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L'article en présence évoque la situation économique, politique et sociale de la société d'Ancien Régime, essentiellement au XVIIIe siècle. Cependant, il ne faudra pas oublier que les constats faits par l'auteur restent subjectifs et qu'ils sont donc à nuancer puisqu'évidemment, même si l'auteur affirmera que tous les Français étaient privilégiés, il est indéniable que cette société soit qualifiée d'inégalitaire.
[...] Alexis de Tocqueville disait même que ces privilèges constituaient des exceptions permettant presque autant de braver la loi que l'arbitraire Toutefois, il faut se questionner sur la qualification de Français. En effet, qu'est-ce qu'il faut entendre par tous les Français à cette époque ? Il ne faut pas oublier qu'il y avait des esclaves qui n'avaient pas le statut d'homme libre et ne disposaient donc d'aucun droit. De même, les femmes ont longtemps fait l'objet d'oppression et n'ont donc eu que très peu de droits, voire aucun. Ainsi, cette qualité de Français à cette époque ne s'étend pas à celle que l'on a aujourd'hui au XXI[e] siècle. [...]
[...] C'est d'ailleurs le terme employé par Yves Durand dans un de ses précédents articles. Néanmoins, il convient d'atténuer ces propos puisqu'ils ont été écrits dans un contexte de révolution, de rébellion et qu'en conséquence, ce pamphlet - tel est le but de ce type d'ouvrage - est rédigé ainsi afin de choquer et d'éveiller les consciences. Finalement, Sieyès, comme tous les autres révolutionnaires, demande simplement l'abolition des privilèges et en conséquence de ces ordres privilégiés, de ces inégalités sociales. Yves Durand ne sera pas le seul à critiquer Sieyès puisque ce dernier, membre du haut-clergé, souhaitait finalement sa propre élimination et il est évident que les autres membres, aussi bien du clergé que de la noblesse, ont dû faire partie de ses détracteurs. [...]
[...] Ils sont avant tout des personnes qui exercent une profession et qui ont une condition sociale propre. Pour autant, sa conception n'est pas erronée puisque ces personnes sont couramment nommées comme membres du clergé et de la noblesse. À cette lecture, il est facile de comprendre que ce terme de membre renvoi à l'appartenance à une communauté, ici un ordre. Ainsi, nul doute de dire que le clergé, la noblesse, et même le tiers état constituent des ordres, des communautés et que c'est parce qu'ils en font partie qu'ils sont par nature privilégiés. [...]
[...] Ils avaient même le privilège de constituer seuls des conseils municipaux. Aussi, il pouvait arriver que certains bourgeois deviennent nobles grâce à certains offices. Il semblerait donc que l'auteur ait oublié une grande partie du tiers-état, à savoir les ouvriers et les paysans qui, comme l'illustre la caricature présente sur la page de garde, supportaient tout le poids des impôts et menaient donc une vie bien difficile. En effet, le professeur d'histoire du lycée Henri IV n'a pas omis de dire que les paysans étaient soumis à tous les impôts royaux, mais également à la dîme du curé et aux droits seigneuriaux tel que la corvée. [...]
[...] Enfin, bien que les privilèges aient été abolis, il est intéressant de constater que cette dépendance au corps peut également se traduire dans la société moderne puisqu'effectivement, lorsqu'un Français est membre d'une institution, il pourra bénéficier de prérogatives avantageuses. Néanmoins, il faut relever que le terme privilège et de prérogative supplémentaire et particulière ont souvent une connotation négative puisqu'elles ne sont pas accordées à tous sans aucune distinction. Il existait donc des privilèges pour tous les Français, peu importe l'ordre, qui étaient dans la dépendance des corps. Néanmoins, il est vrai que par nature la société de l'Ancien Régime est inégalitaire. [...]
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