orientales. Cette domination coloniale espagnole (l.166) qui portant également le nom de Vice Royauté (l.104) ou encore péricholisme (l.96) participe de fait à une perturbation de l'équilibre général de l'économie indienne et à l'abandon des terres Dans la sierra se pratique une économie de frontière (ce sont les travaux de J. [...]
[...] La vision qu'à Mariátegui sur la colonisation espagnole est mitigée, il ne renie en rien l'héritage ibérique (l.109), mais plutôt, il condamne l'impact qu'il a eu sur la société péruvienne que ce soit sous la Vice- Royauté, mais aussi après l'Indépendance (1824), cet héritage féodal (l.109) dont le Pérou a bien du mal à s'en défaire. La réforme agraire en 1969, au Pérou reprend les idées de Mariátegui dans ses grandes lignes : une liquidation de la féodalité et la distribution des terres. Bien que séparée de quarante ans, la bourgeoisie nationale moderniste péruvienne n'eut pas de mal à reprendre ces idées novatrices pour la réforme agraire qui mit fin au problème indien en tant que problème agraire. En cela, il s'affirme bien comme étant le précurseur de toute cette lignée socialiste latino-américaine. [...]
[...] Depuis l'Indépendance en 1824, le pouvoir est aux mains d'oligarques, ces groupes de familles issues de la société coloniale puis de l'immigration européenne dont la force reposait sur la banque et la propriété foncière. En 1928, Augusto Leguía était déjà au pouvoir depuis 1919, il avait installé un pouvoir dictatorial autoritaire. Mais le Pérou connaissait une grave crise du système latifundiaire, ébranlant toute son économie qui ne reposait que sur ce système d'exploitation. Ainsi, nous pourrons nous poser les questions suivantes : selon José- Carlos Mariátegui, en quoi le problème indien est-il lié au problème de la terre au Pérou? [...]
[...] Et ce, parce que les révolutions d'indépendance étaient non pas menées par les peuples indiens, mais par les émigrés blancs et métis (les mistis qui formaient l'élite du système latifundiaire. Les gouvernements des indépendances promulguèrent alors un puissant appareil législatif pour obliger les communautés indiennes à se partager la terre collective. L'objectif était de transformer les Indiens en de petits propriétaires exploitants individuels. La destruction des structures des sociétés paysannes indiennes a alors été un puissant mouvement de fond pendant la période des indépendances Le processus historique de la consolidation du latifundisme républicain est donc ici parfaitement saisi (l.27-45). [...]
[...] L'État incaïque dominait la société péruvienne plutôt en s'assurant le contrôle de la force de travail humaine qu'en accaparant à son profit la masse du surproduit agricole, c'est un véritable entrepreneur agricole qui veille à l'autonomie productive des régions. De cette terre, si importante pour les Incas, sortaient les denrées alimentaires, mais aussi l'homme (l.143-144). Une agriculture dans laquelle la propriété privée n'existait pas. Cette civilisation agraire (l.140) avait un régime juridique particulier, celui de droits collectifs de la communauté villageoise indienne sur sa terre. C'est-à-dire que la terre était en indivision, ainsi l'exploitant n'est pas propriétaire, mais à chaque fois son usufruitier, il ne peut donc vendre la terre qu'il exploite. [...]
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