Les Précis du siècle de Louis XV, chapitre 37 - Voltaire (1768) - De quelle manière cet extrait dépeint-il une situation de crise de l'État monarchique français au XVIIIe siècle, au travers d'une opposition entre le Parlement et le clergé ?

Thèmes abordés

Louis XV, Voltaire, despotisme, idées des Lumières, réforme de Machault, bulle Unigenitus, pouvoir royal, clergé, monarchie absolue, Parlement, impôt direct, bulle pontificale, Clément XI, Catherine II, Église, État, Russie

Résumé du document

Le texte que nous allons étudier est un extrait de l'ouvrage Les Précis du siècle de Louis XV, de Voltaire de son vrai nom François-Marie AROUET, publié en 1768. Ici plus particulièrement on s'intéresse au chapitre 37 intitulé Gouvernement intérieur de la France, querelles et aventures depuis 1750 jusqu'en 1762. Cet ouvrage est destiné à dresser le tableau du règne de Louis XV pour entretenir la mémoire de ce dernier car Voltaire est historiographe de France à partir de 1746. Il faut toutefois souligner que les relations entre l'écrivain et le roi ne sont pas bonnes, puisque Louis XV n'apprécie pas Voltaire et sa philosophie. Voltaire est un écrivain et philosophe français des Lumières. Il est opposé au despotisme et il désire que le monarque soit guidé par les idées des Lumières.

Extraits

[...] Pour l'affaire des billets de confession, le roi intervient aussi nous explique la ligne 15, car il "défend à ses cours de judicature de se mêler des affaires concernant les sacrements". Ici le roi réagit ensuite à la mise en prison du curé de Saint-Etienne du mont par décision des parlementaires, il prend parti pour le Clergé s'opposant au Parlement. Les parlements se placent comme les protecteurs du peuple face à l'absolutisme du roi. Voltaire nous rapporte à la ligne 18, que ces derniers "se plaignaient qu'on leur était ainsi l'exercice de la police générale du royaume". [...]

[...] En effet, Christophe de Beaumont, avait pour mission en 1749, de reprendre en main l'Hôpital Général, lieu d'asile, d'orphelinat ou encore de lieu de correction, qui était dominé par les jansénistes. L'hôpital est sous la tutelle du Parlement ce qui provoque leur résistance. Lors de l'élection de la supérieure générale du couvent, l'archevêque désigna madame de Mosan, plutôt que la s?ur saint-michel, une janséniste, qui avait été choisie à la majorité par le conseil. Ce coup de force lui vaut son exil à la ligne 22 il est noté "exilant encore l'archevêque de Paris pour avoir contrevient à ses lois par la simple élection du supérieur d'un couvent. [...]

[...] Donc, le curé de Saint-Etienne des Mont est "mit en prison" par le Parlement, nous apprend la ligne 15. De plus, on remarque que Voltaire exprime son point de vue sur ses querelles, dès le début du texte. Effectivement, il met en avant le fait que cette situation de tension et de crise de l'état monarchique découle de la mauvaise gestion entre le spirituel et le temporel. Voltaire met en avant le problème administratif de la France et critique le pouvoir royale indirectement en le comparant avec d'autre pays. [...]

[...] Ici on entend que les parlements agissent comme de réel contre-pouvoir et parti politique en opposition avec Louis XV et c'est ça qui réanime les conflits du royaume. Les troubles de ces querelles affectèrent le royaume au point que le roi subit une tentative d'assassinat. En effet, en janvier 1757, Robert-François Damien un vagabond planta un coup de couteau au flanc du roi. Voltaire évoque brièvement "l'attentat commis sur sa personne" à la ligne 22. Le régicide dit agir en conséquence de l'exil des parlementaires pour faire prendre conscience au roi de la misère du peuple. [...]

[...] Ainsi, nous verrons de quelle manière, cet extrait de l'?uvre de Voltaire, dépeint-il une situation de crise de l'État monarchique français au XVIIIe siècle, au travers d'une opposition entre Parlement et Clergé ? Pour répondre à ce questionnement, nous verrons que le contexte est propice aux tensions et qu'il laisse place à un désordre politique menant à une réaffirmation du pouvoir royal. Un contexte propice aux tensions? L'opposition à la réforme de Machault : le vingtième La France sort de la guerre de succession d'Autriche (1740-1748) vainqueur et signe en 1748 le traité de paix d'Aix-la-Chapelle. [...]