Ce document est daté du 12 juin 1659. Jean de Rey, brigadier commandant la compagnie des chevaux légers pour le recouvrement des deniers royaux, y rapporte le refus de la population de payer la taille. Cet extrait illustre un phénomène important dans l'histoire rurale au XVIIe siècle, celle des tensions et des émeutes qui sont de plus en plus nombreuses depuis 1635.
[...] Le conflit s'atténue et la paix était sur le point de revenir grâce à la victoire des Habsbourg catholiques d'Autriche et d'Espagne sur la coalition protestante. Mais la France, qui s'était jusque-là tenue à l'écart, craint que se reconstitue l'empire de Charles Quint. Richelieu, Ministre de Louis XIII, s'allie donc aux puissances protestantes et relance le conflit. La France rentre alors en guerre en 1635 contre l'Espagne. Cette guerre plonge la France dans des années de misère appelée la Guerre de Trente Ans du fait que la pression fiscale imposée par Mazarin, ministre de Louis XIV succédant à Richelieu et exécuté par le surintendant des finances, Particelli d'Emery se voit multipliée au sein du Royaume pour financer cette guerre. [...]
[...] Cette opposition du curé du Médoc à Jean de Rey, comme le souligne Yves-Marie Bercé est un acte qui témoigne de la conception traditionnelle religieuse, considérant l'impôt royal comme exceptionnel, anormal et donc injustifié en période de paix . Dès lors, le curé montre sa détermination et le menace en affirmant qu'il serait le premier à s'opposer face à lui et face à sa compagnie (l.9). Jean de Rey semble surpris de voir qu'un curé s'oppose à lui car normalement, un curé est un représentant fidèle de Dieu. [...]
[...] Peut-être de peur et face à l‘importance du nombre de la population, Jean de Rey et sa compagnie s'en allèrent avoir prélevé l‘impôt. Cette situation semble peu croyable car normalement, Jean de Rey représentant la force aurait pu avec l'aide de sa compagnie tiré sur la population. Craignant peut-être une révolte et une réaction encore plus importante et plus violente, il préfère donc partir. C'est une petite victoire de la part de ces habitants mais à travers ce texte nous ne pouvons le dire réellement, car il n‘est pas précisé quelles ont été les conséquences de cette rébellion. [...]
[...] Cependant il ne faut pas simplifier cette rébellion en y voyant une politique entre Eglise et Etat. Sa réaction ne semble pas être prémédité mais juste une réaction face à la peur. Le curé représente donc un exemple à suivre pour toute la population. En s'interposant, le curé devient un exemple à suivre pour la population. Considéré comme cadre par les paysans et bénéficiant d'une situation privilégiée en tant que notable car il représente l'autorité qui doit la juste répartition de l'impôt., ce curé affirme son mécontentement face à cette situation de crise. [...]
[...] Ici, c'est Jean de Rey, brigadier commandant la compagnie des chevaux légers préposés pour le recouvrement des deniers royaux qui se déplace (l.1- 2). La présence de cet officier est exceptionnelle car normalement c'est le collecteur-asséeur, personne élue par la communauté d'habitant qui vient prélever la taille car en effet, Bordeaux est un pays d'élection c'est-à- dire de généralités, circonscription administrative et fiscale crée par le pouvoir royal dès 1542 avec l'Edit de Cognac dans le but de répartir la taille (l.2). [...]
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