En 1848, tandis que débute le règne de Victoria, sept jeunes artistes se rassemblent et se donnent le nom de « Pre-Raphaelite Brothers ». C'est l'histoire de ces artistes rebelles longtemps méconnus que relate Laurence des Cars dans son ouvrage de 1999 : « Les Préraphaélites : un modernisme à l'anglaise ». Conservateur au musée d'Orsay de 1994 à 2007 et commissaire de nombreuses expositions, Laurence des Cars est une spécialiste de la peinture du XIXe siècle. Elle porte également un intérêt tout particulier pour les préraphaélites britanniques sur lesquels elle a publié plusieurs ouvrages donc celui-ci.
Il faut savoir qu'à cette période, la peinture anglaise est enlisée dans la convention de la Royal Academy et tarde à se renouveler. C'est ainsi que Dante Gabriel Rossetti va développer, avec d'autres artistes, les principes de la Confrérie Préraphaélite. Elle revendique une liberté, une authenticité que la peinture a perdue depuis que l'académisme a imposé Raphaël comme modèle. Soutenus par le critique John Ruskin, qui voit en eux les porte-parole de la modernité, ces jeunes gens choisissent pour référence l'art médiéval. Une seconde génération d'artistes appliquera leurs principes aux décors et au mobilier.
[...] De même, les préraphaélites vont se préoccuper des femmes déchues qu'ils considèrent comme victimes de la société industrielle. Influencés par les réflexions morales et religieuses de leur époque et à partir d'un art médiéval magnifié, les préraphaélites vont véritablement renouveler la peinture britannique. Pourtant, ce mélange de conservatisme et de modernisme fut caractéristique de l'époque victorienne et c'est pourquoi les Préraphaélites furent autant des observateurs que des critiques de leur temps. Dans l'atmosphère figée de la peinture anglaise du début de la période victorienne, les préraphaélites dénoncent la passivité académique de la peinture des années 1840 et apportent une vision originale et des objectifs nouveaux. [...]
[...] Bien que longtemps tournés en dérision, ces artistes ont été largement soutenus par le grand critique du XIXe siècle John Ruskin. Leurs œuvres témoignent ainsi des préoccupations de l'époque, en s'inspirant du modern moral subject de William Hogarth. Une autre figure importante du mouvement, bien qu'il se tienne à l'écart de la confrérie, est Ford Madox Brown. Il influença particulièrement les préraphaélites notamment dans l'analyse que le mouvement doit porter à son époque, les sujets du peintre touchant déjà à l'actualité sociale du Royaume-Uni victorien. Ils vont introduire dans leurs sujets un contenu moral, ainsi que des valeurs symboliques. [...]
[...] Elle revendique une liberté, une authenticité que la peinture a perdue depuis que l'académisme a imposé Raphaël comme modèle. Soutenus par le critique John Ruskin, qui voit en eux les porte-parole de la modernité, ces jeunes gens choisissent pour référence l'art médiéval. Une seconde génération d'artistes appliquera leurs principes aux décors et au mobilier. Laurence des Cars divise son texte en deux grandes parties : une sur John Ruskin et les préraphaélites ; l'autre est une conférence donnée par John Ruskin en 1853. [...]
[...] Le mouvement préraphaélite qui nait dans la seconde moitié du XIXe siècle, est loin de laisser insensibles les critiques d'art. Ainsi s'engagea un dialogue intellectuellement fructueux, même s'il fut humainement parfois plus difficile, entre les artistes et les critiques lignes 9 à 13. John Ruskin, dans sa conférence de 1853, est relativement virulent à l'encontre de ces critiques : Vous ne devez pas non plus ignorer que la critique a combattu âprement cette hérésie et usé contre elle de toute son influence entre les lignes 44 et 47. [...]
[...] John Ruskin (1819-1900) est un écrivain, sociologue et critique d'art britannique. Issu d'une famille fortunée il a les moyens de se consacrer à sa passion pour les arts et d'étudier la peinture. Membre et théoricien du préraphaélisme, il va fortement contribuer à son émergence. On le voit dans le document de Des Cars aux côtés de Dante Gabriel Rossetti qui est, avec William Hunt et John Everett Millais, le précurseur du mouvement préraphaélite. Voilà comment John Ruskin le caractérise : Le Préraphaélisme n'a qu'un principe : la vérité la plus absolue, la plus intransigeante dans toutes ses œuvres. [...]
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