La Bretagne du XVIIe siècle est marquée par un foisonnement d'événements qui relèvent du surnaturel et qui provoquent des mouvements de foules pèlerines indépendants des autorités religieuses prises au dépourvu. Le Pardon, pèlerinage typiquement breton, se traduit par une manifestation traditionnelle de la foi populaire en Bretagne constituant un véritable point de rencontre entre le monde séculier et le monde du sacré.
Ces événements soudains rassemblent de grandes foules de chrétiens car c'est une occasion pour les Fidèles de démontrer leur foi devant Dieu et d'améliorer leur condition vers le Salut. Les pèlerinages spontanés sont extrêmement importants tant au niveau spirituel que social, la démarche du chrétien étant la même pour tous et constituant ainsi un véritable point de rassemblement populaire. L'Eglise qui n'a aucune décision ne peut que contrôler la situation ultérieurement grâce à des enquêtes (...)
[...] Ainsi ce texte nous donne un parfait exemple du déroulement d'un pèlerinage spontané au cœur de la Bretagne, celui de Plancoët. Nous avons donc un document qui correspond à une description de cet événement par les enquêteurs envoyés par l'Eglise sur place afin de déterminer du caractère sacré ou non d'une apparition. Plancoët est un petit village d'à peine un millier d'âmes qui se localise dans la partie nord-est de la Bretagne, dans l'actuel département des Côtes d'Armor. Les habitants vivaient du travail de la terre et leur bourg était paisible jusqu'en septembre 1644 lorsqu'une apparition miraculeuse survint par la volonté de Dieu. [...]
[...] Audin qui a dressé un recensement, on en compte pas moins de 330 dans toute la Bretagne dont celle de Plancoët est une des plus connues et estimées. Elle est le symbole de la pureté car l'eau qui en jaillie est elle aussi un élément minéral venu de la terre. Cette eau par sa clarté (l.38 : pleine d'eau clère) est la traduction concrète de la pureté des lieux. C'est elle qui a livré l'Image, c'est elle qui est limpide à l'image de la pureté, ce qui en fait un lieu de dévotion attirant des milliers de pèlerins. [...]
[...] pèlerins. Et davantage led. Hüet nous a dict et déclaré avoir en sa maison les offertes qui ont esté données en argent, bleds, filz et autres espèces par lesd. pèlerins, lesquelles il a offert nous représenter à qui sera par nous ordonné. En après, avons faict mesurer lad. chapelle qui s'est trouvée de dix piedz de longueur et de laize sept pieds et de haulteur douze piedz, fermante à clef. Et ce faict avons veu lad. fontaine proche lad. [...]
[...] BRILLOIT, Deux pèlerinages bretons au XVIIIe siècle : Saint-Méen et Notre-Dame de Plancoët mémoire de maîtrise, Rennes p. 243-244 Commentaire de texte Introduction La Bretagne du XVIIe siècle est marquée par un foisonnement d'événements qui relèvent du surnaturel et qui provoquent des mouvements de foules pèlerines indépendants des autorités religieuses prises au dépourvu. Le Pardon, pèlerinage typiquement breton se traduit par une manifestation traditionnelle de la foi populaire en Bretagne constituant un véritable point de rencontre entre le monde séculier et le monde du sacré. [...]
[...] 8/9 : La descente de Nostre Seigneur de la Croix). On constate que sur l'avers du calvaire de Plancoët figure une crucifixion mais celle qui a enfanté Jésus conserve une importance bien plus prononcée. Un élément primordial qui nous est également décrit est une couronne placée sur la tête de la Vierge (l.13/14 : Lad. Vierge ayant une couronne sur la teste) faisant référence au couronnement céleste de Marie, c'est pourquoi elle représente ici une importance capitale notamment aussi par le culte spécial voué à la Vierge Marie. [...]
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