Le texte que nous allons étudier a été rédigé par Le Men, il s'intitule « La révolte du papier timbré en Cornouaille (1675) », publié dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, le numéro V, en 1877-1878, à la page 183.
Il s'agit d'un témoignage devant le juge, d'une servante ayant été témoin des révoltes bretonnes dans son village de Spéhet, dans la région de Cornouaille; aujourd'hui appelé Spézet. C'est un petit village dans la Basse Bretagne, avec des villes importantes comme Quimper ,qui est en opposition avec la Haute Bretagne donc la région de Saint-Malo, Rennes et Nantes. La Basse Bretagne a toujours été considérée comme plus paysanne, plus rurale alors que le Nord s'organise plutôt autour des villes pôlarisantes. La Bretagne est séparée en plusieurs pays bretons. Notre texte se situe dans la région de Cornouaille qui va de Quimper à Loudéac. Cette région a eu un rôle important lors des révoltes bretonnes de 1675. La Bretagne a été rattachée depuis peu au royaume de France.
[...] En plus d'avoir le contrôle des papiers timbrés et être l'intendant du seigneur, il gère la ressource essentielle des paysans : le vin. D'où, ligne 34, la dévalisâmes du vin de son jardin en même temps que ces meubles. Dans le texte on nous dit qu'une seule barrique de vin est sortie au-devant la maison pour que le peuple puisse boire et fêter la prise de contrôle sur le village de Spéhet. Cependant, on sait qu'au total c'est cinq barriques de vin qui a été bu ce jour-là. [...]
[...] Nous avons une foule qui suit sans comprendre, mais ils savent profiter du vin et de la nourriture qu'ils prennent lors des pillages. Le peuple est juste là pour faire preuve de force et aider les leaders en cas de force, c'est un outil de pression. Ils attendant en dehors des maisons ligne 16. Ils ne s'expriment que par la violence et recopient ce qu'ils savent faire pendant les fêtes, donc boire et manger. Les provinces n'ont pas vraiment d'idée de comment se déroulent les révoltes dans la Haute Bretagne. [...]
[...] Les plus importants ont été ceux de Cornouaille qui vont ensuite continuer entre août et septembre 1675 à Poher. La répression qui fut d'abord qu'en ville atteignent ensuite les campagnes qui se calmèrent. L'exemple des écrits de Madame de Sévigné nous montre bien que les événements ont atteint Paris et alertent le gouvernement. Le roi va, à la fin de cette année, faire des voyages à Nantes pour régler les conflits, le Duc de Chaulnes va tenter de convaincre les paysans à payer ces taxes. [...]
[...] Le terme de révolte du papier timbré est souvent mal employé, car il est que secondaire en basse Bretagne. Les mutins se révoltent surtout pour se libérer des seigneurs aux droits trop forts sur ses petits paysans, déjà très pauvres. Les droits seigneuriaux sont remis en cause. C'est ce qui pourrait expliquer l'action ligne 29-30 où ils enfoncent la porte de l'écurie pour ruiner de toutes ses richesses le Sieur la Croix. Au-delà de la lutte antifiscale, nous avons une lutte antiseigneuriale qui est importante. [...]
[...] De plus, le discours des gestes est le seul moyen d'expression des paysans qui souvent ont gardé leur dialecte, ne sait pas lire ni écrire. Ils sont étrangers à la culture savante, restent dans leur société agraire. Il y a très peu d'exode rural. On parle souvent de l'usage du langage du folklore qui est fait par des actes et réactions simples, compréhensibles des alphabètes. De plus, la campagne est un instrument politique, c'est un organe de pression, il peut faire le changement de par sa violence, sa force et sa conviction. [...]
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