Philadelphie d’après le journal de bord de l’Hermione (1781)

Résumé du document

Ce texte, datant de 1781, est issu du Journal de bord de l'Hermione, publié par le lieutenant de vaisseau La Touche-Tréville. Le comte Louis-René Levassor de La Touche-Tréville appartient à une grande famille de marins des Petites Antilles. Il entre dans la marine dès l'âge de treize ans, en 1758. En septembre 1768, à vingt trois ans, il est promu enseigne de vaisseau. Il abandonne cependant la marine, semble-t-il sous la pression de sa famille, pour devenir officier de cavalerie. En 1772, il revient dans la marine comme capitaine de brûlot. Il sert alors à terre, à Rochefort de 1773 à 1776. La guerre d'Indépendance américaine va lui permettre de s'illustrer. En 1777, il est fait lieutenant de vaisseau, et commande la corvette Le Rossignol. Il reçoit ensuite le commandement de la frégate l'Hermione avec laquelle il transporte, en janvier 1780, le marquis de La Fayette parti soutenir les insurgés américains. Sous le commandement de Des Touches, il fait alors une brillante campagne en Amérique, remportant plusieurs combats. ans. L'Hermione pavoise comme pavoise aujourd'hui sa réplique devant le très long et superbe bâtiment de la Corderie Royale, qui alimentait en cordages les vaisseaux de Sa Majesté. Le chantier avance, lentement, au rythme des budgets. Voilà presque huit ans que les premiers éléments de chêne de la quille ont été posés. Un 4 juillet, bien sûr, jour anniversaire de l'indépendance des Etats-Unis.
Dans le document, l'auteur présente dans une description la ville de Philadelphie, dans le contexte de la guerre d'Indépendance américaine. Celle-ci a débuté cinq ans plus tôt, en 1776, alors que les Américains autoproclament leur liberté. Mais les Anglais ne comptent pas les laisser faire, et les Français, quant à eux, vont apporter leur soutient aux Insurgés.
Philadelphie a été fondée par William Penn, également à l'origine de l'état de Pennsylvanie. Le nom « Philadelphie » vient du grec « philein » (aimer) et « adelphos » (frère ).
Le texte évoque la façon dont est construite la ville de la côte est américaine, de son plan à ses bâtiments, en n'oubliant pas d'évoquer ses habitants, ainsi que le commerce que l'on y fait. Nous découvrons sa position géographique, avec précision, grâce aux progrès techniques effectués, comme nous le verrons dans le développement. Philadelphie est présentée comme une ville en plein essor, que ce soit démographique, commerciale, ou industriel. Pour finir, le lieutenant de vaisseau aborde un point plus technique, soit la carte même de la ville, introduisant par-là des notions de mesure, qui deviennent de plus en plus précises au XVIII° siècle. Nous pouvons décomposer le texte en deux paragraphes: de la ligne 1 à 74, description de Philadelphie et ses activités, et de la ligne 75 à 80, la carte même de la ville et les difficultés qu'elle induit.
Deux thèmes principaux peuvent faire ici l'objet d'un développement. Dans un premier temps, la ville de Philadelphie, entre commerce et utopie, puis les Français et Philadelphie face à la guerre d'Indépendance américaine.

Extraits

[...] Du sud de la colonie de New-York jusqu'à la Pennsylvanie on trouve la plus forte production de céréales des colonies continentales. Deux ports, New-York et Philadelphie, assurent les débouchés des colonies centrales. Cependant Philadelphie exerce une nette prédominance car le dynamisme des liaisons quakers de ses négociants favorisent son port pour des trafics avec la Grande-Bretagne et les Antilles. On y importe les produits manufacturés britanniques et ce commerce est soutenu dans un système d'échanges multilatéraux par un trafic d'exportation de produits agricoles des riches terres de la vallée de la Delaware en direction des Antilles. [...]

[...] Philadelphie a une académie des sciences. Il manque à cette ville ainsi qu'à toutes celles de l'Amérique un quai qui la bordât dans toute sa longueur. Les bords de la Delaware sont masqués par des maisons ou des magasins qui ont chacun leur warf ou quai où viennent s'amarrer les vaisseaux pour y charger et décharger. L'esprit de liberté et la facilité que ces établissements donnent au commerce l'ont emporté sur la considération de l'embellissement général, malgré les vues de Penn qui s'était proposé de laisser un espace entre la première rue et la rivière pour y bâtir un quai. [...]

[...] Cathelineau dans Jean-Pierre Bois (dir.), Deux voyages au temps de Louis XVI, 1777-1780 : la mission du baron de Tott en Egypte en 1777-1778 et le Journal de bord de l'Hermione en 1780, Presses Universitaires de Rennes Introduction Ce texte, datant de 1781, est issu du Journal de bord de l'Hermione, publié par le lieutenant de vaisseau La Touche-Tréville. Le comte Louis- René Levassor de La Touche-Tréville appartient à une grande famille de marins des Petites Antilles. Il entre dans la marine dès l'âge de treize ans, en 1758. En septembre 1768, à vingt trois ans, il est promu enseigne de vaisseau. [...]

[...] La Touche-Tréville était un organisateur né, actif, possédant fermeté et autorité. Napoléon l'avait compris, et il n'était pas le seul, comme en témoigne cet hommage de Nelson, en 1803: Je ne doute pas que dès qu'il recevra une mission, il ne soit homme, pour l'accomplir et exécuter ses ordres, à courir le risque de nous rencontrer et de nous combattre Marchés captifs, les colonies du nord ont représenté pour la Grande- Bretagne un pôle d'échanges essentiel dont on ne retrouve pas l'équivalent pour la France. [...]

[...] Philadelphie a été fondée par William Penn, également à l'origine de l'état de Pennsylvanie. Le nom Philadelphie vient du grec philein (aimer) et adelphos (frère Le texte évoque la façon dont est construite la ville de la côte est américaine, de son plan à ses bâtiments, en n'oubliant pas d'évoquer ses habitants, ainsi que le commerce que l'on y fait. Nous découvrons sa position géographique, avec précision, grâce aux progrès techniques effectués, comme nous le verrons dans le développement. Philadelphie est présentée comme une ville en plein essor, que ce soit démographique, commerciale, ou industriel. [...]